Dérive à Bamako: La troisième provocation
Dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, un incident a eu lieu à la frontière entre l’Algérie et le Mali, où un drone malien a pénétré sur une distance de 1,6 km dans l’espace aérien national, entraînant une riposte immédiate des forces de défense aériennes nationales. « Le drone en question a, dans un premier temps, violé l’espace aérien national, il s’est ensuite éloigné, avant d’y retourner en prenant une trajectoire offensive », avait aussitôt révélé les autorités militaires algériennes afin de lever toute équivoque sur la nature et la dimension de cet incident.
« L’entrée du drone malien dans l’espace aérien algérien, son éloignement, puis son retour offensif sur zone ont entraîné sa qualification de manœuvres d’hostilité caractérisée. Suite à cette qualification, le commandement des Forces de Défense aérienne de l’Algérie a ordonné sa destruction», avait aussitôt indiqué, dans un communiqué officiel, le ministère algérien de la Défense nationale, ajoutant qu’il ne s’agit pas de « la première violation par un drone malien de l’espace aérien de l’Algérie, mais bien de la troisième en l’espace de seulement quelques mois. Les deux premières violations sont intervenues respectivement le 27 août 2024 et le 29 décembre 2024 ».
Le contentieux n’est donc pas le dernier en date, compte tenu de la volonté manifeste des dirigeants putschistes maliens d’envenimer la relation entre les peuples frères de la région sahélienne dont la situation sécuritaire n’a pas cessé depuis août 2020 de se dégrader. Depuis la provocation de décembre 2023, et le rappel des ambassadeurs, les putschistes n’ont pas cessé de pratiquer l’escalade, allant jusqu’à proclamer, fin janvier 2024, la « fin, avec effet immédiat, de l’accord de paix d’Alger », signé sous l’égide des Nations unies en 2015 et cela au risque d’embraser la région nord du Mali. Il s’agissait pourtant d’un accord crucial pour stabiliser le pays voisin et garantir au peuple frère malien une paix indispensable à sa sécurité et à son développement, après de nombreuses années de violences et d’instabilité chronique. Depuis leur prise de pouvoir par la force en août 2020, les militaires maliens ont, outre l’accord de paix d’Alger, mis fin à une période de paix et d’espoir pour tout un peuple, voire pour toute la région sahélienne, allant jusqu’à bannir la mission de stabilisation des Nations unies au Mali, la Minusma, au motif qu’elle serait, elle aussi, éminemment suspecte dans son action comme dans sa contribution à la paix et à la sécurité régionales, une paix et une sécurité que la formation, en 2023, d’une Alliance des États du Sahel ne semble pas avoir concrétisé, malheureusement.