{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

OMC: pourquoi faire?

Lors de sa conférence annuelle à Nairobi - Kenya, la première jamais organisée en Afrique - l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a annoncé mercredi dernier l'adhésion officielle de deux nouveaux pays: l'Afghanistan et le Libéria. Rien à redire, si ce n'est que cela nous apparaît à tout le moins bizarre que des pays (Libéria) sortants [de], ou encore en butte (Afghanistan) [à] des guerres civiles aient pu accéder aussi rapidement au sein du saint du commerce mondial, là où l'Algérie échoue depuis trois décennies. L'Afghanistan a posé sa candidature et ouvert des négociations avec l'institution de Genève le 21 novembre 2004 suivi le 13 juin 2007 par le Libéria. Après 11 ans et 8 ans de tractations, ces deux pays pauvres de l'Asie du Centre et de l'Afrique de l'Ouest ont obtenu leur «visa» devenant respectivement les 162e et 163e membres de l'OMC. On ne sait pas sur quels critères un pays est qualifié pour intégrer cette institution internationale, on sait toutefois qu'elle posa 1200 questions à l'Algérie. Questions dont les réponses, il ne fait pas de doute, n'ont pas été satisfaisantes puisque notre pays est recalé depuis le 3 juin 1987, date de son dépôt de candidature. Il apparaît cependant, toute chose égale par ailleurs, que l'Afghanistan et le Libéria - qui ont réalisé un grand succès en atteignant leur objectif - ne font pas, au plan économique, le poids face à l'Algérie qui dispose de moyens autrement plus conséquents que ne peuvent s'en prévaloir ces deux pays. Selon les institutions économiques mondiales (BM et FMI) en 2013 le PNB par habitant de l'Afghanistan a été de 1960 dollars PPA (parité de pouvoir d'achat) avec un PIB/habitant de 664,76 USD; du Libéria respectivement 790 dollars PPA et 454,34 USD PIB/h. Pour la même période l'Algérie alignait: 13 070 dollars PPA et 5360,70 USD PIB/h. L'Algérie fait partie du «Top 5» africain. Son poids économique au niveau du continent est réel. Aussi, son échec à accéder à l'Organisation mondiale du commerce induit à tout le moins l'incompétence des négociateurs algériens, incapables de «vendre» le produit «Algérie». Nous sommes d'autant plus à l'aise à le dire que nous avons toujours écrit dans ces colonnes que l'Algérie n'était pas prête, n'a jamais été prête, pour rejoindre l'OMC. De fait, cela n'aurait pas servi les intérêts de l'Algérie tant par son impréparation - que révèle notre revers à conclure - que du fait d'une restructuration de l'économie qui n'a pas été productive. Or, les différents ministres qui se sont succédé à la tête du ministère du Commerce avaient inscrit comme leur «priorité» l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Nous nous interrogeons sur le fait s'ils ont réellement réfléchi sur les conséquences - en amont et en aval - pour un pays ne maîtrisant pas les arcanes du commerce mondial. On ne sait guère si l'Afghanistan et le Libéria - comme d'autres pays moins bien nantis, mais néanmoins membres de l'OMC - sont dans la trajectoire de pays émergents, on peut affirmer, en revanche, que notre pays en est loin. Et ceci explique sans doute cela. L'Algérie à l'OMC? Il est patent qu'accéder à cette organisation mondiale montrerait - du moins pour les partisans de l'adhésion - que le pays a su développer ses assises industrielle, agricole, agroalimentaire, pharmaceutique et de service, lui permettant d'atteindre le seuil de l'autosuffisance lui donnant de dégager le surplus à l'exportation. La réalité est autre, car la rente et la corruption à grande échelle - les scandales qui ont secoué le pays ces dernières années en attestent - ont annihilé toute volonté de développement intrinsèque. De fait, les proclamations d'intentions émises par des hommes qui, de par leur fonction, auraient dû être au fait de la réalité économique du pays, étaient surprenantes. Le hic est que l'Algérie, à l'exclusion des hydrocarbures, n'a rien à exporter. Et cela nos ministres le savent pertinemment. Ainsi, l'ancien directeur général de l'OMC, le Français Pascal Lamy, assurait que «l'économie internationale aujourd'hui suppose que pour bien exporter, vous importiez plus». Or, l'Algérie est le pays qui importe plus que de raison et nos exportations, hors pétrole et gaz, sont insignifiantes. Et c'est avec ce «challenge» que l'on veut adhérer à l'OMC? Pendant des années, on s'est bercé d'illusions et aucun ministre, en charge du secteur, n'a eu le courage de faire cesser la plaisanterie. Nous n'étions seulement pas armés pour affronter la jungle de la concurrence internationale. Bien plus, une adhésion de l'Algérie à l'OMC, risquerait de se traduire par la diminution de sa marge de manoeuvre, comme de se plier à des décisions, prises ailleurs et sans elle, qui engageraient le devenir de notre pays. En somme, on se seraient hypothéqués dans un défi hasardeux, alors qu'à l'évidence l'Algérie n'était pas prête à ce saut qualitatif. Ceux qui dirigent le pays ne le savent-ils pas?

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours