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Dominique Trinquant, général et ancien chef de la mission française aux Nation unies

«La France a répondu à l’appel des Africains»

L'Expression: La France veut prendre pied en Libye, mais sur ce terrain il y a un acteur prépondérant: la Turquie capable de fausser tous les desseins de la France. Quelle stratégie adoptera Paris, à votre avis, pour contourner cet obstacle majeur? 
Dominique Trinquant: La France est intervenue en Libye avec la Grande-Bretagne en 2011, la suite de cette opération n'a pas été faite par le gouvernement suivant. Depuis, le président Macron a voulu se réinvestir sur ce dossier complexe compte tenu de la situation intérieure de la Libye et des interférences extérieures qui compliquent la situation. Récemment, un certain nombre d'acteurs se sont mis d'accord en particulier les Européens et les Etats-Unis.
Toutefois, la Turquie pour des raisons de politique interne, préfère souffler sur les braises. Il me semble que la nouvelle configuration internationale, en particulier l'unité entre Européens et Américains mais aussi les EAU, l'Egypte et dans une certaine mesure la Russie isole la Turquie alors qu'en même temps Erdogan est de plus en plus affaibli dans son pays. Cette stratégie d'unité et d'isolement peut permettre de régler cette crise et de stabiliser ainsi non seulement la frontière Sud de l'Europe mais aussi une cause principale de la déstabilisation du Sahel.

Au Mali également, la situation est loin d'être reluisante avec la dégradation brutale des relations entre Paris et Bamako. Les experts sont unanimes à dire que la France ne quittera pas cette région si riche au plan minier, entre autres pour le Mali... êtes-vous de cet avis, selon lequel la France n'est pas seulement mue par des motivations sécuritaires au Mali?
La France n'est pas au Sahel pour ses richesses minérales, mais à la demande des pays de la région et initialement en 2013 du Mali pour empêcher la prise de Bamako par les djihadistes. À part l'ex-Areva au Niger, citez-moi une compagnie minière française travaillant au Sahel? Il n'y en a pas. En revanche, la menace terroriste est une vraie menace au sud de l'Europe avec le risque de la création d'un califat, ce serait assurément une augmentation de la pression migratoire, mais aussi une menace terroriste probable en Europe, comme ce fut le cas en 2014, après la création du califat au Levant. Les Européens ne s'y sont pas trompés qui rejoignent progressivement l'opération Barkhane avec Takuba.

Après avoir été la première force militaire au Sahel, la France cède le terrain à la société paramilitaire Wagner proche du Kremlin. La Russie est-elle en train de chasser la France du Sahel?
Non! D'ailleurs, le Kremlin nie ses liens avec Wagner, même s'il le fait maladroitement.
Le Mali sait bien qu'entre une société mercenaire mal équipée qu'il faudra payer et les armées européennes offertes en soutien de l'armée nationale malienne il n'y a pas de comparaison possible.
Il s'agit de la manoeuvre politicienne d'un Premier ministre issu d'un coup d'Etat, qui joue la carte nationaliste, car il est toujours plus facile de cracher sur ceux qui vous aident que sur soi-même. Il a voulu utiliser cette menace comme monnaie d'échange pour retarder les élections.
Le gouvernement malien sait parfaitement qu'il perdrait l'appui de la communauté internationale dont il a tant besoin. Les sanctions prises par la Cédéao sont un premier avertissement. 

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