Une Mercuriale plutôt maîtrisée

La régulation du marché local a visiblement réussi. C'est une première depuis des années que la mercuriale est relativement maîtrisée à Annaba. L'inondation du marché par les produits de large consommation a bel et bien réussi et l'option des marchés de proximité a éradiqué, un tant soit peu, certains comportements à l'origine de la pénurie et de la flambée des prix. Au-delà de la détermination des autorités locales de la wilaya d'Annaba, dont le travail de coordination entre l'ensemble des acteurs concernés, a donné les résultats escomptés. En effet, dès le premier jour du mois sacré les autorités locales étaient aux aguets. Ce qui-vive n'est autre que l'application des instructions des autorités qui ont mis en garde contre toute négligence dans le suivi de ces espaces de proximité.
Ces derniers où, la disponibilité des différents produits de consommation, leurs qualités et l'accessibilité de leurs prix, fait l'objet d'un quotidien suivi des services de la direction du commerce et de la promotion des exportations (DCP) d'Annaba. Ainsi au sixième jour du mois sacré, les ménagères n'ont pas à galérer pour s'approvisionner en denrées alimentaires nécessaires à la cuisine ramadhanesque. Fruits et légumes, les viandes blanches et rouges, ainsi que les produits laitiers, sont là sur les étals et attendent qu'on vienne les acheter. De même pour les produits halieutiques, les oeufs pour ne citer que ces produits disponibles en grandes quantités, ont fini par gaver le consommateur, dont la frénésie d'autrefois sur tous les produits s'est estompée avec le temps. Outre cela, les différents points de vente de proximité ouverts à travers le territoire de la wilaya d'Annaba, ont, également, contraint la majorité des commerçants et les espaces de ventes, les supérettes entre autres, à revoir leurs cartes de prix à la baisse. Car, entre le marteau de l'engouement citoyen pour les marchés de proximité et l'enclume du risque d'un commerce tournant au ralenti, ils ont opté pour une baisse des prix. Hormis quelques-uns, retenus à l'actif d'une frange de citoyens relevant de la nouvelle classe VIP et autres consommateurs qui dépensent sans modération. Ce type d'individus éprouve le plaisir de se faire saigner juste pour le plaisir de la frime. Un état d'esprit qui profite à certains commerçants, dont les prix de leurs produits frôlent par moment l'inacceptable. Mais bon, que faire devant une nouvelle bourgeoisie qui, juste pour se faire distinguer, paie avec le sourire aux lèvres l'arnaque des commerçants indélicats. Au moment où, la viande rouge est cédée à 1150 DA/kg dans les marchés de proximité, les frimeurs, ô combien sont-ils à Annaba, préfèrent l'acheter chez les bouchers des quartiers huppés à plus de 1500DA pour la bovine et 200 DA/kg pour l'ovine. Les fruits et légumes qui n'ont jamais été aussi accessibles qu'en ce mois de Ramadhan à Annaba, n'ont pas suscité l'intérêt de cette catégorie de citoyens et de certains commerçants qui ont maintenu le haut cap des prix. La pomme de terre à 80 et 100 DA/kg, la tomate, la courgette et le poivron vert cédés entre 90 et 120 DA/kg. Le poisson quant à lui c'est le saut en hauteur au niveau des pêcheries de l'avant-port et le marché couvert. Affichés entre 1200 DA/ kg la sardine, 3000 DA/kg la crevette royale et 280DA/kg le merlan, ces produits halieutiques entre autres trouvent acheteur. Ces derniers sont dépourvus de tout sens social à l'égard de leur prochain. Mais l'exception ne peut être la règle générale, puisque les pouvoirs de l'État ont, en ouvrant ces marchés de proximité, permis aux ménages à faibles revenus et même ceux à conditions précaires de s'approvisionner en tous produits de consommation à des prix très raisonnables et abordables. Cette politique a amorti le poids sur le pouvoir d'achat du citoyen. Ce dernier qui, avec ces prix accessibles peut se permettre des caprices ramadanesques et satisfaire des caprices qu'ils ne pouvaient pas se permettre il y a quelques années. Dans l'espoir de voir la mercuriale se stabiliser encore plus, il est impératif de noter que la fièvre de ce Ramadhan 2024, a été dépassée, cédant la place à la spiritualité.