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Les mains de l’Algérienne ne sont pas faites pour rouler le couscous!

Les mains de la femme algérienne ne sont pas faites pour rouler le couscous. Elles sont créées pour la magie des livres. Des lettres et des livres au féminin algérien!

Elles sont écrivaines, poétesses, romancières, nouvellistes, des centaines de belles plumes, créatrices de textes avec un courage exceptionnel et une volonté exemplaire.
Selon les représentations véhiculées, du moins par les trois religions monothéistes, comme dans nos imaginaires, Dieu est souvent associé au masculin. Ce n'est pas juste! En réalité, Dieu est un Tout, mais parce qu'on L'aime beaucoup Il est d'abord au féminin, ainsi je L'imagine!
Et si l'édition était jusqu'il y a quelques années une activité exclusivement masculine, la femme algérienne l'a féminisée.
Les mains de la femme algérienne ne sont pas faites pour rouler le couscous!
La matrice féminine est un big-bang!
En Algérie, au commencement était une femme rare, nommée Kahina ou Dyhia, elle n'était pas rouleuse de couscous! En reine-guerrière, elle a passé toute sa vie sur le dos d'un cheval barbe. Elle dormait les yeux ouverts rivés sur la sainte terre de la Numidie berbère. Elle fut vigile suprême de la langue maternelle, de la culture ancestrale et gardienne des tombeaux de nos aïeux. Elle est l'arrière-arrière-grand-mère de Djamila Bouhired, de Hassiba Ben Bouali, de Malika Hammidou, de Saliha Ould Kablia, de Malika Gaïd, de Djamila Boupacha, de Zahra Drif, de Reine Zaoui...
Elle est la muse de ses arrière-arrière- petites-filles, les faiseuses des beaux textes!
Avec Taos Amrouche, Assia Djebar, Tassadit Yacine, Anna Griki, Yamina Mechakra, Djoher Amhis, Nina Bouraoui, Maïssa Bey, Myriam Ben, Aïcha Lemsine, Nacera Belloula, Nadia Sebkhi, Leïla Merouane, Malika Mokadem, Kaouther Adimi, Lynda Chouiten, Salima Mimoune, Ouarda Baziz Cherifi, Nora Aceval, Hadjer Bali, Samira Negrouche, Wassyla Tamzali, Najat Khadda... la littérature algérienne en langue française s'est fait un coeur, un nouveau souffle et une belle touche. Ainsi, le roman, la nouvelle, la poésie et la critique se sont installés dans une sensibilité humaine et esthétique autre.
Avec Zoulikha Saoudi, Z'hour Ounissi, Ahlam Mosteghanemi, Rabia Djelti, Oum Siham, Djamila Zennir, Amina Bellala, Amel Bouchareb, Houda Darwich, Faïrouz Recham, Souleima Rahal, Nadia Noucer, Habiba Mohamadi, Nacera Mohamadi, Rachida Mohamadi, Fouzia Laradi, Lamis Saâdi, Sara El Nems, Zahra Kechaoui, Zahra Boussekine, Zakia Allal, Hadjer Kouidri, Mey Ghoul, Zahra Berriah, Zahra Belalia, Nouara Lahreche, Zahia Mancer... la littérature algérienne en langue arabe s'est fait une grande place dans l'univers de la littérature moderne arabe et maghrébine. Avec ses particularités linguistiques et esthétiques cette nouvelle littérature a revivifié le corpus de la littérature moyen-orientale.
Dihya Lwiz, Nadia Ben Mouhoub, Hadjira Oubachir, Lynda Koudache, Zohra Aoudia, Halima Toudert, Katia Touat, Keysa Xalifi, Rachida Bensidhoum, Saïda Abouba et d'autres belles voix littéraires féminines ont libéré la littérature en langue amazighe de l'oralité pour la faire voyager dans un nouveau style et une aventure dans l'écriture moderne. Ainsi, elles ont donné à la littérature algérienne la pluralité, la diversité et la liberté de l'imaginaire.
Si l'expérience littéraire féminine algérienne dans les trois langues est relativement ancienne, l'accès à l'édition par la femme reste un phénomène nouveau et inhabituel.
Les mains de la femme algérienne ne sont pas faites pour rouler le couscous, elles sont faites pour créer les bons livres et veiller sur eux.
Aujourd'hui avec brio, une bonne dizaine d'éditrices forgées, en langue arabe, en tamazight et en français, activent dans le domaine livresque.
Les femmes de mon pays roulent les pages et non pas le couscous. Elles sont des éditrices qualifiées et averties. Elles sont majoritaires dans toute la chaîne du livre; bibliothécaires, libraires et lectrices.
Selma Hellal dirige les éditions Barzakh depuis leur création en avril 2000, avec un choix de textes, un cachet spécial et des auteurs appréciés par le lectorat local et international. Dalila Nadjem est directrice des éditions Dalimen, une maison d'édition qu'elle a créée en avril 2012. Avec un catalogue varié, riche et ambitieux, un bouquet d'écrivains confirmés et jeunes, un travail professionnel, elle ne cesse de subjuguer le lecteur. Assia Moussei fondatrice et directrice des éditions el Ikhtilef depuis 2008. Avec des livres de la critique, de la philosophie, des romans qui célèbrent la raison et défendent la liberté d'expression, elle a donné une bouffée d'oxygène au lecteur arabophone.
Samia Zenadi dirige les éditions Apic fondées en 2003. Elle a fait un choix éditorial très important, en proposant au lectorat algérien un catalogue portant sur les richesses littéraires africaines.
Assia Ali Mousa est directrice des éditions Mim qu'elle a créées en 2012. Au bout de dix ans, elle a pu dénicher de nouvelles plumes algériennes qui s'imposent sur la scène littéraire arabe. Salima Mellisi directrice des éditions Romance propose au lecteur un choix général des textes juvéniles. Nadia Sebkhi est directrice et fondatrice de la revue Livresque fondée en 2009.
Ce magazine littéraire est devenu un carrefour de débat et d'échange fructueux entre les écrivains d'ici et d'ailleurs. Hassina Sahraoui est directrice de la revue Salama, un espace pour les deux rives littéraires. Mériem Merdaci, ancienne ministre de la Culture, est directrice des éditions Champs Libres qu'elle a créées à Constantine, une maison qui a donné de la visibilité aux écrivains de l'intérieur. Maya Ouabadi directrice des éditions Motifs propose des livres d'artistes ainsi qu'une revue bilingue Fassl consacrée à la critique littéraire. Tassadit Si Youcef, directrice des éditions el Amel de Tizi Ouzou, offre au lecteur un choix de textes pointus et polémiques. Radia Abed et Zahra Guemoune sont directrices et responsables des éditions Sedia créées en 2015, qui se sont spécialisées dans la traduction des textes francophones algériens en arabe et dans le patrimoine culturel local. Djawida Himrane est directrice de l'édition Chihab créée en 2015, une maison incontournable dans l'édition algérienne avec un catalogue riche et des activités livresques perpétuelles. Naïma Beldjoudi est directrice des éditions El Kalima, une femme très active, passionnée du livre et de l'édition. Elle propose des textes inédits de la littérature algérienne d'expression française et de belles traductions des doyens de la littérature algérienne francophone vers l'arabe. Khadidja Saâd est responsable de Anzar éditions qu'elle a fondées à Batna. Elle ne cesse d'attirer le lecteur vers la littérature chaouie pour découvrir ses richesses et ses spécificités. Lorsqu'une femme passe de l'acte de l'écriture à l'édition, de la fiction à l'économie de l'écriture fictionnelle, cela signifie que tout un long chemin de maturité historique et culturelle a été parcouru.
Une femme écrivaine, malgré les souffrances provoquées par les gardiens du temple et de la tribu, reste dans la subjectivité et l'imaginaire, mais une fois sur l'autre rive, celle de l'édition, elle est dans un processus socioculturel, économique et politique avec d'autres risques plus compliqués et complexes.
Les mains de l'Algérienne ne sont pas faites pour rouler le couscous, elles sont créées pour fabriquer les bons livres, veiller sur le lecteur et sur la révolution et la mémoire.

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