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L'Algérie face aux tensions géostratégiques

Un front pour le redressement national

Le processus doit passer par une évaluation lucide et sans complaisance de l'environnement politique, économique, social interne et externe et par une identification des acteurs.

Sur le plan économique, beaucoup de rencontres, beaucoup de discours, beaucoup de lettres d'intention qui n'engagent nullement les partenaires étrangers où certains responsables s'adonnant à de l'activisme, pratique du passé dont on connaît les résultats, meublent les médias avec beaucoup de promesses et se posent la question fondamentale: qu'en est-il des réalisations effectives sur le terrain de ces nombreux projets annoncés en fanfare, un exemple avant de parler d'exploitation et de rentabilité économique, a t -on résolu sur le plan technique pour le fer de Ghara Djebilet, de Tindouf. formé de trois zones: Est, Ouest et Centre, bien que la teneur soit appréciable, 53% dont les caractéristiques géologiques du gisement sont schématisées par trois couches: D1, D2 et D3 la teneur est élevée en phosphore dans le minerai en moyenne 0,8% alors que le pourcentage admis pour son utilisation industrielle doit être sensiblement inférieur à 0,1%, norme internationale où selon la majorité des experts, c'est la condition fondamentale pour que les partenaires étrangers s'engagent dans ce projet, afin que le minerai enrichi en fer et débarrassé de son phosphore, puisse être utilisé par les industries sidérurgiques algériennes et exporté à l'étranger. Sur le plan socio- politique, objet de cette contribution, secouées périodiquement par des crises internes, frappées de discrédit pour la majorité d'entre elles, objet de la défiance nourrie à leur égard les formations politiques et les sociétés dites civiles traditionnelles, sont aujourd'hui inaptes à faire un travail de mobilisation et d'encadrement efficients. La question se pose, avec les tensions budgétaires au niveau interne, et les tensions géostratégiques qui annoncent une nouvelle reconfiguration des relations internationaes au niveau externe, est leur capacité à éviter un affrontement direct entre citoyens et forces de sécurité, et donc de contribuer significativement à la socialisation politique et à l'oeuvre de redressement national. Concernant la majorité des Partis, tout en rappelant que le discrédit qui frappe le système partisan n'est pas spécifique à l'Algérie, car la révolution mondiale des systèmes de communications produit partout à l'émergence de nouveaux comportements - il y a urgence à adapter les partis politiques souvent déconnectés de la société et présentant pour la majorité d'entre eux la spécificité d'être liés à des intérêts de rente, se manifestant souvent par des communiqués de soutiens au gouvernement sans propositions opérationnelles concrètes et sans analyses critiques, bien entendu une critique positive, ne devant pas verser dans le tout sinistrose. Il s'agit donc d'introduire davantage de rigueur dans la procédure relative à leur création, sans pour cela verser dans l'excès qu'induit inévitablement toute approche bureaucratique de la chose politique. Il est sans doute utile, voire nécessaire, de s'intéresser à la représentativité des partis avant de décider de leur avenir. En tout état de cause, il nous semble plus équitable, et plus juste politiquement, de raisonner en termes de marché électoral et de laisser, dès lors, les règles du jeu politique et le nombre d'acteurs qui s'y adonnent, se fixer de manière concurrentielle. Le rôle des pouvoirs publics consistera alors à mettre en place les garde-fous indispensables et à veiller au respect strict des lois et des règles qui régissent le fonctionnement de ce marché. Quant à la société civile, force est de constater qu'elle est impotente alors que son implication dans les affaires de la gestion de la cité est un acte éminemment civilisationnel, intégrer les changements tant mondiaux qu' internes d'une société en pleine mutation. Sa diversité, les courants politico-idéologiques qui la traversent et sa relation complexe avec l'État rendent impérative une réflexion collective. Les segments proches du pouvoir sont sollicités à maintes reprises, et à l'occasion d'échéances électorales, manifestant souvent leur présence d'une manière formelle et ostentatoire, impuissante presque toujours à peser sur le cours des choses et à formuler clairement les préoccupations et les aspirations de la société réelle comme le démontre le fort taux d'abstention aux élections. Force est de constater que globalement la société civile n'est pas homogène mais éclatée et contrairement aux idées du passé, certaines confréries religieuses qui, avec la désintégration sociale et une jeunesse branchée, ont de moins en moins d'impacts. Nous avons une société civile ancrée franchement dans la mouvance islamiste, certains segments étant l'appendice de partis islamiques légaux. Nous avons une société civile se réclamant de la mouvance démocratique, faiblement structurée, en dépit du nombre relativement important des associations qui la composent, et minée par des contradictions, par problèmes de leadership. Mais le segment le plus important est la société civile «informelle»,
«inorganisée», «totalement atomisée», mais formant un maillage dense et sans son intégration intelligente, non pas par des mesures bureaucratiques autoritaires, mais par l'implication de la société elle-même, il ne faut pas compter sur une réelle dynamisation de la société civile.
Car lorsqu'un Etat veut imposer des règles selon une vision bureaucratique, vision autoritaire, la société émet ses propres règles qui lui permettent de fonctionner, reposant sur un contrat de confiance beaucoup plus solide que l'Etat veut lui imposer..
Il devient donc urgent d'engager une action vigoureuse de réorganisation tant des partis politiques que de la société civile. Leur dynamisation permettra, entre autres, d'offrir un cadre adéquat d'expression collective à des centaines de milliers de jeunes et de moins jeunes qui ne sont pas structurés et qui ne demandent qu'à être utiles et à mettre au service de la communauté leur bonne volonté et leur générosité. Dans cet ordre d'idées, l'État doit encourager la création d'associations dans des secteurs qui sont porteurs mais qui restent vierges et complètement ignorés du mouvement associatif; de faire de ce cadre un instrument efficace d'encadrement de forces vives qui agissent dans la société de manière dispersée et un levier puissant de leur mobilisation en vue de leur implication active dans l'oeuvre de redressement national.
Le renouveau pour le redressement national des partis politiques ainsi que la société civile non rentière, dont leurs impacts se mesurent à leur capacité de mobilisation réelle et non artificielle par des relais administratifs qui renforcent la bureaucratisation et la défiance de la population à leur égard, dans une saine concurrence, n'a de chance de réussir que si elles ne sont pas au service d'ambitions personnelles inavouables douteuses.
Force est de reconnaître qu'en ce mois de décembre 2022, deux institutions stratégiques stabilisent l'Algérie: l'ANP et les forces de sécurité assurant la protection du territoire et Sonatrach sur le plan économique avec l'envolée des prix des hydrocarbures procurent pour 2021/2022 98% des recettes en devises, les dérivées d'hydrocarbures étant inclus dans la rubrique hors hydrocarbures à plus de 60%. Aussi, existant un lien dialectique entre le politique et l'Économique, la sécurité et le développement, face aux nouveaux enjeux qui se dessinent dans le monde et les tensions à nos frontières, le redressement national passe, par une évaluation lucide et sans complaisance de l'environnement politique, économique, social interne et externe et par une identification des acteurs internes et externes afin de concilier, pour paraphraser le langage militaire, les objectifs tactiques de court terme avec les objectifs stratégiques à moyen terme, les intérêts individuels et les intérêts collectifs, en expliquant par une communication intelligente et non démagogique que le pays aura tout à gagner en faisant aboutir les réformes et que les gagnants à moyen terme seront plus nombreux que les perdants à court terme.
Cela rend urgent une nouvelle gouvernance (‘moralisation de la société facteur de mobilisation des citoyens) la collaboration étroite entre le pouvoir central et les collectivités locales par une réelle décentralisation, la dynamisation de nos ambassades qui doivent être le relais de la politique intérieure, des partis politiques, de la société civile, en aplanissant par le dialogue et la concertation les divergences. En conclusion, le devenir de l'Algérie, devant défendre ses intérêts propres, pouvant devenir un pays pivot par des réalisations concrètes, loin des discours, avec un monde instable, devant connaître de profonds bouleversements géostratégiques,sera ce que les Algériennes et les Algériens voudront qu'il soit.

*Professeur des Universités, économiste, expert international

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