«MOHAMED HAMOUDA BENSAÏ»
Un intellectuel à la traversée du siècle
De la Medersa de Constantine à la Sorbonne à Paris, il fit ses humanités dans deux langues.
Moins connu que Cheikh El Ibrahimi, Mohamed Hamouda Bensaï n´en est pas moins le parfait spécimen de l´intellectuel qui s´est forgé à la force du poignet.
De la Medersa de Constantine à la Sorbonne à Paris, il fit ses humanités dans deux langues, l´arabe et le français, dont il a eu une grande maîtrise. Il a ainsi effectué une significative traversée du vingtième siècle, (né en 1902 il décède en 1998) dans lequel, à défaut d´y laisser une empreinte indélébile, y a néanmoins laissé des traces témoignant de sa contribution, aussi infime soit-elle, à une meilleure compréhension d´une civilisation et d´une culture.
Il a, notamment, participé à défricher un débat, souvent biaisé, celui sur l´Islam, qui fait en ce début du XXIe l´actualité. C´est cet homme que Nour Eddine Khendoudi a exhumé de l´oubli et tenté de réhabiliter en le remettant en lumière et lui reconnaissant sa part du combat algérien pour la liberté et le recouvrement de l´identité nationale.
Contemporains, El Ibrahimi et Bensaï se devaient de se rencontrer au détour des vicissitudes de la vie et des douleurs de la colonisation, d´autant plus qu´une même fièvre les consumait: celle de l´Islam, de la Nahdha et de la liberté, l´un et l´autre désireux de rendre à l´Algérie ce qui lui appartenait. L´un et l´autre, chacun à sa manière, ont servi l´Islam, la culture et l´Algérie.Contemporains de cheikh Abdelhamid Ben Badis, l´un et l´autre ont eu à s´inspirer du génie du maître de la Nahdha algérienne. Dans sa présentation, N.Khendoudi écrit à raison: «Pour une triste et tourmentée histoire, pour toute l´injustice qu´il a subie de son vivant, Mohamed Hamouda Bensaï mérite cette évocation posthume».