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Algerie - Union européenne

Un nouveau partenariat en marche

L'UE se retrouve face à une nation qui tient en main les bonnes cartes géopolitiques, de fortes amitiés dans le monde entier, des perspectives d'adhésion aux Brics...

Josep Borell n'est pas un fonctionnaire anodin de l'Union européenne. Haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-président de la Commission européenne, c'est le diplomate en chef d'une organisation qui, il n'y a pas si longtemps, passait pour l'un des centres de décision de la planète. L'épreuve de Covid-19, la guerre en Ukraine et le scandale de corruption au Parlement européen (PE) l'ont accablée. Ces trois imprévus consécutifs l'ont d'abord obligée à s'éloigner de son orthodoxie financière, révélé sa trop forte dépendance des Etats- Unis d'Amérique, aggravé ses déficits et enfin entamé très sérieusement la crédibilité de son institution parlementaire.
Annoncé à Alger Borell emboîte le pas au président du Conseil européen, Charles Michel. Celui-ci a séjourné dans notre pays en septembre 2022. L'objectif du diplomate tient dans la confirmation de la bonne santé des relations algéro-européennes, notamment après la conclusion du mégacontrat gazier avec l'Italie, appuyé par un gazoduc à trois tubes (gaz, hydrogène et amoniac) et un câble électrique reliant les deux continents, africain et européen. C'est dire que les relations sont effectivement bonnes à tout point de vue, excepté l'épisode du reniement espagnol dans le dossier du Sahara occidental. Le chef de la diplomatie de l'UE, qui tente de trouver la posture du partenaire crédible, sait qu'il ne pourra en aucun cas jouer la carte de la bonne gouvernance. Les trois plaies (Covid-19, guerre en Ukraine et corruption au PE) rendent caduc pareil argument.
L'on s'attend objectivement à ce que Borell se déleste de l'attitude de «donneur de leçons» que les Occidentaux sont généralement prompts à emporter dans leurs bagages. Il n'est d'autant pas dans cette posture, que sa visite est prioritairement mue par une volonté européenne d' «inscrire notre partenariat avec l'Algérie dans une perspective de long terme», a-t-il déclaré à un média algérien. Le Haut représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité vient en Algérie pour mettre en oeuvre une partie de la feuille de route du Vieux Continent pour garantir des approvisionnements sécurisés en énergie. Ainsi, l'UE qui a souvent snobé l'Algérie sur une coopération et un transfert de technologie dans les énergies renouvelables, apporte par le biais de Borell «technologies et capitaux pour accompagner leur développement (des énergies renouvelables) en Algérie». Cette déclaration est suffisante pour comprendre le déplacement du curseur dans le sens d'un partenariat sérieux et éloigné des conditions «doit-de-l'hommiste», dont l'objectif réel consiste à forcer la main au partenaire.
Le vice-président de la Commission européenne n'a visiblement aucune intention de donner la moindre leçon à l'Algérie et certainement pas sur ses choix politiques et diplomatiques. Il ne sera donc pas question de tenter une quelconque démarche de ralliement de l'Algérie à la cause que défend l'Europe en Ukraine. L'UE n'a ni le pouvoir ni les moyens. Borell est censé renégocier l'accord d'association qui lie le Vieux Continent à l'Algérie. Même s'il le juge «bon» dans le fond, il devra écouter et prendre en considération les observations de ses homologues algériens. Ce n'est pas l'Europe qui tient le bon bout du bâton. Elle se retrouve face à une nation qui a en main les bonnes cartes géopolitiques, de fortes amitiés dans le monde entier, des perspectives d'adhésion aux Brics, et bientôt, hôte d'un Sommet restreint des Etats les plus influents du groupe des pays non alignés. Mais, disons-le, également, et Borell l'admet au même titre que tous ses collègues, l'UE négocie avec une nation qui n'a jamais renié ses engagements. L'Espagne continue de recevoir du gaz algérien. Parce que la parole donnée a du sens en Algérie.
La crédibilité de l'État pèsera lourd dans les négociations, mais aussi pour ce qui concerne les dossiers-clés, dont le Sahara occidental, qui a longtemps souffert des comportements criminels d'eurodéputés corrompus, du Makhzen et de la politique changeante des socialistes espagnols. L'UE s'en désolidarise, mais cela ne suffit pas. Borell et d'autres responsables européens savent que le statu quo imposé par l'argent sale de la drogue marocaine est brisé. Et qu'en face, un État fort réclame l'application des résolutions de l'ONU. On ne voit pas comment le droit international reste piétiné après les preuves éclatantes du scandale PE-Maroc.
Enfin, le séjour algérois de Borell aura le mérite de révéler les nouveaux rapports entre l'Algérie et l'UE dans tous les domaines.

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