L’Algérie affiche ses ambitions

L’Agence spatiale algérienne (Asal) figure, désormais, parmi les grandes priorités du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Ainsi, 2024 devrait constituer l’année de relance de l’industrie spatiale algérienne, avec des chantiers importants annoncés, suite aux discussions importantes du premier magistrat du pays, à l’issue d’une réunion spéciale consacrée à l’examen des activités de l’Agence spatiale algérienne. Selon un communiqué de la présidence de la République, les volets structurels et financiers, ainsi que les modalités de développement de ses activités sont autant d’axes et de postes de travail, qui renseignent sur toute l’importance, désormais, accordée au travail de l’Asal et l’évolution qui devra marquer ses activités futures. La présence de hauts responsables civils et militaires de l’État, lors de cette réunion, témoigne de l’importance accordée à ce volet sensible et stratégique pour le pays, du fait de ses différentes applications et utilisations. En effet, la réunion consacrée à l’évaluation du travaileffectué per l’Asal, a vu la présence du « Premier ministre, le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire, le directeur de cabinet à la présidence de la République, le ministre des Finances, le ministre de la Poste et des Télécommunications, le conseiller du président de la République chargé des affaires en lien avec la Défense et la Sécurité, le directeur général de l’Agence spatiale algérienne et le chef du service géographie et télédétection de l’Armée nationale populaire». Cela, sous la supervision du chef de l’Etat. La réunion s’est soldée par d’importantes décisions majeures concourant à l’essor de l’industrie spatiale et au renforcement des capacités d’intervention de lAgence spatiale nationale. Secteur stratégique de souveraineté nationale, l’industrie spatiale est en relation directe avec de multiples secteurs de grande vitalité pour l’économie nationale, tels que les hydrocarbures, l’agriculture, la géologie, la navigation et les transports, le développement des sciences et des nouvelles technologies, les télécommunications, etc… Décision a donc été prise d’accorder toute l’attention requise à ce secteur stratégique, en décidant de « doter l’Agence spatiale algérienne d’outils techniques spatiaux les plus modernes, en adéquation avec les technologies de pointe et de mobiliser les moyens financiers et les ressources humaines formées dans des spécialités de haut niveau et de pointe, parmi les diplômés des Instituts d’enseignement supérieur de mathématiques et de l’École nationale supérieure de l’intelligence artificielle, suivant une vision proactive à l’horizon 2040, et ce en collaboration avec les partenaires stratégiques de l’Algérie», ajoute le communiqué de la Présidence. Cela est d’autant plus important, que l’Agence algérienne de l’espace, dans sa quête de développer ses activités spatiales à des fins pacifiques, a signé plusieurs mémorandums et protocoles d’entente avec plusieurs agences spatiales étrangères et non des moindres. Le dernier en date, soit en 2023, étant cet accord stratégique ambitieux, passé avec la Fédération de Russie autour du développement de modules spatiaux nationaux, des formations pointues de cosmonautes, ainsi que la perspective de participer à un voyage spatial au cours des prochaines années et la participation à la station orbitale spatiale. Mais la collaboration de l’Algérie avec plusieurs pays remontre à plusieurs années, où l’Algérie avait décidé de se lancer dans cette aventure stratégique. Des années après, un accord était signé avec la Chine en 2013 autour de volets importants liés au lancement de satellites, notamment. Avec l’Inde et l’Afrique du Sud, l’Algérie a intégré d’autres volets en relation avec les télécommunications et autres. En 2023, l’Algérie a également paraphé des accords importants avec la Turquie autour de différentes aspects liés au développement des technologies spatiales. Aujourd’hui, avec le potentiel technologique de l’Asal, qui compte à son actif six satellites lancés à partir de 2005, et une maîtrise progressive des techniques et des technologies spatiales, l’Algérie peut prétendre à devenir un véritable pôle spatial continental stratégique pour les pays africains, intéressés par l’aventure spatiale.