{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Fella Gaouar, présidente de l'Inet, à L'Expression

«La cybersécurité devra être notre ligne de défense nationale»

Fella Gaouar présidente de la société Intelligent Network Inet spécialisée dans le domaine des réseaux, des télécom, des solutions et formations dans la cybersécurité, i a été à l'origine d'une démarche citoyenne de sensibilisation, adoptée par Inet, à travers l'organisation du Séminaire international «les enjeux de la cyber-sécurité en Algérie»,a aborde avec nous les multiples facettes de ces nouveaux défis liés à la sécurité des données, des infrastructures et de la souveraineté numérique du pays. Elle a accepté de répondre à nos questions, malgré son plan de charge assez important.

L'Expression: Vous venez d'organiser un séminaire au sujet des «enjeux de la cybersécurité en Algérie». Quels sont les défis réels auxquels fait face notre système institutionnel?
Fella.Gaouar: La conférence organisée par la société intelligent Network Inet a abordé la question des enjeux de la cyber-sécurité et les défis qui se posent à notre pays et à nos institutions. Tout d'abord, il faut former des talents-cyber de demain et développer des solutions souveraines et innovantes de cybersécurité. Ensuite, renforcer la cybersécurité de l'ensemble des organisations et de l'économie, avec un accent mis sur les infrastructures critiques. Aussi, il faudra sensibiliser davantage la population et améliorer ces cybercompétences. Il faudra aussi contribuer à permettre au citoyen d'exploiter les opportunités pour faire parler les technologies.

Comment, à votre avis, l'Algérie pourra sécuriser ses systèmes d'information et ses bases de données, face à un cyberespace en proie à des enjeux divers et versatiles?
Pour protéger l'Algérie, il faut avant tout définir une cyberstratégie nationale, comme le font les pays les plus développés, en matière de numérisation, comme l'Allemagne, les Etats-Unis et bien d'autres. Il faut faire de la cybersécurité une tâche conjointe de l'état, des entreprises, des organisations, de la société et de la science. Il faut faire de la cybersécurité une ligne de défense pour une Algérie numérisée et sécurisée afin de préserver notre souveraineté nationale. Il faut également une approche visant à former plus de jeunes aux métiers de la cybersécurité, et enfin renforcer notre souveraineté numérique. En somme, il faudra développer une nouvelle approche, à travers le développement de programmes de formation adaptés visant la ressource humaine, ainsi que des campagnes de sensibilisation aux risques liés à la cybersécurité. Cela, sans oublier de renforcer aussi les liens et synergies entre tous les acteurs de la filière. Ceci étant dit, l'Algérie doit se doter de moyens adéquats et adaptés pour assurer sa transition numérique, vers une économie numérique digne des économies mondiales.

On parle de l'E-commerce et de façon globale de l'économie numérique. Est-il judicieux de continuer dans cette lancée, alors que le cyberespace représente une nouvelle génération de menaces?
De manière générale, les risques pour les pays sont presque pareils. Ces risques sont, d'une manière générale, liés à l'espionnage industriel, économique et militaire. Mais il y a aussi les risques liés à la déstabilisation et le sabotage des opérateurs d'importance vitale et de services essentiels. Au niveau des entreprises, on peut imaginer le blocage des activités, le vol des données qui peut aller jusqu'à compromettre la survie de l'entreprise. Quant au citoyen, les risques encourus en cybersécurité peuvent attenter à sa vie privée, le harcèlement, la fraude et l'extorsion de fonds. Sur le plan économique, le marché de la cyber-sécurité va créer un écosystème avec des fournisseurs de services, des intégrateurs de solutions de sécurité, la mise en place de centres de formation, des start-up qui vont développer des solutions souveraines et innovantes. Il faut rappeler, à ce sujet, que le lmarché de la cybersécurité représente au niveau mondial quelques 170 milliards de dollars, et devra passer à 270 milliards de dollars, d'ici cinq années. C'est dire toute l'importance accordée à ce vecteur devenu crucial et même vital
.
L'environnement numérique est synonyme de menaces et de risques liés à des intrusions visant les données personnelles ou confidentielles. Quel est le degré de maturité du système algérien par rapport à ces menaces?
Pour vous donner un ordre d'idées, selon les données de l'Union internationale des télécom ITU, l'Algérie est classée 104éme sur un ensemble de 182 pays pour la cybersécurité. Donc, si on tient compte des chiffres et classements de l'ITE pour 2020, il faut essayer de lancer des actions pour améliorer la cybersécurité dans notre pays. Je rappelle, dans ce contexte, que la cybersécurité est un grand défi de notre temps qui se pose à tous les pays, à des degrés différents.

Quels sont ces moyens dont doit se doter l'Algérie pour assurer sa transition numérique et quelle stratégie adopter vis-à-vis de ces menaces de quatrième génération?
Il existe une large panoplie de solutions et d'outils à même de permettre aux institutions nationales, aux entreprises et autres organisations de renforcer le degré ou seuil de sécurité de leurs infrastructures et la protection de leurs données personnelles ou professionnelles. Il faudra juste développer un écosystème économique et numérique de plus en plus dynamique, en sus d'une infrastructure adéquate et des compétences humaines qualifiées. Il faut savoir que la cyber-sécurité est un ensemble de moyens utilisés pour assurer la sécurité des systèmes et des données informatiques. On entend par moyens, les lois, les process des méthodes, des outils et la ressource humaine qualifiée, bien entendu.

Le président US vient d'ordonner un état d'alerte quant à l'imminence de cyberattaques russes visant des institutions américaines. Quelle stratégie adopter, aujourd'hui, pour se prémunir de ces guerres de nouvelle génération?
Il faut, avant tout, assurer la protection des opérateurs d'importance vitale, identifiés par l'Etat comme étant des activités indispensables à la survie de la nation. Il y a aussi les opérateurs de services essentiels qu'il faut protéger aussi Un opérateur de services essentiels fournit un service indispensable, dont l'arrêt aurait un impact significatif sur le fonctionnement de l'économie et du pays même.

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours