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AHMED OUYAHIA À PROPOS DE L'ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE 2014

"Pourquoi pas moi?"

Sans hésitation, M.Ouyahia répond sous sa double casquette de secrétaire général du RND et de Premier ministre, à toutes les questions relatives à la politique nationale et internationale.

Ahmed Ouyahia se voit-il présidentiable? Pourquoi pas. Le secrétaire général du RND considère toujours que cette question est «la rencontre d'un homme avec son destin», ne cache pas que cette ambition est logique. Interrogé hier sur sa candidature à l'élection présidentielle de 2014, M.Ouyahia explique qu'être président de la République est une ambition légitime de tous les Algériens. «C'est vrai, se lever le matin et se regarder dans la glace et dire pourquoi pas moi?», a-t-il dit à l'occasion d'une conférence de presse au siège de son parti à Ben Aknoun, Alger.
En sa qualité d'homme politique, il dit que c'est tout à fait naturel qu'il ait une telle ambition. «Quand on fait de la politique on se destine à servir. Est-ce être président de la République ne signifie pas servir? On se veut pas être président de la République, mais on a certainement des ambitions», a-t-il répondu encore. Et d'estimer qu'il est encore tôt d'aborder cette échéance.
Quant à «l'invitation» lancée par le FLN au Président Bouteflika de se présenter pour un quatrième mandat, M.Ouyahia estime que son parti ne fait pas de cette question «un fonds de commerce».
Poussant plus loin le curseur, il s'interroge sur «l'utilité» d'une telle démarche. «Pensez-vous qu'un quatrième mandat de Bouteflika rendra un service à l'Algérie?», a-t-il répondu à la journaliste qui le questionnait.
Le conférencier laisse entendre que le RND est favorable à l'édification du pluralisme honnête et une scène politique ouverte.

Sortie forcée du gouvernement?
Quant à la rumeur qui alimente la scène nationale l'annonçant partant de la tête du gouvernement, il dit ce qu'il en pense: «Je connais le chemin pour venir au Palais et je connais l'autre pour en partir. Il est clair qu'un ministre ou un chef de gouvernement est nommé pour connaître une fin de fonctions», a-t-il commenté.
Et de faire une objection. Il s'interroge sur le fait que les élections de 2002 et 2007 ont été organisées sous la direction d'un secrétaire général du même parti (en 2002, c'était Ali Benflis et en 2007 c'était Abdelaziz Belkhadem, Ndlr).
Disant faire une analyse dialectique, il se demande pourquoi plus personne n'a demandé le départ de ses prédécesseurs lors des deux dernières élections législatives, alors «que tout le monde a trouvé les résultats extraordinaires», a-t-il relevé à ce sujet.

Les législatives et le spectre de l'abstention
Abordant la participation de son parti aux élections législatives prochaines, M.Ouyahia affirme que le RND participera à ce rendez-vous dans l'intention d'améliorer ses résultats comparativement à ceux de 2007. «Nous allons aller vers des élections dans l'objectif de les remporter et nous ne nous présenterons pas comme un mouton de l'Aïd, sinon ça aurait été mieux pour nous de rester chez nous», a-t-il averti.
Et d'afficher le respect anticipé de son parti aux résultats de ce scrutin. M.Ouyahia dit ne pas avoir peur des islamistes ni des autres. Il estime que la bataille se remporte sur le terrain.
S'agissant de la transparence de ces élections, il affirme que l'Algérie s'apprête à organiser des élections législatives avec la garantie de la transparence. Il a appuyé ses dires par les mesures prises dans ce sens. Il cite la supervision par la justice de l'opération électorale, la venue d'observateurs étrangers pour suivre le déroulement de l'opération et la remise des procès-verbaux de dépouillement aux partis.
La seule appréhension affichée par M.Ouyahia est relative au taux de participation.
Le SG du RND n'a pas caché sa crainte de voir les Algériens tourner le dos à ce scrutin. «Le taux de participation est l'affaire de tout le monde. Il nous appartient tous de mobiliser les citoyens à aller voter et ne pas leur donner l'envie de s'abstenir», a-t-il dit.

Une Alliance déchirée
Abordant le retrait du MSP de l'Alliance présidentielle, M.Ouyahia a souhaité bon vent à Bouguerra Soltani et sa troupe. «On s'est réuni autour du programme du Président et non pas entre nous, car chacun de nous a son propre programme. Au Parlement, les projets ont été adoptés. Il ne reste que le code de wilaya. Le MSP n'a approuvé aucun projet des six présentés à l'APN. On savait qu'à partir du mois de janvier chaque parti s'occupera de ses affaires. Tous les partis seront en concurrence, c'est la règle du jeu», a-t-il dit.
Pour l'agrément des nouveaux partis, il estime que tous les partis qui réuniront les conditions requises par la loi pour créer un parti, seront agréés.
L'occasion s'est offerte à M.Ouyahia de critiquer la secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune. Celle-ci avait «alerté» contre la tentative d'un complot américain visant la création d'un conseil national de transition en cas de soulèvement populaire en Algérie.

Louisa Hanoune fustigée
A cette question, M.Ouyahia reproche à Mme Hanoune le fait de ne pas s'unir afin de déjouer ces tentatives étrangères.
«Il n'y a rien qui dit qu'il y a une préparation d'un CNT. Avec respect à Mme Hanoune et à la mobilisation permanente du PT pour la souveraineté nationale, je dirai que celle-ci se défend par la force de la nation. Notre force est dans notre stabilité et dans notre union. Or, on classe tout dans le faux. Les consultations, les réformes, les projets adoptés sont tous faux aux yeux de ce parti qui revendique encore la Constituante.» Et de l'épingler encore une fois: «On nous dit que le Président Bouteflika est sympathique, or il n'a pas besoin de cela, il a besoin d'une Algérie stable et d'un soutien», a-t-il tranché.

La crise du médicament
Animant la conférence de presse en sa qualité de SG du RND, Ouyahia fait sortir l'autre casquette de Premier ministre pour s'exprimer sur des questions d'actualité nationale et étrangère.
Pour la crise du médicament, le Premier ministre annonce que la situation commencera à s'améliorer dans les quelques semaines à venir. «Je ne dirai pas que demain il n'y aura plus aucun problème de médicament sur le marché, mais je rassure que ça sera mieux, parce que la question a été sérieusement prise en charge», a-t-il dit. La raison qui a retardé l'importation des médicaments l'année passée, à savoir la délivrance des autorisations d'importation, ne se pose plus cette année.
«En 2011, on a eu quelques retards dans la délivrance des autorisations car la machine d'agrément des importations n'a pas fonctionné à un rythme accéléré. Il y a eu de la surfacturation. On a géré de notre mieux la situation. Mais pendant des années la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) avait un problème financier qui n'a pas été porté à la connaissance des autorités au niveau qu'il faut», a-t-il dit. Et d'annoncer que des mesures ont été prises pour éviter cette crise en 2012.

ArcelorMittal et la Snvi
Interrogé sur l'avenir du complexe El Hadjar, vu la crise qui secoue le groupe indien, le Premier ministre écarte toute éventualité de fermer ce complexe. «Je peux dire et je le dis avec force: l'Etat algérien n'assistera pas (sans réagir) à la disparition d'El Hadjar», a-t-il déclaré.
Il a expliqué que le dépôt du bilan, brandi comme une menace par ArcelorMittal pour obtenir un crédit bancaire sans garanties, ne va pas infléchir la position des autorités algériennes sur ce dossier.
«Pourquoi on donne des garanties à Société Générale et non pas à la BEA. Pourquoi je donnerai un crédit sans garanties à un étranger pour la simple raison qu'il me menace avec les six mille travailleurs algériens», a-t-il dit. M.Ouyahia indique qu'ArcelorMittal, en difficultés financières, avait sollicité la Banque extérieure d'Algérie (BEA) pour un prêt de 13 milliards de DA.
Et d'annoncer que la BEA a demandé des garanties pour les 9 milliards de DA qui représentent le rachat de la dette du partenaire indien auprès de la Société Générale Algérie, qu'ArcelorMittal a refusé de fournir, précise-t-il.
Il a adressé un message aux travailleurs de ce complexe. «Je dis aux Algériens qui travaillent à El Hadjar: ne soyez pas une arme entre les mains de ceux qui gagnent. Ils sont chez nous et c'est nous qui leur avons accordé un partenariat de 70% dans le complexe», a-t-il rappelé.
Quant à la situation de la Snvi, M. Ouyahia appelle également les travailleurs de cette usine à améliorer le climat social pour permettre l'avancement des négociations avec la marque Mercedès.
«Les conditions professionnelles des travailleurs ont été améliorées. L'usine a été modernisée. Qu'on arrête d'introduire d'autres paramètres politiques dans les revendications. Avec l'arrivée de Mercedès la production passera de 6000 véhicules à 18.000 unités/an», a-t-il fait savoir.

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