Le Niger rompt la coopération militaire avec les USA

Le pouvoir militaire en place au Niger a rompu sa coopération militaire avec les Etats-Unis. Cette décision forte en sens a été prise par l'armée nigérienne dans la perspective de reprendre «la souveraineté» qui a été bafouée lors de «la signature» de l'accord de coopération sur un simple appel téléphonique. Les Etats-Unis viennentt de subir le même sort que la France qui s'est vue obligée de sortir du Niger après avoir été sommée par le pouvoir effectif. Cette évolution de la situation politique au Niger après avoir mis un terme à la relation diplomatique avec les Etats-Unis, est susceptible de provoquer des réactions qui envenimeront davantage les rapports entre le Niger et les Occidentaux en général et les Etats-Unis en particulier. La dénonciation ouverte par le Niger «avec effet immédiat» de l'accord de coopération militaire avec les Etats-Unis, est une démarche qui renseigne sur la nouvelle approche développée par le Niger et les nouvelles alliances qui commencent à s'installer au niveau du Sahel. Le CNCP à travers son porte-parole a qualifié cette coopération d'«injuste et ne répondant pas aux attentes», a affirmé le colonel-major Amadou Abdramane qui a souligné aussi que «l'accord de coopération serait «une simple note verbale», «unilatéralement imposée» par Washington. Le document contraindrait le Niger à payer ses factures liées aux taxes des avions américains, ce qui coûterait plusieurs milliards», a-t-il déclaré. Pour rappel, l'accord signé en 2012, alors que les Américains disposent aujourd'hui d'environ un millier de soldats dans le pays, ainsi que d'une importante base de drones à Agadez. Le porte-parle de CNCP, le colonel-major Amadou Abdramane a rappelé aussi que «Niamey se plaint également de n'avoir aucune information sur les opérations américaines, tout en ignorant leurs effectifs et matériels déployés. Cet accord est, non seulement, profondément injuste dans son fond, mais également ne correspond pas aux aspirations et aux intérêts du peuple», a-t-il lancé. Le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNCP) a souligné que «la présence américaine sur le territoire du Niger est illégale et viole toutes les règles constitutionnelles et démocratiques. Cette décision fait suite à la visite, entre mardi 12 et jeudi 14 mars, d'une délégation américaine de haut niveau à Niamey Une rencontre sans respect des usages diplomatiques et imposée», a affirmé le colonel-major Amadou Abderamane, porte-parole de' CNCP. Le gouvernement actuel dénonce en outre l'ingérence des Etats-Unis dans les affaires du Niger en exigeant aux autorités du pays d'avoir des partenaires étrangers qui seront décidés et choisis par lesAméricains. Cette ingérence est vue par le gouvernement actuel du Niger comme inacceptable et que le Niger est un pays souverain et libre. Dans ce sens, le porte-parole du gouvernement du Niger a souligné que le Niger dénonce «l'attitude condescendante et la menace de représailles des Américains. De quoi saper les relations et miner la confiance entre nos gouvernements», et d'ajouter «Le gouvernement du Niger regrette la volonté de dénier au peuple nigérien souverain le droit de choisir ses partenaires alors que même les États-Unis ont décidé unilatéralement de suspendre toute coopération entre nos deux pays», a-t-il souligné. Le porte-parole du département d'État américain, Matthew Miller, a expliqué en la matière que «Washington avait pris connaissance du communiqué du CNSP et qu'il faisait suite à des «discussions franches [...] sur nos préoccupations concernant la «trajectoire» de la junte. Les États-Unis sont toujours en contact avec la junte et fourniront de nouvelles informations si nécessaire», a-t-il signalé. La dénonciation de l'accord, «avec effet immédiat» relatif au statut du personnel militaire des Etats-Unis et des employés civils du département américain de la Défense sur le territoire du Niger, constitue un événement particulier et cela va avoir des retombées directes sur la région du Sahel. Cette évolution de la situation va recomposer à nouveau la région dans la mesure où la Russie est un partenaire stratégique de choix avec le Niger et les deux autres pays du Sahel, à savoir le Mali et le Burkina Faso.