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HOCINE AIT AHMED SERA INHUMÉ LE 1ER JANVIER À ATH HMED : LA PAGE RÉVOLUTIONNAIRE DÉFINITIVEMENT FERMÉE

Au Panthéon de la Révolution!

Le décès le 23 décembre 2015 du moudjahid Hocine Ait Ahmed, ferme de manière définitive la page de la Révolution dont il a été l'un des piliers et l'un des inspirateurs. La disparition de cet historique remet à plat l'histoire du pays.

Hocine Ait Ahmed Ben Mohamed Yahia - connu aussi dans la clandestinité des années de braise sous plusieurs pseudonymes - est le dernier des 9 historiques à quitter ce bas monde laissant derrière lui, et malgré toutes les vicissitudes qu'il aura connues, un pays debout. S'il est parti le dernier, il a été, en revanche, très précoce dans la prise de conscience de la situation de l'Algérie. En effet, il adhéra à 16 ans, au Parti du peuple algérien (PPA), école de militantisme qui forma et encadra les grands leaders du Mouvement national. Par sa longévité politique, Hocine Ait Ahmed marqua l'histoire de l'Algérie tant par sa lutte pour l'indépendance du pays que par son combat pour l'implantation de la démocratie. Né en août 1926 à Ain El Hammam, Ait Ahmed, est un historique et un géant du Mouvement national dont il accéda rapidement à la direction. Il fut notamment l'un des dirigeants de l'OS (Organisation spéciale) précurseur de l'ALN et ferment de la militance nationaliste. Eu égard à son long parcours militant, il était inévitable qu'il y eut du positif et du négatif dans la vie de Dda l'Ho, mais il est patent que la postérité ne retiendra que ce qu'il a fait pour que l'Algérie revive et reprenne son rang parmi les nations.

Il est vrai aussi que son long exil avait quelque peu relativisé son parcours historique, un parcours marqué par le refus de toutes les dictatures et oukases de quelque nature qu'ils aient été. Sa forte personnalité a souvent jeté de l'ombre sur ses compagnons de lutte. Le militant au long cours, qu'a été Ait Ahmed, est de la race des grands dirigeants, même s'il n'a pas, en vérité, eu la chance de mettre en pratique sa conception de la politique et de la démocratie, à l'évidence diamétralement opposée à celle prônée par les caciques du FLN avec lesquels il allait rapidement couper.
Une fracture irrémédiable qui marquera à jamais l'ancien représentant du FLN au Caire. De nombreuses zones d'ombre persistent dans l'histoire du Mouvement national et notamment celles afférentes à ses leaders les plus emblématiques, singulièrement Ait Ahmed. Toutefois, notons que le natif de Aïn El Hammam, laissa à la postérité sa version des faits ayant marqué sa vie, dans un livre intitulé «Mémoire d'un combattant: L'Esprit d'indépendance, 1942-1952» (Sylvie Messinger, Paris, 1983). Un témoignage, selon les critiques, «honnête et nuancée» ou Ait Ahmed évoque son parcours militant, un Messali Hadj vieillissant ou encore les péripéties ayant mené à la dissolution de l'OS, la crise bérbériste et l'insurrection avortée de mai 1945. Même s'il ne dit pas tout, son témoignage apporte néanmoins un éclairage sur une période clé de la maturation du Mouvement national, vers la Révolution. Ait Ahmed a également représenté la Révolution dans tous les forums mondiaux étant l'un des dirigeants de la délégation du FLN à la Conférence de Bandoeng en 1955 qui boosta le Mouvement national algérien et maghrébin.
Ait Ahmed parcoura ensuite le monde pour installer des comités de soutien à la cause de l'indépendance de l'Algérie.
Homme politique et diplomate éclairé, Ait Ahmed a trouvé, au lendemain de l'indépendance, la posture prise par le FLN en porte-à-faux avec ses principes. Face à des positions aussi antagonistes, le clash était alors inévitable. Ce qui advint. C'est dans ces circonstances que Hocine Ait Ahmed fonda le Front des forces socialistes, le premier parti d'opposition créé en Algérie. On comprendra dès lors, la forte influence et le poids exercé sur le parti par son fondateur.
Il ne fait pas de doute qu'Ait Ahmed fut un grand démocrate - il est l'un des rares laïques du Mouvement national - mais aussi et surtout un «zaïm» [dans le sens de chef charismatique, ce qu'était effectivement Ait Ahmed] une figure allégorique qui a su faire le consensus autour d'elle. Or, le «Zaïmat» partage avec le Jacobinisme la doctrine de «démocratie centralisatrice» - a contrario du concept marxiste de centralisme démocratique -, dont Ait Ahmed, qui en est un adepte, en est aussi, au sein de son parti, le cerveau et le guide, ne s'écartant jamais de ce principe tout au long de sa vie politique, jusqu'à en faire son leitmotiv. Au lendemain de la rupture avec le régime issu de la crise de l'été 1962, le leader du FFS, assurait dans un entretien à Jeune Afrique (du 1er Octobre 1962) «L'opposition, si opposition il doit y avoir dans l'avenir, ne peut se faire que sur la base d'idées, de conceptions, de méthodes et non pas sur l'approbation de tel ou tel chef» (cité par Ramdane Redjala, in L'opposition algérienne depuis 1962, le FFS, le PRS-CNDR, Editions Rahma, Alger, 1991). Préceptes auxquels il restera fidèle jusqu'à la fin de sa vie.
C'est sans doute la raison qui fit qu' après son retour au pays - après les évènements d'octobre 1988 - Ait Ahmed n'a jamais pu s'adapter au contexte prévalant en Algérie puisqu'il retourna à son exil volontaire à Lausanne en Suisse où il décéda le mercredi 23 décembre. Désormais, Hocine Ait Ahmed accède au Panthéon de l'Histoire de l'Algérie dont il aura été l'un des acteurs les plus engagés et un leader charismatique de la Révolution. Il se trouvera en bonne compagnie avec ceux qui ont sacrifié leur vie pour que vive l'Algérie. Adieu Dda L'Ho!

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