Un plan d’approvisionnement spécial

L’avènement de Ramadhan est toujours lié à la question de la mercuriale destinée aux citoyens lambda. Cette éternelle équation a toujours été un moyen pour certains spéculateurs de profiter de ce mois où la consommation connaît un « pic » notable par rapport aux autres mois de l’année.
La spéculation a toujours été confondue avec le mois de Ramadhan où les prix connaissent une flambée « historique ». Le Ramadhan de l’année 2024 est différent du point de vue des moyens déployés par les pouvoirs publics afin de contrer les pratiques spéculatives qui faisaient rage durant ce mois censé être « sacré ». Le Ramadhan de cette année a été préparé depuis des mois par la tutelle et les autres ministères y afférents. Même le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a insisté sur le suivi périodique et le fait de ne pas tolérer qu’il y ait propagation de la spéculation. Dans ce sens, les pouvoirs publics ont eu recours à la solution visant à assurer la disponibilité des denrées alimentaires en quantités suffisantes pour mettre un terme à toute possibilité aux spéculateurs de profiter de la situation afin qu’ils agissent sur le marché et imposent leur «loi», à savoir la spéculation sur les prix, à grande échelle.Donc, pour ainsi dire, les pouvoirs publics ont opté pour un plan d’action qui approvisionnera le marché national de produits de base et de première nécessité. L’ouverture de 500 marchés de proximité avec la participation de 8402 commerçants, à l’occasion du mois de Ramadhan est une méthode efficace à même de contrer les spéculateurs dans leur entreprise machiavélique visant la provocation de la pénurie sur les produits alimentaires de base et causer la hausse vertigineuse des prix. Pour lutter contre la spéculation, l’Exécutif a renforcé la production de la semoule, qui a connu une augmentation de 20 % et l’huile de table est passée de 1800 à 4000 tonnes par jour. Les pouvoirs publics ont en outre, eu recours au déstockage de 106000 tonnes de pommes de terre, 30000 tonnes d’oignons, 10000 tonnes d’aulx et plus de 300000 tonnes de sucre brut et l’importation de 110 000 tonnes de viande rouge. Pour rappel, en ce qui concerne celle-ci, l’importation a connu elle aussi une augmentation par rapport aux mois précédents, c’est-à-dire 20000 tonnes. Ces mesures ont tété prise sur la base de la décision du président de la République qui a ordonné que la loi de finances 2024 doit connaître une amélioration qui ciblera les nécessiteux et les citoyens lambda, sur le plan social. À ce propos, une enveloppe budgétaire historique de 110 milliards de dollars a été consacrée pour l’année 2024. D’ailleurs le ministre des Finances avait souligné, devant les parlementaires, que « c’est le plus important budget dans l’histoire du pays, sachant qu’une grande partie sera consacrée à l’amélioration du pouvoir d’achat et qu’une autre partie est dédiée au financement des projets d’investissement ». Le pouvoir d’achat est une priorité du président de la République et son Exécutif. La tutelle a rappelé, dans ce sens que « près de 20 % du budget de l’État servira à la subvention des produits laitiers, des céréales, de l’huile, du sucre et au raccordement en électricité, en gaz, en eau, des foyers. La farine, la semoule, certains légumes, le poulet et les œufs seront, jusqu’au 31 décembre 2024 au moins, exemptés de TVA », précise-t-on. Donc, il s’agit d’un plan spécial Ramadhan sur fond de lutte contre la spéculation d’une manière directe, en recourant à des mesures incitatives en rapport avec le pouvoir d’achat des individus lambda et les indigents. La répression, à elle seule, à travers des lois coercitives ne suffit pas à venir à bout de la spéculation et de ses réseaux tentaculaires.