Les dernières retouches

Il s'agit de la dernière ligne droite avant l'acheminement des eaux dessalées de la station de Koudiet Eddraouch, dans la commune de Berrihane. À cet effet, les deux walis d'El Tarf et d'Annaba veillent à l'ajustement de cette phase finale. Ainsi, accompagnés des responsables de la direction de l'hydraulique et de l'Algérienne des eaux (ADE), les deux responsables ont effectué la semaine écoulée, une visite à l'usine de dessalement de Koudiet Eddraouch. La visite s'inscrit dans le cadre des dernières mises à niveau pour une distribution à plein régime de l'eau de mer dessalée. Selon les informations apportées sur cette visite, une Commission nationale chargée de la gestion de l'eau s'est déplacée la semaine passée à la station. Des experts en analyses de l'eau, relevant d'un laboratoire d'Annaba, ont également été dépêchés à cette unité de dessalement d'eau de mer, appelée à résoudre définitivement la problématique de l'alimentation des wilayas d'El Tarf, Annaba, Guelma et Skikda. Parallèlement à l'opération de contrôle et d'analyse du précieux liquide, par la Commission nationale et des experts du laboratoire d'Annaba, une grande opération de nettoiement et rinçage des canalisations est en cours avant le pompage de l'eau de mer et son acheminement vers le grand réservoir implanté dans la commune du Lac des Oiseaux, a-t-on expliqué. Via ce réservoir d'une capacité de 50.000 m3, l'eau dessalée transitera par les conduites menant aux stations de traitement, dont celle de Chaïba, dans la commune de Sidi Amar(Annaba), avant d'être distribuée aux foyers. Par ailleurs, il est à noter que d'importantes fuites ont été signalées sur une conduite en provenance du barrage de Chaffia et sur une autre située dans la commune d'El Kala, entraînant des perturbations dans la distribution de l'eau potable. En attendant le retour à un approvisionnement régulier de l'eau potable, on rappelle que, le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune a procédé le 26 mars courant, à l'inauguration et à la mise en service de la station de dessalement de Koudiet Eddraouch, dans la wilaya d'El Tarf. Ce projet aussi stratégique que structurant, s'inscrit dans le cadre du programme complémentaire, initié par le chef de l'État, pour faire face au stress hydrique dû aux faibles précipitations pluviales. D'une capacité de production de 300.000 mètres cubes/jour, soit 300 millions de litres/jour, cette infrastructure vitale va permettre l'alimentation en eau potable des habitants des wilayas d'El Tarf, de Guelma, d'Annaba et de Skikda. La part du lion revient à la wilaya d'Annaba, avec 160.000 mètres cubes, pour alimenter les 12 communes que compte la wilaya d'Annaba. Quant aux 24 communes de la wilaya d'El Tarf, un volume de 80.000 mètres cubes leur est réservé. La wilaya de Guelma aura pour sa part un quota de 40.000 mètres cubes pour alimenter neuf communes, tandis que 20.000 mètres cubes seront destinés à trois communes de la wilaya de Skikda. Ce projet d'envergure s'inscrit dans le cadre du programme national décidé par le président de la République pour la réalisation de cinq grandes usines de dessalement d'eau de mer dans les wilayas d'El Tarf (Koudiet Eddraouche), de Béjaïa (Tighremt-Toudja), de Boumerdès (Cap Djinet), de Tipasa (Fouka) et d'Oran (Cap Blanc), d'une capacité de production de 300.000 mètres cubes/jour chacune, pour un coût de près de 2,4 milliards de dollars. Réalisés en un temps record, ces projets visent à renforcer la sécurité hydrique et à répondre aux besoins des citoyens en eau potable. Ce programme national reposant sur les compétences nationales et les technologies de pointe reflète les grandes avancées réalisées par l'Algérie en matière de renforcement de la sécurité hydrique et de réalisation des grands projets à caractère stratégique. D'où les perspectives de ce programme complémentaire, la réalisation de six nouvelles stations de dessalement d'eau de mer à l'horizon 2030. Ce programme doit faire passer la capacité de production nationale de 3,7 millions m3 d'eau issue du dessalement à 5,5 millions, soit 60% des besoins nationaux en eau potable.