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La perte des traditions nocturnes durant le mois du Ramadhan

Les partis sous le poids de la léthargie

Une tradition qui consacrait une pédagogie politique laquelle semble avoir disparu.

L'activité partisane n'a pas eu sa part du lion durant le Ramadhan de cette année. Aucune initiative relevant d'une animation politique n'a été enregistrée tout au long de ce mois, hormis quelques activités qui se comptent sur les doigts d'une main.
L'animation politique dans toutes ses acceptations a laissé la place à la monotonie et à la routine, qui ont privé les Algériens et les Algériennes d'une vie nocturne pleine d'enseignements et d'informations sur des questions politiques, économiques, sociales et culturelles.
Dans un passé récent, le mois de Ramadhan était vu comme une opportunité pour les partis politiques de se rapprocher des masses, en suggérant des thématiques reflétant leurs préoccupations politiques et idéologiques. C'était une manière de maintenir l'action politique partisane sous une forme plus subtile, à savoir faire dans la pédagogie et de la didactique.
Les partis politiques avaient une grande responsabilité à l'adresse de la société. Ils considéraient que le citoyen est le coeur palpitant sur lequel repose toute l'action politique de proximité ou au niveau national.
Les grands débats politiques se multipliaient dans un esprit de concurrence politique rude, mais loyale. C'est dire que les partis avaient un sens de responsabilité morale et politique envers le citoyen. C'était un contrat relevant d'une éthique politique à même d'aller vers les masses pour leur expliquer les enjeux de la situation politique dans son ensemble.
Durant cette période, les partis ont connu un essor avéré au plan de la formation politique et idéologique. Le vocable «militant» avait son sens et du poids. C'est pourquoi la responsabilité était telle que le parti n'avait pas le droit à l'erreur ou de faire un faux pas en ce qui concerne ses prises de positions sur des questions cruciales qui intéressent la société et l'État.
Les citoyens, eux aussi, étaient très avertis et aguerris quant à la maîtrise des grands thèmes qui constituaient le noeud gordien de leurs préoccupations et leurs priorités politiques. Donc, pour ainsi dire, il y avait une tradition qui a consacré une véritable pratique de pédagogie politique pour le compte de toutes les catégories de la société, en assurant un travail de sensibilisation et de «conscientisation» de haute qualité sur des questions multiples en rapport avec l'État et la société.
La classe politique de cette époque s'organisait de telle sorte que le mois de Ramadhan se transformait en une fête politique, à travers des animations diverses qui se sont portées sur les grands sujets qui impactent la société et l'État. Les partis avaient leurs experts de renom et des spécialistes dignes de ce nom dans tous les domaines et toutes les disciplines qui concernent les sciences humaines jusque et y compris la philosophie et l'épistémologie.
Les librairies se transformaient durant le mois du Ramadhan en des ruches de débats et d'échanges démocratiques. La vie nocturne de cette époque, qui n'est pas si lointaine, était conçue comme une sorte d'agora politique par excellence. Les débats portaient sur tous les thèmes, nulle place aux tabous. Tout se discutait sans ambages ni recul par rapport à des pressions quelconques malgré le contexte de cette époque qui était caractérisé par la violence terroriste et ses conséquences sur la prestation politique. La bataille politique a été livrée à travers des idées conséquentes et harmonieuses. Elle reflétait l'engagement politique et doctrinal de nombreux partis qui ont connu les pires situations durant leur parcours partisan, avant la reconnaissance de l'existence des associations à caractère politique, comme les nommait la Constitution de 1989.
La vie nocturne partisane et politique semble avoir été bel et bien enterrée par la génération actuelle du personnel politique, qui ne sait plus à quel saint se vouer.

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