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Zitouni a promis des réductions de prix des produits de base de 10 à 25% durant le ramadhan

Rendez-vous est pris M. Le ministre!

Il a la charge de garantir la disponibilité des produits sur les marchés en quantités et qualités suffisantes.

Dans un contexte inflationniste mondial, dont l'Algérie n'échappe pas avec un indice des prix en hausse de plus de 8%, le ministre du Commerce affirme avoir convaincu les producteurs algériens de revoir leurs prix à la baisse durant le mois sacré de Ramadhan. «Les réductions des prix sur les produits alimentaires et les conserves, comme la tomate seront de 10%, dans les marchés de proximité, les réductions vont atteindre les 25%». Sachant que le groupe des produits alimentaires participe grandement dans le taux d'inflation, Tayeb Zitouni ne propose pas moins qu'une déflation. Le ministre n'explique pas le mécanisme de cette très importante opération, inédite dans les annales du commerce national et international. Comment cela sera-t-il possible? Quelles seront les branches de l'agroalimentaire qui vont se lancer dans ce plan «imaginé» par Tayeb Zitouni? Verrons-nous le prix de l'huile de table chuter de 10% dans les supermarchés et de 25% dans les marchés de proximité? Les agriculteurs font-ils partie de la liste des producteurs dont a fait allusion le ministre? Auquel cas, les Algériens pourront-ils acheter leurs fruits et légumes au trois quarts de leur prix actuel, à partir du premier jour du mois sacré? Cette opération «grandiose» sera-t-elle généralisée dans le pays-continent qu'est l'Algérie? Le ministre du Commerce doit certainement savoir que sa déclaration sur une aussi spectaculaire baisse des prix devrait susciter une avalanche de questions. Il se doit d'apporter des réponses à toutes les questions que le citoyen se pose légitimement. Lorsqu'on engage le gouvernement dans un domaine aussi sensible que celui de la consommation pendant le Ramadhan, il est nécessaire d'avoir réponse à toutes les interrogations.
Le ministre du Commerce qui illustre son propos par un accord conclu avec les producteurs pèche par une attitude on ne peut plus légère, en ce sens que ce genre de deal ne se contracte pas entre deux portes. Quand bien même, il y aurait eu des discussions avec des opérateurs économiques, il aurait fallu que cela soit sanctionné par un accord dûment signé par les partenaires. À plus forte raison que les prix en Algérie obéissent à la loi du marché qui interdit le dumping. À bien comprendre le ministre, ces hommes d'affaires consentiront quelques sacrifices pour permettre aux Algériens de passer un Ramadhan tranquille. La baisse annoncée sera donc limitée à cette période précisément. L'on pourrait peut-être l'entendre pour un ou deux produits qui ne font pas de bonnes recettes, mais que la baisse touche les produits de large consommation et à un taux de 10%! Ce n'est objectivement pas réaliste. Cela sans compter la surprise du ministre qui renvoie les consommateurs aux marchés de proximité qui vendraient les mêmes produits avec une réduction de 25%! Est-ce réaliste? Les Algériens qui en ont entendu d'autres attendent de voir les nouveaux prix pour y croire. Pas que les citoyens. Les observateurs de la scène commerciale nationale seront curieux de voir la concrétisation de la promesse ministérielle. Si celle-ci ne sera pas tenue, le tort devra être assumé par tout le gouvernement. La parole d'un ministre engage l'Exécutif. C'est d'ailleurs pour cela que le président Tebboune a enjoint les membres du gouvernement à ne pas faire des promesses qu'ils ne pourront pas tenir. Tayeb Zitouni en fait une et sera comptable devant ses collègues et l'opinion publique.
L'on peut raisonnablement douter du succès de l'opération initiée par le ministre du Commerce. La raison tient à la désorganisation du secteur. Les opérateurs en rapport avec les démembrements du ministère à l'échelle locale souffrent d'interprétations différentes des directives selon la wilaya. Certaines instructions sont quasiment inapplicables, car incomplètes. En d'autres circonstances, ce sont des pratiques bureaucratiques qui retardent la mise en oeuvre des décisions présidentielles.
À moins de trois semaines du début du Ramadhan, la machine commerciale n'en a pas fini avec ses contradictions. L'administration fonctionne toujours comme un mastodonte qui ne tient compte, ni des enjeux économiques ni du facteur temps. Cela est un fait. Cela peut être admis pour être mieux combattu. Mais qu'un ministre, ancien chef de parti, décide de faire de la politique en prenant le risque de discréditer l'action du gouvernement par une déclaration à la limite de la démagogie, cela relève de la faute.
Tayeb Zitouni a la charge de garantir la disponibilité des produits sur les marchés en quantités et qualités suffisantes. Il a le devoir de combattre la spéculation que la loi algérienne a criminalisé. Mais promettre des baisses des prix de 10 à 25% ne peut relever de la logique ni de la mission qui est la sienne. Mais laissons- lui le bénéfice du doute et attendons le premier jour du Ramadhan. L'Expression surveillera les prix, les rendra publics journellement. Si le ministre dit vrai. Nous le reconnaîtrons, mais dans le cas contraire, il doit dire à l'opinion nationale pourquoi son plan n'a pas fonctionné.

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