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Une dynamique à reconstruire

Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune sont probablement les chefs d'État les mieux indiqués pour jeter les bases d'un partenariat exceptionnel.

Comment avancer sans que le passé s'en mêle pour interrompre ce destin commun harmonieux auquel aspire la France et l'Algérie? Deux pays qui ont en partage une histoire dramatique tragique et qui ne posent pas forcément le même regard sur elle. Les deux camps ont défendu des positions aux antipodes les unes des autres. L'Algérie colonisée s'était engagée légitimement pour son indépendance à travers une guerre de libération remarquable qui durera plus de sept longues années (du 1er novembre 1954 au 5 juillet 1962). La France coloniale tentait de s'y maintenir vaille que vaille, pour sauver ce qui lui restait de son empire et mettre sous tutelle un pays décidé de vivre libre et mettre fin à plus de 130 années d'une colonisation féroce. La colonisation de l'Algérie a été jalonnée d'évènements tragiques durant 132 années. Parmi les dates qui les auront marqués, celle du 8 mai 1945 demeurera un repère incontournable, qui attestera de la face barbare de la France coloniale. Plus de 45 000 Algériens qui manifestaient pour leur indépendance seront assassinés, des centaines seront arrêtés et d'autres portés disparus. Il symbolise à lui seul cette question mémorielle loin d'être réconciliée même si des pas significatifs ont été franchis. La visite que doit effectuer le président de la République Abdelmadjid Tebboune en France, cet automne, tombe à point nommé pour aller de l'avant. Assumer une histoire commune, dramatique, dont les blessures ne se sont pas cicatrisées. Depuis l'accession de l'Algérie à l'indépendance Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune sont probablement les chefs d'État les mieux indiqués pour jeter les passerelles qui conduiront à une relation apaisée entre les deux rives de la Méditerranée. Les deux hommes s'apprécient et se respectent. Ils aspirent à gérer sans passion la question mémorielle qui plombent les relations entre les deux pays. La dépassionner devient une condition sine qua non pour construire une coopération économique exceptionnelle qui doit rayonner sur tout le continent, le Bassin méditerranéen et en Europe où la France occupe un rang de premier plan. L'approvisionnement de l'Europe en gaz a constitué, il faut le rappeler, un des enjeux de la dernière visite du président Macron en Algérie. La France y a vraisemblablement trouvé son compte avec à la clé une hausse de 50% des importations gazières algériennes. Cet exemple illustre à lui seul combien les deux pays ont intérêt à bâtir une coopération de premier ordre. Le sous-sol algérien regorge de richesses minières, de terres rares indispensables à titre d'exemple à la construction de véhicules électriques hybrides dans laquelle s'est lancée la France qui a fait de la transition énergétique un pôle majeur du programme de son gouvernement. Un objectif qu'elle a en commun avec l'Algérie. Un domaine sur lequel doit s'appuyer la coopération entre les deux pays. L'Algérie qui a fait de la diversification de son économie une priorité garde les portes grandes ouvertes aux investissements étrangers avec un nouveau Code des investissements qui leur facilite la tâche. La France doit saisir cette opportunité. L'Algérie attendra à son tour de son partenaire français le transfert de savoir-faire. Et en matière de ressource humaine, elle en dispose à en revendre. Les malentendus cycliques entre l'Algérie et la France sont certes un trait de caractère des relations qu'entretiennent les deux pays qui ont cependant toujours réussi à surmonter leurs brouilles. Gageons que la prochaine visite du président Tebboune à Paris propulsera les relations algéro-françaises vers des horizons sans nuages...

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