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À l'aune de la nouvelle donne géopolitique

Alger et Washington gardent de bons rapports

Les Etats-Unis, quel que soit le parti au gouvernement, n'ont à aucun moment adressé la moindre remarque aux autorités algériennes.

Beaucoup d'observateurs se posent la question de savoir ce que l'Algérie a à perdre ou à gagner du conflit ouvert qui oppose les Etats-Unis à la Russie. Partenaire assumé de Moscou, Alger n'a absolument rien changé des relations qui lient les deux États. Recevant avec tous les égards qui lui sont dus, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, l'Algérie n'a à aucun moment senti l'obligation de justifier la visite du diplomate russe à qui que ce soit. Comme elle n'avait d'ailleurs pas à «expliquer» les tenants et les aboutissants du déplacement à Alger du secrétaire d'État US, Antony Blinken. Preuve de cette détermination à ne pas se laisser entraîner par la guerre en Ukraine, Alger prépare de concert avec Moscou, le voyage du président Tebboune en Russie. L'invitation formulée par Vladimir Poutine en 2020 avait reçu à l'époque un accueil favorable par Abdelmadjid Tebboune. Dans les us diplomatiques, pareils échanges au plus haut sommet de l'État se devait d'être honoré. Et tenant compte de la conjoncture géopolitique du moment, Alger, seul maître de sa décision, a estimé nécessaire de ne pas changer de position vis- à- vis d'un partenaire stratégique de longue date. De fait, le président Tebboune se rendra bel et bien à Moscou et le pays ne craint aucune incidence négative comme le suggèrent quelques voix du Parlement américain. Il faut dire que cesdites voix s'étaient exprimées bien avant la confirmation de la visite par l'Algérie. C'est- à- dire que la prétendue menace de sanction brandie par quelques parlementaires US, en raison des achats par Alger d'armement russe, n'a absolument pas porté ses fruits. Aucun officiel de Washington n'a commenté la démarche et l'absence de réaction d'El Mouradia remet le groupe de sénateurs à sa place. Mais cela n'empêche pas des analystes américains de se poser la question de savoir «Pourquoi l'Algérie, et pourquoi maintenant?». James Durso, directeur général d'AKM Consulting LLC, un fournisseur de services de développement commercial et de gestion de projets internationaux, s'est posé la question dans une analyse publiée cette semaine, c'est- à- dire après la confirmation de la visite présidentielle à Moscou. Le long article paru dans le média spécialisé en énergie, Oil Prices, s'interroge opportunément sur les commanditaires des 27 membres de la chambre des représentants. Durso met en évidence que le contrat de 7 milliards de dollars d'armement russe acheté par l'Algérie ne pèse rien devant les centaines de milliards que les USA donnent à l'Ukraine. Cela à supposer que les inquiétudes des 27 soient légitimes. Ce qui n'est pas le cas. L'analyste met cette prétendue levée de boucliers sur le compte de l'ignorance par Washington du concept même du non-alignement que prône Alger depuis son indépendance. Pour l'analyste, l'administration US est «incapable de croire qu'une nation puisse préférer s'occuper d'abord de ses propres intérêts». Selon Durso, Washington «voit toute réticence à se placer sous l'emprise de l'Amérique comme une manière de se ranger du côté de l'ennemi du jour». Ce principe ne vaut pas pour l'Algérie, puisque les Etats-Unis, quel que soit le parti au gouvernement, n'a à aucun moment adressé la moindre remarque du genre aux autorités algériennes. Mieux, les USA étaient un grand client du pétrole et du gaz algérien. Et ces grandes entreprises énergétiques ont développé des champs pétroliers et gaziers en Algérie, au moment même où l'Algérie affichait son socialisme et achetait ses armes de l'Union soviétique. L'analyste américain résume la volonté de non-alignement par la déclaration du Premier ministre de Singapour: «Nous ne sommes pas intéressés par des lignes de division en Asie. Ne nous forcez pas à choisir. Nous refuserons de choisir.» C'est exactement la position de l'Algérie dans la guerre des pôles. La nouvelle donne géopolitique l'a mise face à l'Europe en tant que principal partenaire du Vieux Continent et l'Algérie en tire naturellement profit. Les liens qu'Alger tisse présentement avec les pays de l'UE en fait un associé, qu'il faut absolument préserver. Même si l'Algérie n'a pas besoin d'une médiation avec les USA, Durso estime que la situation de l'heure oblige l'Europe à camper le rôle d'avocat de l'Algérie à Washington. L'Europe dira une évidence en faisant «comprendre à l'administration US que l'intérêt de l'Amérique dans une Europe sûre est mieux servi par une Algérie cordiale avec les États-Unis mais indépendante». Le propos de l'analyste est on ne peut plus clair. Et l'attitude d'Alger vis- à- vis des deux pôles, l'est tout autant. 

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