L’éducation au peigne fin

Organisée jeudi par l'APW de Béjaïa, la conférence de wilaya sur le secteur de l'Éducation nationale et les enfants aux besoins spécifiques a été une opportunité pour examiner le secteur et apporter les remèdes adéquats. Le constat établi sur la situation générale du secteur de l'éducation par la commission éducation, enseignement supérieur et formation professionnelle de l'APW de Béjaïa a mis a nu les faiblesses et les forces du secteur vital indispensable au développement social et économique dans le pays et qui forme les générations et les cadres qui assurent la pérennité et le développement de la nation. La wilaya de Béjaïa compte actuellement huit centres destinés à la prise en charge des enfants aux besoins spécifiques, dont cinq sont spécialisés dans l'accompagnement des personnes atteintes de troubles mentaux et d'autisme, à Béjaïa, Akbou, Timezrit et Souk El Tenine. De plus, il existe une école privée pour les personnes inadaptées mentales située à la cité douanière, ainsi qu'une école dédiée aux sourds et muets. Plusieurs autres centres sont gérés directement par des associations locales. Au total, environ 40 associations opèrent dans le domaine de la prise en charge des personnes aux besoins spécifiques dans la wilaya. Cependant des préoccupations persistent, dont la lenteur et l'insuffisance des allocations sociales et l'accessibilité limitée aux soins médicaux et aux services éducatifs. Les participants ont plaidé un travail en partenariat avec les associations, les autorités locales et nationales pour relever ces défis et améliorer la situation des enfants aux besoins spécifiques dans la wilaya de Béjaïa sur la base d'une coordination accrue, un financement suffisant et des réformes structurelles pour garantir une prise en charge adéquate de cette population vulnérable, ce qui impliquerait des améliorations dans divers domaines, y compris l'éducation, la santé et les services sociaux. Le secteur de l'éducation, qui compte 808 établissements, manque de planification et de vétusté. «Cette situation nécessite une attention particulière dans l'immédiat, car de nombreux établissements scolaires sont dans un état de dégradation avancée, ce qui demande leur remplacement et des réparations urgentes», note-t-on dans le rapport. Malgré l'effort consenti par l'État, le financement du secteur reste insuffisant. Le secteur de l'éducation dans notre wilaya compte 527 cantines au cycle primaire, 101 demi-pensions au cycle moyen et 56 au cycle secondaire. 124 établissements, soit 50 écoles primaires, 64 collèges et 10 lycées, sont totalement dépourvus de restauration scolaire. D'où l'urgence d'agir pour garantir une restauration scolaire de qualité, assurant une alimentation équilibrée, tout en respectant les normes de sécurité et d'hygiène. 231 établissements dont 141 écoles primaires, 70 collèges et 20 lycées ne sont pas raccordés au réseau de gaz naturel et ne disposent pas d'installations intérieures de gaz. Le transport scolaire compte 881 bus mobilisés pour le transport des élèves des trois cycles. Bref, la conférence initiée par l'APW de Béjaïa a été une véritable halte d'échange et de réflexion sur la situation du secteur et entre les directions de wilaya de l'éducation, de l'action sociale, des équipements publics, de la santé, de l'administration locale. La présence des présidents d'APC, la fédération des associations des parents d'élèves, les syndicats affiliés au secteur, les associations sociales en charge des enfants aux besoins spécifiques, les gestionnaires des écoles privées, les inspecteurs de langue amazighe, les inspecteurs et conseillers des cantines scolaires n'avait fait qu'enrichir les débats de cette conférence, qui avait pour objectifs l'amélioration des conditions scolaires, la détermination des besoins et des moyens nécessaires pour le bien-être scolaire, oeuvrer pour une éducation citoyenne dans un système éducatif de qualité, pour une nouvelle approche de la gestion du secteur de l'éducation. Rien n'a échappé à la commission qui a dressé un rapport détaillé sur l'état des structures scolaires, le financement du secteur, la surcharge des classes, les équipements pédagogiques et mobiliers, les cantines et le transport scolaire, le chauffage, l'enseignement, encadrement et formation, l'enseignement de tamazight, l'éducation sportive et animation culturelle, la santé et la sécurité en milieu scolaire, le cas des enfants aux besoins spécifiques, les logements d'astreinte et de fonctions et le partenariat, les participants à ce rendez-vous ont approfondi l'examen du secteur.