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Quand Godard a dénoncé les colonisations française et israélienne

Pour de nombreuses critiques, Jean-Luc Godard est un cinéaste engagé, mais jamais son engagement pour la Palestine n'a été cité de son vivant. De la rhétorique de gauche enflammée à la solidarité inébranlable avec la Palestine, en passant par un départ constant et implacable des conventions cinématographiques - y compris les siennes - le réalisateur Jean-Luc Godard n'était pas connu pour le compromis.
Godard, décédé en septembre dernier, a commencé son projet cinématographique en expérimentant des techniques - et à travers ce processus, il a développé une affinité pour le socialisme, l'anti-impérialisme, les classes ouvrières et la Palestine. C'est à travers les films qu'il a tournés avec ce collectif qu'il a pu diriger sa caméra vers, et ainsi découvrir, les classes populaires. L'un des premiers films de Godard, Le Petit Soldat, est un beau pastiche des genres gangster et espion, avec une indéniable influence du néoréalisme italien et une sensation documentaire brute.
Le film de 1963 se concentre sur la guerre de libération, mais mis à part une cinématographie habile, il regorge de représentations racistes. Les Français ne sont dénoncés que dans la mesure où ils succombent à la résistance des Algériens, qui ont enlevé et torturé le protagoniste, mais n'ont pas compris sa dignité humaine. Godard a soutenu qu'il cherchait à présenter non pas les réalités de la guerre, mais ses propres questions morales et politiques. Il est révélateur qu'il ait choisi de présenter ces questions à travers un assassin de droite avec des arrière-pensées (et un coeur d'or) qui aime la France non par nationalisme, mais pour ses poètes; qui aime les États-Unis parce qu'il aime les voitures américaines; Et qui déteste les Arabes parce qu'il déteste le désert. Vers la fin du film, le rebondissement (soi-disant choquant) est que les Français, comme les Arabes, torturent leurs victimes, alors que l'amoureuse du protagoniste, Veronica, s'avère être une espionne qui est capturée et torturée à mort par les Français. Pourtant, comparée à la description méticuleuse de la torture du protagoniste par les Arabes, la torture et la mort de Veronica sont relayées par quelques lignes narratives et aucune représentation visuelle.
Le référent de la sauvagerie en temps de guerre reste donc arabe, même si les Français y participent. Néanmoins, enfouis au plus profond du film, se trouvent les germes d'une attitude plus militante, incarnée par Veronica, qui travaille pour le Front de Libération nationale et déclare que contrairement aux Français, les Algériens ont des idéaux. Toutefois, cette notion est étouffée par le vomi verbal du protagoniste, qui impose ses vues réactionnaires à Veronica et au public via de longs monologues.
Les films de Godard sont en grande partie auto-déconstructifs, comme le montrent les représentations de la relation entre la caméra et son objet. Le symbolisme de l'assassin étant un photographe est à ne pas manquer. Il soumet Veronica au regard prédateur de la caméra, ainsi qu'à des questions et demandes intrusives qu'elle refuse pour la plupart. 

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