La Chine stresse le baril

Les cours de l'or noir ont perdu du terrain, hier, en cours d'échanges. Ce n'est pas une surprise. Débuter la semaine par une baisse est devenu pratiquement coutumier pour les prix du pétrole. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai s'échangeait à 84,74 dollars vers 14h15, heure algérienne. Soit 1,09 dollar de moins que la séance précédente. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en avril, cédait pour sa part 1,02 dollar pour se négocier à 78,66 dollars. Cahin-caha, les prix du pétrole se maintiennent tout de même nettement au- dessus des 80 dollars. Alors que dans le même temps se tient la 41ème édition de la conférence sur l'énergie (CERA Week 2023 by S&P Global), qui se déroulera du 6 au 10 mars 2023 à Houston (Etats-Unis). Un évènement auquel prendra part le ministre de l'Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, accompagné d'une importante délégation composée des cadres du ministère, de Sonatrach, de Sonelgaz et de l'Agence nationale pour la
valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft). Le successeur de Abdelmadjid Attar aura à cette occasion une série de rencontres avec ses homologues et des responsables des grandes compagnies énergétiques internationales et participera à plusieurs panels qui porteront notamment sur l'énergie, l'énergie en Afrique et la transition énergétique.
Il faut rappeler que le Cera Week (Cambridge Energy Research Associates) est l'un des évènements les plus importants qui réunit chaque année des dirigeants de l'industrie de l'énergie, des experts, des responsables gouvernementaux et des décideurs, ainsi que des dirigeants des communautés technologiques, financières et industrielles, a fait savoir le ministère. Quel est son objectif? Lors de cette conférence, les principaux thèmes et défis énergétiques des prochaines décennies proposeront des solutions pertinentes et innovantes pour assurer une pérennisation du flux d'approvisionnement en énergie, ont indiqué les services du Département ministériel de Mohamed Arkab. Ce rendez- vous ne concernera donc pas les prix du pétrole qui ont commencé la semaine en broyant du noir. Plombés vraisemblablement par des prévisions de croissance de la Chine, premier importateur mondial d'or noir, moindres qu'attendu. La Chine visera une croissance économique «d'environ 5%» en 2023, indique un rapport d'activité du gouvernement publié dimanche à l'ouverture de la session annuelle de l'Assemblée nationale populaire (ANP), le Parlement chinois. Cet objectif de croissance, l'un des plus modestes depuis des décennies, est aussi inférieur aux prévisions du marché et des investisseurs, qui en ont profité pour «prendre leurs bénéfices», note Stephen Innes, de SPI AM. L'avenir s'annonce- t-il donc aussi sombre pour les cours de l'or noir? «Toutefois, compte tenu des fortes hausses des prévisions de croissance du PIB mondial et du rebond de la réouverture de la Chine les prix du pétrole font l'objet de surenchères et devraient rester élevés», souligne Stephen Innes. Il faut rappeler en effet que les prix avaient reflué vendredi après la publication de l'article du Wall Street Journal, selon lequel les Emirats songeraient à quitter l'Organisation des pays exportateurs de pétrole du fait de dissensions avec l'Arabie saoudite, avant qu'ils ne terminent en forte hausse vendredi dernier suite au démenti opposé à cette fausse information qui a fait croire que Cheikh Mohammed ben Zayed, président émirati, s'inquiéterait de l'influence croissante des Saoudiens au Yémen, ainsi que de divergences de vue sur la politique de l'Opep. Les Emirats arabes unis ont rapidement démenti l'information colportée par plusieurs organes de presse. «Le démenti a été ferme, ce qui a sorti cette question de l'équation», a relevé John Kilduff, d'Again Capital. Pour l'analyste, l'épisode illustre le fait que le marché «est à la merci de la moindre déclaration et de la suggestion que l'Opep pourrait remonter ou réduire sa production». Une question qui sera tranchée lors de la prochaine réunion de l'Opep+.