Trump instaure des droits de douane inédits depuis 1930
Le pétrole s’effondre
Le baril de Brent, référence du pétrole algérien, clôture la semaine à 65,58 dollars, son plus bas niveau depuis août 2021.

Un coup de tonnerre. Les prix du pétrole ont dévissé de près de 10 dollars en deux séances, Jeudi et vendredi. Le maître d’œuvre de cette déflagration : le président des États-Unis. Donald Trump a, en effet, mis en exécution sa menace d’imposer des droits de douane massifs sur les produits importés aux États-Unis. L’offensive protectionniste de la Maison-Blanche, sans équivalent depuis les années 1930, passe par un droit de douane généralisé d’au moins 10% sur toutes les importations depuis hier à 4h01 GMT. Alors que des majorations sont prévues à partir du 9 avril pour les pays jugés particulièrement hostiles en matière commerciale.
La guerre est déclarée. Les prix du pétrole se sont effondrés sans que l’on sache si la saignée va être stoppée. Quand et comment ? Chronique d’une descente aux enfers. La semaine avait pourtant bien commencé.
Les cours du pétrole ont, en effet, bondi lundi, poussés par la menace de Washington de relever les droits de douane à l’encontre des pays achetant la production russe, en l’absence d’accord sur un cessez-le-feu en Ukraine.
Le prix du baril de Brent de la mer N pour livraison en mai, dont c’était le dernier jour de cotation, a avancé de 1,51% à 74,74 dollars. Son équivalent américain le West Texas Intermediate pour livraison le même mois a progressé de 3,06% à 71,48 dollars. «Si la Russie et moi ne sommes pas capables de parvenir à un accord pour mettre un terme au bain de sang en Ukraine, et je pense que c’était la faute de la Russie (...), je vais imposer des droits de douane secondaires sur tout le pétrole qui sort de Russie», avait menacé le locataire de la Maison-Blanche. La Russie est le deuxième producteur de pétrole au monde derrière les États-Unis. Malgré les sanctions européennes et américaines déjà en place en raison de la guerre en Ukraine, Moscou continue d’exporter son pétrole, notamment vers l’Asie. Une embellie qui se dissipera dès le lendemain. Les cours du pétrole reculeront mardi, minés par quelques prises de bénéfices avant la nouvelle vague de droits de douane promis par le président américain mercredi, alors que l’Opep+ a commencé à augmenter sa production.
Le Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, dont c’était le premier jour d’utilisation en tant que contrat de référence, a perdu 0,33% à 74,49 dollars. Le West Texas Intermediate pour livraison en mai a lâché 0,39% à 71,20 dollars. «Plus tôt dans la journée, nous avons été confrontés à la même histoire que ces trois dernières semaines, à savoir des perturbations potentielles de l’approvisionnement en raison des droits de douane imposés sur le Venezuela, le Canada et le Mexique», expliquera Robert Yawger, de Mizuho USA. Contre toute attente, les prix du pétrole reprendront leur marche en avant mercredi poussés par les risques géopolitiques et par l’espoir d’une politique commerciale mondiale plus mesurée à quelques heures de l’annonce par les États-Unis d’une nouvelle salve de droits de douane.
Le Brent s’est octroyé 0,62% à 74,95 dollars. Le WTI a gagné 0,72% à 71,71 dollars. Les opérateurs étaient suspendus aux annonces très attendues de Donald Trump, qui doit faire passer sa guerre commerciale à l’étape supérieure avec de nouveaux droits de douane contre les partenaires commerciaux des États-Unis. Ils seront servis jeudi. Les cours du pétrole termineront en forte baisse, au lendemain de l’annonce de la nouvelle étape de l’offensive commerciale de Donald Trump, qui a décidé d’imposer des droits de douane massifs sur les produits importés aux États-Unis. Le Brent lâchera 6,42% à 70,14 dollars.
Les produits énergétiques sont «généralement sensibles aux ralentissements économiques», a expliqué Arne Lohmann Rasmussen, analyste de Global Risk Management. Or, «les annonces tarifaires ont été bien pires que prévu», ce qui plombe les marchés et «fait baisser les prix du pétrole» a-t-il souligné.
Le plongeon se poursuivra le 4 avril. Les cours du pétrole ont terminé en très forte baisse pour la deuxième journée consécutive, tombant, vendredi, à leur plus bas niveau depuis 2021. Les opérateurs s’inquiétant de l’impact sur l’économie mondiale de la guerre commerciale lancée par Washington. Le Brent a perdu 6,50% à 65,58 dollars. Son plus bas depuis août 2021. Le WTI a chuté de 7,41% à 61,99 dollars pour se retrouver à son niveau le plus faible depuis avril 2021. L’hémorragie sera-t-elle stoppée ? Réponse dès demain…