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Les feuilletons drama du Ramadhan 2024

Un bilan entre audace et perspectives

Alors que le Ramadhan tire à sa fin, les feuilletons du type «dramatique», eux, ont tous fini par diffuser leurs derniers épisodes, laissant déjà le spectateur orphelin, jusqu’à l’année prochaine…

Qu'on aime ou qu'on n'aime pas, beaucoup ont su tirer leur épingle du jeu. Fort de la notoriété de «Edamma» de l'année dernière, Yahia Mouzahem est revenu cette année avec «El Berani», qui, s'il n'a pas fait beaucoup entendre parler de lui cette année, il n'aura pas manqué encore une fois de se faire taper sur les doigts. En effet, des scènes du feuilleton «El Barani» ont valu une convocation au patron d'Echorouk et ce, suite à certaines des scènes qui ont été jugées inconcevables par certains téléspectateurs durant ce mois sacré. Ces séquences incriminées montreraient un couple en train de snifer de la cocaïne devant une voiture sur une route de campagne mais aussi des personnages buvant de l'alcool. Une polémique qui rappelle encore cette f_ameuse question qui revient sans cesse: Est ce que notre télé est représentative de notre société? Faut il tout montrer ou pas? En effet si certains internautes ont dénoncé ces séquences jugeant qu'elles étaient choquantes, d'autres ont estimé qu'il s'agit d'une fiction montrant des faces cachées de la société algérienne. Ceci étant dit, ce bruit autour du feuilleton prouve si tenté de le souligner, que le feuilleton a bien été bien suivi par les téléspectateurs. Très attendu, son premier épisode a cumulé près de 5,5 millions de vues. Ce dernier s'ouvre en effet par un jeune d'un milieu bourgeois, campé par krimo Derradji qui incite son amie à se droguer jusqu'à l'overdose, puis la mort....alors que ce dernier fait une dépression, il est couvert par les membres de sa famille. Décliné sous format d'un thriller policier, tourné à l'américaine, le feuilleton tombera, cependant un peu, dans la redite et la facilité en faisant appel quasiment aux mêmes acteurs d' «El demma». Certains personnages d'ailleurs n'étaient pas très au point. On retiendra aussi l'apparition d'une nouvelle figure, en la personne de Yamna, pas très convaincante, rappelant par endroit avec son accent et ses mimiques à l'ancienne, ses sketches qu'elle diffuse sur son instagram.
Numédia Lezoul: la révélation
Un autre feuilleton celui- là, qui occupera la première place des tendances durant plusieurs jours est «Doumoue El wliya», réalisé, une fois n'est pas coutume, par Nadjib Oulebssir, qui après avoir cumulé les postes de premier assistant, passera derrière la caméra comme un chef qu'il est pour diriger l'ensemble des comédiens, sur uns scénario signé par Rabah Slimani, lui-même réalisateur, qui avouera que le scénario a été modifié et retravaillé à plusieurs reprises avec l'aide du réalisateur pour arriver à la sixième version que le public a ainsi pu regarder durant ce mois. Rehaussé par la présence d'acteurs prestigieux tels que Hassan Kechach ou encore Fiziya touggourti, le feuilleton «doumoue el wliya» se distinguera, pour sa part, par l'arrivée par la grande porte de la chanteuse, animatrice, entrepreneuse et comédienne Numédia Lezoul qui nous impressionnera, faut- il le préciser, avec son rôle de la femme éplorée qui veut à tout prix sauver son fils, à savoir Malik, puis en campant un second rôle, celui d'une jeune fille téméraire et déterminée, appelée Hind. Deux rôles, deux personnalités différentes interprétées avec coeur et sincérité. Un feuilleton touchant qui aura réussi à nous soutirer les larmes lors de son dernier épisode. Néanmoins, et malgré quelques lourdeurs au niveau des dialogues et des situations, on n'omettra pas de saluer le message clairement véhiculé dans ce feuilleton qui est la défense des droits des femmes (Liberté d'être, d'expression, à l'émancipation, de choisir seule sa moitié, le droit à la filiation parentale, à l'héritage, de prendre en main sa destinée etc) et contrairement à ce que certains pensent, les hommes n'étaient pas montrés d'un côté comme des bourreaux et les femmes comme des victimes, le cousin de Malika étant lui aussi victime de sa misérable vie, Malika ne cherchait que son intérêt pour pouvoir protéger son fils. Aussi, la mère du Jaguar, souvenez-vous était loin d'être une sainte pour s'être opposé à reconnaître les demi-soeurs de son fils.
Pari réussi de Abdelkader Djeriou
Autre feuilleton qui nous aura tenu en haleine tout au long de mois de Rramadhan aura été incontestablement «El Rihan», un feuilleton réalisé par l'Egyptien Mahmoud Kamel sur une idée et scénario de Abdeklader Djeriou qui a marqué de son emprunte ce trés beau feuilleton qui plaide pour sa part, pour un pays, où régnerait enfin, Eétat de droit..Malgré son arrière décor qui est loin d'être rose, Kader Djeriou a réussi à nous attacher avec cette histoire d'amour naissante entre Aissa et Ahlam qui continuera à évoluer au milieu du chaos. À saluer la liberté de ton et ces moments de respirations qui ont parvenu à capter avec justesse cet amour ne serait ce que par ces gros plans entre ces regards languissants échangés entre les deux protagonistes et de restituer dans la simplicité de la caméra la subtilité de ce sentiment super bien rendu même de façon pudique. De l'émotion à l'état pur! On pouvait s'attendre à tout moment au baiser, mais là, il ne fallait pas trop rêver quand même! On remerciera à Kader Djeriou pour avoir osé montrer un couple qui marche dans la rue, main dans la main, d'avoir opté pour des figures féminines fortes et modernes, que l'on ne voit pas souvent au petit écran, notamment une policière chevronnée et moderne et une journaliste qui elle, travaille pour que la vérité éclate au grand jour. Bravo à Kader Djeriou qui a compris que pour capter l'attention du public, même au milieu de ce mélodrame qui se veut un peu pompeux et démagogique, l'ingrédient de l'amour et l'entêtement mêlé aux affaires de corruption est le parfait campo pour la réussite d'une production, somme toute mélodramatique. Abdelkader Djeriou a réussi haut la main à éviter certain écueils qui auraient pu lui coûter des problèmes..Il a réussi à aborder certains sujets qui fâchent, notamment les détenus d'opinion, avec subtilité sans se faire censurer. Il a été très fin mais bien souvent clair dans son discours et son propos sociopolitique. Doué d'une grande honnêteté intellectuelle et artiste dans l'âme, Djeriou a encore une fois su briller avec classe. «Le feuilleton est en soi un pari. Dans tous les projets dans lesquels j'ai travaillé auparavant, que ce soit «Ouled Lehlal» ou ‘» Babor Ellouh», y compris «El khaoua», on essaye toujours de coller à l'actualité et être vraiment proche de la société. On a essayé de sortir de l'inderground, du genre qu'on avait l'habitude de faire, notamment tourner dans des quartiers populaires et tenter une nouvelle expérience car on a constaté une certaine overdose de ce genre de sujets ces derniers temps...» dira Djeriou lors de la présentation du feuilleton devant la presse. Et il a entièrement raison. Un feuilleton celui là, qui nous aura filé du fer à retordre, aura été «11. 11» du réalisateur Oussama Kobi. Ce dernier avouera s'être opposé à l'idée de tuer «le boss» campé par le grand acteur Halim Zribi décédé l'année derniere.
L'hommage de «11.11» à Halim Zribi
Oussama Kobi, aura cette ingénieuse idée de réécrire le scénario en inventant un jeu des plus mortels, qui tournera autour de cet absent, en faisant appel à quelques comédiens nouveaux et surtout en mettant en scène des situations encore plus complexes que dans la saison Une de «11.11». Ainsi, on verra apparaitre Souhila Maalem alias Faten, la psychotique, Fethi Nouri dans le rôle d'un psychologue déjanté et Lila Borsali dans le rôle de Lala Zineb/ la dame de coeur..malgré cette partie, un peu déroutante, voire exaspérante, l'on continuera pourtant à prendre autant de plaisir à suivre les péripéties de Hichem alias l'excellent Akram Djeghim, Hind alias la talentueuse Hilda Amira, Louae, le torturé Youcef Sehairi et Nabil, le magistral Mohamed Frimehdi, ou encore Houriya Chami, la brillante Haifa Rahim. Profondément psychologique, teintée de surréalisme, qu'elle soit, l'histoire de cette saison, aura permis de toucher à un sujet sensible, rarement abordé, celui des enfants nés sous x et ceux qui grandissent dans les orphelinats. Oussama kobi et son coscénariste, travaillant énormément sur la symbolique des caractères, en se basant sur le développement personnel de chaque personnage, partant de son passé, pour comprendre son présent, nous ont offert un cours magistral sur les abysses de nous -mêmes, entre côté clair et autre obscur... Merci aussi pour les indices de ces références cinématographiques, diluées en arrière- plan et dont le réalisateur reconnaîtra en avoir été influencé. On citera notamment les films «Into the wild», «Amélie Poulain» et notamment «Alice au pays des merveilles», en faisant endosser le rôle de la Reine de coeur à Lila Borsali.....pas facile! «11.11» de Oussaba Kobi a le mérite d'avoir réinventé le style du drama en permettant au public de s'évader autrement. D'ailleurs une suite est sous-entendue dans le dernier épisode. Oussama Kobi parle peut- être d'un spin off ou carrément d'une troisième saison qui serait diffusé sur une plateforme. Wait and see donc! En attendant, «11.11» aura été l'ovni qui a su se démarquer durant deux mois de carême consécutif sans ennuyer le spectateur. Ce qui est une véritable gageure pour l'équipe de ce feuilleton qui a réussi a jumelé entre l'originalité de l'intrigue et la rigueur de l'aspect technique et esthétique, bien discernable au niveau de l'image et du son. À l'année prochaine donc!

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