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Les oléiculteurs de bouira veulent Exporter leurs produits

«Ce que nous attendons de l'État»

Le souci de la cherté du fret est un véritable obstacle, en plus de l'emballage adéquat spécial pour l'huile d'olive qui n'existe pas sur le marché.

La wilaya de Bouira est une région à vocation essentiellement agricole. Elle dispose de terres fertiles et richement cultivables pour diverses végétations. Cette wilaya est connue surtout pour la culture des céréales et des plantes potagères mais à vrai dire, elle dispose d'un potentiel oléicole énorme. C'est, pas moins de 37000 hectares de superficie oléicole dont 28000 hectares déjà en production qu'on trouve aux quatre coins de cette wilaya, environ deux cent cinquante huileries sont mises en place pour assurer la trituration. «L'olivier a une valeur effective chez nous, et l'huile d'olive nous a toujours servi de médicament contre une multitude de maladies» laisse entendre, tout confiant un septuagénaire dans la région de M'Chedallah. C'était justement lors de notre déplacement dans l'une des huileries de la localité qu'on l'avait rencontré, notre déplacement était à vrai dire stimulé par cet oléiculteur qui a défié toutes les difficultés et a tenté de franchir le marché de l'exportation de l'huile d'olive.
Il s'agit de Boubekeur Saoudi, oléiculteurs de père en fils, avec ses frères ils étaient convaincus que tôt ou tard l'huile d'olive algérienne, notamment locale de Bouira finira par se faire un nom mondial. «D'ailleurs, l'huile de M'Chedallah ex- Maillot a durant les années trente, occupé les premières place du podium aux compétitions européennes. Boubekeur après avoir rappelé la baisse de la quantité d'olives cette année, il est revenu sur ses premiers pas dans l'export. «C'est depuis une quinzaine d'années que nous avons commencé à expédier notre huile vers l'étranger, ça a commencé par de petites commandes et à petites quantités» dit-il. Mais la passion forte pour ce créneau a fait que cette famille se spécialise dans l'oléiculture et ensuite la trituration des olives.

Une passion
Petit à petit, l'huilerie traditionnelle du grand-père sera renouvelée et d'autres huileries seront créées, ce n'est pas tout précise Boubekeur «notre passion pour les olives nous a menés à planter des milliers d'oliviers en extension et plus loin de notre région» dit-il. En effet, ils ont créé deux géantes oliveraies, l'une sur les Hauts- Plateaux et l'autre à M'sila. Maintenant que la quantité est disponible et en vue de la commercialiser «les oléiculteurs rencontrent quelques soucis», répliquent quelques-uns présents lors de la discussion.
Les soucis sont résumés ainsi, d'abord la qualité et la quantité et ensuite l'acte commercial proprement dit. S'agissant de la qualité notre interlocuteur revient sur les méthodes traditionnelles de stockage des olives mais surtout de la période de la cueillette. «Pour que l'huile soit exportable et de bonne qualité, il faut qu'elle soit cueillie étant encore verte et pas trop mûre, c'est l'huile extra vierge qui est demandée sur le marché mondial» souligne-t-il. Pour rappel, les oléiculteurs dans la région ont l'habitude de laisser les olives sur l'arbre jusqu'à forte maturité, et là, «la qualité de l'huile sera impactée et donc perd de ses valeurs nutritives», a aimé ajouter un ingénieur agronome présent, mais hélas, les gens apprécient ce goût d'antan au détriment de la qualité nutritive. S'agissant de la quantité, notre interlocuteur souhaite l'extension des oliveraies et la disponibilité de l'irrigation à volonté pour atteindre une bonne quantité et une bonne qualité d'huile. Quant à l'acte commercial et son exportation, Boubekeur Saoudi, estime que le fait de ne pas percevoir la contrepartie de la marchandise exportée en devise décourage l'oléiculteur.
Selon lui, il y a trop de dépenses qu'il faut récupérer «alors, soit on perçoit notre argent en devise ou alors les pouvoirs publics subventionnent ces opérations», souligne-t-il. Aussi, le souci de la cherté du fret a été soulevé et surtout l'indisponibilité de l'emballage adéquat spécial pour huile d'olive qui n'existe pas sur le marché. Là, c'est un problème sérieux, notamment pour le marché occidental où la bouteille en verre et opaque est exigée comme emballage, rappelle notre interlocuteur. C'est pour ces raisons que Boubekeur, décide de tenter la destination africaine, «j'ai déjà des contacts importants» dit-t-il en expliquant que tous ses clients sont à l'extérieur de l'Algérie, il les déniche lors de différentes expositions internationales, dans lesquelles la participation de sa marque à lui ITRI OLIVE, est toujours présente.

Marque primée
Pour rappel, c'est une marque qui a été primée à plusieurs reprises comme meilleure huile et vivement demandée, grâce à son goût, notamment par les communautés maghrébines à l'occidental. Enfin, quelques oléifacteurs présents souhaitent un soutien bancaire pour la rénovation des huileries, comme pour l'achat des cuves de stockage qui sont très chères et aussi prendre en charge l'approvisionnement de la matière première (olives achetées) par les oléiculteurs jusqu'à ce qu'ils finalisent l'opération de trituration et exportation et reçoivent les recettes de la vente.
Enfin Arezki Toudert, président du Comité national de la filière oléicole au forum FTI, a plutôt axé sur l'importance de la formation professionnelle spécialisée de tous les acteurs en rapport avec la filière. Il révèle qu'il a sollicité le ministère de la Formation professionnelle afin de concevoir des programmes spéciaux pour les métiers en rapport avec la production de l'huile d'olive, à savoir, la taille, le greffage, la maintenance des huileries, la gestion des huileries, la commercialisation etc. «Nos agriculteurs partent à l'étranger pour se former alors que nous avons les moyens de les former chez nous», atteste-t-il. Aussi pour le même responsable, la création de marché d'olives est une nécessité absolue «de cette façon, les oléiculteurs auront la possibilité d'avoir les quantités suffisantes et également pourront choisir la variété d'olives qu'ils désirent», explique Arezki Toudert. Le même interlocuteur a soulevé également un problème très épineux «il y a de la fraude dans le marché local de l'huile», affirme-t-il, des spéculateurs sans scrupules commercialisent de l'huile d'olive mélangée à d'autres huiles ou substances, et cela représente un danger pour la santé publique.
À cet effet, le président du comité de la filière oléicole souhaite une vigilance absolue de la part des services de la répression des fraudes et aussi des services de sécurités confondus, pour mettre fin à la circulation de cette huile contrefaite. Et il rappelle qu'en Algérie, la production de l'huile d'olive est la deuxième après celle des céréales, en confirmant que la région de Bouira «s' il y aura une bonne irrigation et un soutien des pouvoirs publics, sera en mesure d'assurer l'autosatisfaction en huile d'olive pour tout le pays».

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