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Journée du Savoir à Bouira

«Tenir bon, la victoire est proche»

La journée menaçait de finir comme elle avait commencé. D'habitude, les artistes et les poètes exposaient leurs produits, et cela seul sauvait de la routine et de l'ennui de tous les jours....

Hélas, poètes et peintres semblent avoir déserté les lieux. En ouvrant ses portes au public, il y a deux ou trois semaines, et en accueillant tout ce monde,, l'école régionale des beaux-arts semble avoir privé la Maison de la culture Ali Zaâmoum de quelque chose d'essentiel qui faisait son charme et sa gloire. Pourtant, située à la jonction de l'ancienne et de la nouvelle ville, elle jouit d'une position privilégiée qui assurait sa renommée. Que s'est-il donc passé pour qu'une journée comme celle du Savoir prenne l'aspect de tous les jours? Jusque vers 13h30. Rien de spécial ne se passait.
La dizaine de livres exposés à l'entrée sur un guéridon n'attirait le regard de personne. Ce sont des livres qu'on avait pris dans la bibliothèque et aucune publicité n'était faite autour d'eux. D'ailleurs, pour quel public? Celui-ci que n'invitait aucune affiche, aucun slogan bien en vue, demeurait absent. Et le wali qui aurait créé par sa seule présence cette ambiance, cet engouement pour les lieux et cette journée, pour comble de malchance, avait choisi Bir Ghabalou pour la célébrer.
La ville de Bir Ghabalou qui est un chef- lieu de commune, à égale distance de Aïïn Bessem et de Sour El Ghozlane a plutôt l'air d'un village que d'une ville. Le fait de l'avoir choisie pour abriter un tel événement est une bonne idée en soi. Il est normal que la culture se démocratise et la meilleure façon d'y parvenir est de choisir chaque fois une ville ou un village pour en faire, pour quelques heures, la capitale de la wilaya. Mais ce procédé a son inconvénient. Car célébrer un événement en dehors de son cadre traditionnel, c'est retirer à cet événement sa dimension culturelle. Résultat: ce n'est pas la Maison de la culture qui a paru déserte. C'est la ville de Bouira tout entière qui a donné ce sentiment. En se transportant à l'autre bout de la wilaya-Bir Ghabalou a des limites avec la wilaya de Médéa- le chef de l'exécutif a déplacé le centre d'intérêt au bénéfice de cette localité hybride qui tient à la fois de la ville et du village. D'où un sentiment de frustration générale. Non seulement le programme de la wilaya pour la célébration de cette journée n'était connu que de l'entourage immédiat des autorités, mais même ceux qui, par miracle avaient entendu parler de ce programme, par quel moyen se seraient-ils déplacés vers cette localité à l'ouest de la wilaya? Mais qu'à cela ne tienne. Voici ce qu'on a trouvé pour meubler cette journée et lui donner une apparence de fête; une conférence sur Abdelhamid Ben Badis. Quoi de plus judicieux comme choix que d'évoquer la figure de ce grand homme et de confier le soin d'une telle évocation à une poétesse et une écrivaine, en l'occurrence Mme Malha Belaïdi? Une vie riche, une vie pleine, entièrement dédiée à la science, à la connaissance et à la lutte contre l'ignorance et la barbarie qui voulait effacer jusqu'à notre identité, est, en effet, le meilleur exemple à proposer à une génération en perte de repères que les nouvelles technologies n'ont pas aidé à les retrouver. Plus que jamais un homme de cette envergure s'impose comme modèle à suivre pour sortir de ce long tunnel où à la barbarie coloniale s'est ajoutée, pour notre accablement et notre malheur,à la barbarie terroriste qui continuent, l'une et l'autre à instiller leur venin. Il est seulement dommage que la conférencière qui n'a rien laissé ignorer de la biographie de ce grand homme n'ait pas songé à dire un mot des M'Chedelli, cette famille de savants qui ont marqué leur époque par leurs travaux et auxquels la ville de M'Chdellah doit son nom. Nous pouvons cependant rendre hommage à l'inspectrice de laMaison de la culture, qui, parallèlement à cette conférence a organisé autour de notre grand savant un concours auquel une cinquantaine d'élèves dont des autistes et des retardés mentaux ont participé. Cela a aidé à remplir la salle et à donner un regain d'intérêt à cette journée. De même, il est difficile d'esquiver cette question posée lors des débats: qu'aurait dit Ben Badis aux enfants palestiniens qui meurent chaque jour sous les bombes israéliennes, s'il vivait parmi nous et s'il voyait cette barbarie? «Il aurait dit, déclarait la conférencière, il aurait dit tenez bon, la victoire est proche.»

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