Biennale de design algéro-française - Dzingn
«Mettre en valeur la spécificité locale...»
Placée sous le thème «Pour un monde réel», cette deuxième édition se tiendra dans cinq villes et ce, du 08 mai au 09 juin 2024...
Ahlem Gharbi et Feryel Issiakhem Gasmi, respectivement, directrice générale de l'Institut français d'Algérie et la commissaire de la biennale du desing, ont animé mercredi dernier, un point de presse pour faire fait des grandes lignes et ambitions de la deuxième édition la Biennale de design algéro-française - Dzign, qui se déroulera cette année en plus d'Alger, dans quatre autres villes du pays. Placées sous le thème « Pour un monde réel», les manifestations se déclineront, en effet, en plus d' Alger, sous le générique «l'essence créative», à Annaba «éclat du design social», à Constantine «entre tradition et innovation, l'élégance du design algérien», à Oran, «le cosmopolitisme comme vivier de créativité» et enfin à Tlemcen, «la splendeur immuable». Dans son allocution d'ouverture, Ahlem Gharbi dira être fière d'accueillir encore une fois, cette biennale, qui «rassemblera à nouveau les acteurs algériens et français du monde de la culture, du design, de l'art et de l'architecture» et qui «offrira ainsi l'opportunité de mettre en lumière les particularités de chaque ville hôte à travers le prisme du design et de la création, tout en sensibilisant un large public à cet art discret, mais fondamental, qui influence notre quotidien.». Et de souligner: « Cette biennale, bien plus qu'une simple exposition de créations, est le reflet d'une collaboration profonde entre différents univers, et une célébration de la diversité culturelle et artistique de nos deux pays. C'est un espace où les idées se rencontrent, se croisent et se transforment, où les savoir-faire traditionnels s'entremêlent avec les technologies les plus innovantes pour donner naissance à des formes et des concepts inédits.
Célébration de la diversité culturelle algéro-française
Décortiquant pour sa part, avec force détail, le programme de cette biennale, Feriel Gasmi, dira que «Cette édition singulière invite des concepteurs de formations, de parcours et de pratiques variés: designers, architectes, artistes ou artisans réunis par leur engagement sur la question environnementale et pour un design éthique et responsable. Un grand projet commun qui se déploie sur les nouvelles scènes de l'industrie culturelle et créative algérienne: galeries, résidences d'artistes; universités, institutions publiques et privées.». Et d'indiquer: «Les projets retenus explorent les notions de cycles de vie et d'impact carbone des objets en proposant de nouveaux usages et une nouvelle approche du design, pour passer d'une culture du Faire en l'absence de limites de matières à une culture du «faire» dans un monde limité. Un exercice qui exige un changement profond de paradigmes et d'habitudes pour concevoir les outils de demain. Les projets de Dzign2024 se veulent attentifs au vécu des communautés de chaque territoire. Ils nous invitent à repenser nos manières de consommer, de vivre, de transformer et d'appréhender notre futur, pour faire advenir une culture matérielle plus respectueuse des écosystèmes qui nous entourent. Les projets de Dzingn 2024 sont d'un grand éclectisme dans leurs formes mais unis dans leurs intentions. (...) et de préciser: « «Les concepteurs de DzingnN 2024 sont des collectifs, individuels, industries culturelles créatives, des associations, des professionnels, des étudiants, des enseignants, des professeurs, et des chercheurs qui nous rappellent que le mot «design» vient du latin «designare» avec ce double sens: l'idée et sa représentation, le dessein et le dessin. Ceci représente assez bien leurs activités, qui consistent à imaginer un artéfact (dessein) et à le communiquer (dessin). Cette biennale est leur quête de solutions alternatives à la pénurie imminente de matières premières et des ressources naturelles. Dzingn 2024 invite à une prise de conscience collective. Se libérer des modèles établis, idéologiques, créatifs ou économiques pour cheminer vers des possibles de vies futures ou l'Innovation et le Vivant ne sont pas antinomiques.» Notons que l'événement a comme d'importants partenaires le ministère de la Culture et des Arts et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Au total et en chiffres, la deuxième biennale algéro-française du design c'est donc cinq villes, mais aussi 17 lauréats, trois associations, 112 concepteurs et 19 invités qui prendront part à cet événements dispatchés sur plus de cent événements et douze industries culturelles et ce, à partir du 08 mai au 09 juin. Soit un mois complet où le design sera le maître mot qui se déclinera sous différentes formes et médiums urbanistiques et artistiques ou encore...sonores!
17 lauréats, 112 concepteurs et 19 invités
Au programme figurent plusieurs expositions, notamment celle d'Alger, le vendredi 10 mai, d'Oran, le mercredi 15 mai, de Tlemcen le samedi 18 mai, de Constantine le samedi 25 mai et enfin de Annaba le jeudi 23 mai. Cette année, Alger, entre ses ruelles de la Casbah et les arcades du boulevard Zighout Youcef, sera un véritable terrain de jeu pour les designers et les créateurs. Les activités s'étaleront aussi au niveau de Dar Abdeltif, l'École supérieur des beaux-arts mais aussi au niveau de l'École d'architecture et d'urbanisme qui sont également les partenaires de la biennale, où se tiendront entre autres, conférences, performances et autres master class, notamment au niveau des Ateliers sauvages, mais aussi des restituions de workshops dans différents espaces et galeries. Un programme très riche qui mettra le design à l'honneur sous tous ses aspects y compris..culinaires! À Annaba, l'université Badji Mokhtar accueillera la biennale notamment en collaboration avec le département d'architecture qui accueillera une master class sur le thème «Le cuivre dans tous ses états» qui sera animée par Philipe Cassens, enseignant en Humanités et design à l'université de Cergy Pontoise CyTech. Domus Academy, Isdat. L'Institut français d'Annaba abritera quant à lui une conférence mais aussi une grande exposition, qui aura la particularité de s'intéresser à la dimension sociale du design. Elle regroupera la restitution du projet «Les Nouveaux stades» de Xavier Boissarie et Paul Marchesseau, une exposition de photographies d'archives de l'association Al Madina, et de projets innovants proposés en réponse de réhabilitation, proposés par l'association Annaba City Bike qui prône un modèle de ville verte. L'association Dzayer Bénévole présentera également ses prototypes écoresponsables de réfrigérateurs du désert, des structures gonflables pour handicapés moteurs et encore d'autres projets à visée écoresponsable. Enfin, vous assisterez aux travaux menés par l'enseignant et artiste, Bouzid Tem Tem, autour des traces graphiques de pierres des ruines romaines du site de la basilique Saint- Augustin. Salah Boubnider abritera quant à elle la biennale du design à Constantine.
Expos, master class, conférences etc.
«De la marge au centre» est le titre de la maste rclass qui sera animée par Meriem Chabani, architecte et urbaniste. Cette dernière explore les liens entre architecture et design, tirant le fil de différents médiums, de l'objet à la ville. Cette conférence offre une réflexion approfondie sur la nature transversale et interdisciplinaire de nos disciplines spatiales. Mettant en avant le réinvestissement dans l'artisanat et le travail de la main, la master class partage un témoignage sur les opportunités qui se cachent dans ces nouvelles façons de faire. «Designer les transitions territoriales» est un autre masterclass qui sera animée par Nicolas Escach, géographe. Ce sera l'occasion d'explorer des outils du design pour l'Anthropocène à l'échelle des quartiers. «L'Anthropocène nous confronte tous aux enjeux du changement climatique et de l'érosion de la biodiversité. «Transitionner» ne sera pas la mission de quelques éclaireurs, écologues, ingénieurs ou artistes: elle est notre destin commun et nous conduit à habiter autrement». «Constantine dans l'oeil des cartes» est pour sa part le nom du workshop qui sera donné sur trois jours par Nicolas Escach Cet atelier collaboratif entre étudiants en écologie, en urbanisme et en art se fera autour d'une recherche immersive et géographique. L'arpentage du territoire s'accompagnera d'une exploration théorique et d'un travail d'atelier et donnera lieu à une exposition publique rendant visible la richesse de la biorégion de Constantine. Trois angles seront adoptés autour de la dinanderie et du quartier du Bardo, des paysages verticaux nés de la topographie et de l'activation des espaces interstitiels. Outre la restituion d'autres Workshop, une grande exposition se tiendra au niveau de l'Institut français d'Algérie à Constantine. Cette exposition représente l'ADN de Constantine à travers des projets de designers ayant travaillé avec des maîtres dinandiers. Une série d'objets utilitaires designés par Yamo, Hamida Benmanssour, Mohamed Ourrad, Reda Selmi, Lila Zenin et Jamel Matari seront exposés et mettront à l'honneur les lauréats de cette édition de la biennale de design algéro-française. La dinanderie et le cuivre seront aussi mis à l'honneur dans le cadre de nombreuses activités. Le département architecture de l'université des sciences et de la technologie Mohamed Boudiaf sera pour sa part le partenaire de la biennale du design à Oran. Différentes master class et conférence se tiendront également au niveau de l'Institut français d'Algérie à Oran. Ce dernier, abritera, outre, une table ronde, qui sera composée de concepteurs invités d'Oran tels que Sadek Rahim (Con-jonctions), Nassrallah Toumiat (Oran fashion week), Hicham Gaoua (El Moustach, Ardk & Ethnopia (9chabiya 3.0), Amina Leccheb (Spolia) et Amel Seddiki (Fin de vie des objets), une grande exposition qui rassemblera des concepteurs invités ainsi que les candidats lauréats de la biennale de design algéro française 2024.Enfin, le département d'architecture de l'Université Abou Bekr Belkaid sera le partenaire de la biennale du design à Tlemcen. Outre d'importants master class, et une table ronde sous le thème «Tessiture et Détissage», une belle exposition regroupera deux projets inter-écoles, à savoir, l'école des beaux-artsde Marseille et L'école des beaux-arts de Tlemcen qui ont collaboré pour nous offrir deux projets lauréats de l'appel à candidature de la biennale de design algéro-française 2024. En somme, un riche programme, à ne rater sous aucun prétexte