Sidi Bel Abbès sous le choc

L'odieux assassinat des trois chauffeurs VTC à Sidi Bel Abbès continuent de susciter l'indignation des Algériens, notamment sur les réseaux sociaux. Au lendemain de la fête de l'Aïd El-Fitr , le meurtre abject alimente encore les débats et repose la question de la sécurité des conducteurs. Pour rappel, c'est dans une ferme située dans la commune de Mustapha Ben Brahim, dans la wilaya de Sidi Bel Abbès, que les corps des victimes ont été découverts par les services de sécurité, suite à des investigations techniques qui ont conduit à la filature puis à l'arrestation d'un premier suspect qui est vite passé aux aveux.
La nouvelle de cette macabre découverte avait alors, au dernier jour du Rramadhan, fait le tour du territoire national. Les familles qui s'étaient rapprochées des services de sécurité pour signaler la disparition inquiétante des leurs, ont permis de déclencher immédiatement une enquête qui aura apporté ses fruits en un temps record. Celle-ci a été menée par la brigade spéciale de criminalité et les éléments de la sûreté de la daïra de Sfisef. Le procureur de Sfisef, a, à la faveur d'une conférence de presse, fait savoir que trois corps avaient été découverts ensevelis dans une ferme, à 30 km, à l'est du chef- lieu de la wilaya de Sidi Bel Abbès. Et de préciser qu'une enquête avait été diligentée suite au signalement par des citoyens de la disparition de leurs proches, à des intervalles réguliers, notamment entre le 31 mars et le 1er avril, dans des circonstances mystérieuses. Un ordre de perquisition de ladite ferme a permis au gendarmes, en présence des éléments de la Protection civile et du médecin légiste, de révéler le lieux d'enfouissement des corps. De même source l'on a appris que sept suspects ont été arrêtés. Ces derniers avaient mis au point un stratagème pour appâter leurs victimes qui ont fini par tomber dans un véritable guet-apens. L'on faisait miroiter aux malheureux conducteurs des déplacements sur de longues distances monnayant de conséquents tarifs de courses.
Notons que le procureur a fait cas d'un huitième suspect qui «demeure en fuite» tout en annonçant la restitution des véhicules des trois victimes. Selon certaines sources, il s'agit là d'un gang spécialisé dans le vol de voitures de luxe. Les victimes étaient des «particuliers actifs» sur une application bien connue de transport de passagers en voiture individuelle, et leur assassinat rappelle de précédents faits qui ont alimenté, ces dernières années la chronique des faits divers et qui font ressortir les risques encourus par les propriétaires de véhicules face à des bandes organisées.
En 2010 la ville de Sfisef était secouée par le meurtre d'un jeune chauffeur de taxi. L'enquête avait alors permis l'arrestation de sept personnes âgées de 22 à 26 ans, dont les trois meurtriers. Sollicité pour une course, le chauffeur de 25 ans était tombé dans un traquenard qui lui a coûté la vie. Le malheureux chauffeur avait été enlevé en cours de trajet par trois individus qui l'avaient lézardé de 25 coups de couteau puis l'ont laissé pour mort.
Le mobile du crime était le véhicule. Et beaucoup de s'interroger aujourd'hui: les plates- forme VTC risquent- elles de prêter le flanc au point de se muer en plates-formes mobiles du crime?