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Dix chefs d’état ont signé la déclaration d’alger

Un tournant majeur

Avec ce 7e Sommet, le Forum des pays exportateurs de gaz se prépare à camper le rôle d’un acteur géopolitique majeur.

Le Sommet des chefs d'État et de gouvernement des pays exportateurs de gaz s'est conclu avant-hier par une Déclaration d'Alger, annonçant une nouvelle ère. Celle-ci, souligne le secrétaire général du Gecf, confirme «l'engagement commun des États membres à conforter le rôle du gaz naturel dans la transition énergétique». Il y a donc une acceptation du caractère non renouvelable de cette énergie. Les pays membres du Forum admettent donc leur rôle d'acteurs parmi d'autres de l'équation énergétique future. Le monde entier consent à la nécessité à terme de décarboner l'énergie. Mais il y a lieu de souligner que le processus est long et complexe. Il peut englober deux ou trois générations.
Dans l'intervalle, les appétits prédateurs et les penchants hégémoniques ne manqueront pas de se manifester. Aussi, les pays du Gecf ne sont pas dupes. Ils ont inscrit dans la Déclaration d'Alger, «l'affirmation de la souveraineté des États sur ses ressources naturelles et l'importance du dialogue avec les autres producteurs et consommateurs». Car, il ne s'agit pas seulement de changer de modèle de consommation de l'énergie, mais bel et bien d'une guerre économique que les tenants de l'ordre mondial finissant ne tarderont pas à engager pour maintenir leurs privilèges. Le ton de la Déclaration d'Alger est on ne peut plus clair. Il annonce les intentions des douze pays du Forum de figurer parmi les décideurs dans un secteur d'une sensibilité particulière. L'Algérie, le Qatar, la Russie, l'Iran, la Bolivie, l'Égypte, la Guinée équatoriale, la Libye, le Nigeria, Trinité-et-Tobago, le Venezuela et les Émirats arabes unis, auront à assumer dans les prochaines années une responsabilité internationale.
Ces pays membres du Gecf qui ont été rejoints pendant le Sommet d'Alger par le Sénégal accueilleront, à n'en pas douter, d'autres membres. Si parmi ces nations, il en est qui, d'une manière ou d'une autre, ont déjà un pied dans l'engrenage de la décision économique mondiale, à travers l'Opep, notamment d'autres, à l'image de la Bolivie et de la Guinée équatoriale, le Forum des exportateurs de gaz leur donnent l'opportunité de participer à la reconfiguration du paysage géo-économique du monde. Ce n'est pas une ineptie, lorsqu'on compte à l'échelle des nations et de l'Histoire. Le Sommet d'Alger a effectivement ouvert la porte sur une nouvelle réalité. Il donne à d'innombrables États la possibilité de rejoindre une organisation naissante qui, tous les observateurs l'admettent aujourd'hui, sera décisive dans la conduite de l'économie internationale, pour peu que l'on découvre du gaz dans leurs sous-sols.
Ce futur très probable qui mettra en scène de nouveaux acteurs est à construire à partir d'Alger. L'atmosphère qui a régné lors du Sommet «empreint de positivité, de convivialité, de solidarité et de coopération», plaide en faveur de l'émergence d'une nouvelle force de proposition et de décision, en dehors des centres de puissances du moment. Ce plaidoyer s'en trouve confirmé par la double locomotive, algérienne et russe, qui portent déjà l'étendard d'un nouvel ordre mondial multipolaire. Le non-alignement de l'Algérie agira comme un facteur de stabilité, au sens où dans tous les cas de figure, ce sera l'intérêt général de l'organisation qui primera sur les appétits ou, pour certains, les allégeances à l'un ou l'autre bloc de puissance. Il est entendu que le consensus ne sera pas facile à obtenir, mais il est évident que le Gecf a déjà tracé le premier sillon, à travers sa Déclaration d'Alger.
Avec ce 7e Sommet, le Forum des pays exportateurs de gaz se prépare à camper le rôle d'un acteur géopolitique majeur avec lequel il va falloir compter. Les observateurs n'hésitent d'ailleurs pas à y voir une sorte de réédition du Sommet de l'Opep que l'Algérie a organisé en 1975. Houari Boumediene plaidait en faveur d'un nouvel ordre économique mondial. Il a convaincu les pays producteurs d'hydrocarbures d'apporter une vision qui a révolutionné la planète pétrole, à cette époque. 49 ans plus tard, Abdelmadjid Tebboune réunit les chefs d'État des pays exportateurs de gaz et défend le même principe d'un monde multipolaire... 

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