La souveraineté est un tout
Jalouse de son indépendance politique, elle a toujours œuvré à consolider cet acquis à travers le renforcement de la résilience de son économie. Au plan politique, cet acquis est indiscutable. L’Algérie à travers son expérience a toujours préservé l’indépendance de sa décision politique et n’a jamais accepté d’ingérence dans ses affaires internes, d’autant qu’elle ne s’est jamais immiscée dans les affaires internes d’aucun autre pays. Au plan économique, elle tente de se construire. Cela, même si le constat est implacable : désindustrialisation, effets pervers de la rente pétrolière et gazière, dérive des importations. Qu’à cela ne tienne, le sujet de la souveraineté économique reçoit un accueil particulièrement favorable en Algérie, dans la mesure où il s’ancre dans un terreau de défiance vis-à-vis de la domination extérieure. En dépit des difficultés, l’Algérie n’a-t-elle pas catégoriquement refusé le recours à l’endettement ? C’est ce qui lui a permis d’ailleurs d’atteindre un stade de liberté dans ses sélections et lui permet de choisir ses orientations sans diktats extérieurs. Lors du dernier Conseil des ministres, le président de la République a insisté sur la préservation de la souveraineté économique du pays. Et la souveraineté économique est un tout. Elle ne se limite pas uniquement à la fabrication industrielle et la production agricole. De même qu’elle consiste pour l’essentiel à s’assurer de la disponibilité de certaines productions jugées essentielles. Le stockage est également un paramètre important dans cette équation, tant il renvoie à la souveraineté alimentaire. C’est pourquoi, les autorités du pays accordent un intérêt particulier au renforcement des capacités nationales de stockage des céréales afin d’augmenter les réserves stratégiques. On sait que notre production de céréales est moindre et ne suffit pas aux besoins de la consommation locale. D’où l’urgence impérative pour l’Algérie de se prémunir d’éventuelles pénuries sur le marché international. Un marché très sensible aux crises sanitaire, politique et sécuritaire. La pandémie de Covid-19 a conduit à un retour au premier plan de la question de la souveraineté économique. On a vu le degré de vulnérabilité des pays à faibles revenus lors de cette crise sanitaire et leur dépendance aux céréales s’est accrue davantage, notamment durant la guerre opposant l’Ukraine à la Russie. Ces deux évènements majeurs, la pandémie et la guerre en Ukraine, ont fortement imposé le débat public sur la souveraineté économique.