Les labos de contrôle sont mal exploités

Les laboratoires de contrôle de qualité et de diagnostic des cas de fraude des produits circulant sur le marché sont mal exploités. Du moins c'est ce qu'a reconnu récemment le ministre du Commerce, Mustapha Benbada. En effet, il a informé que l'ensemble des laboratoires de qualité disponibles en Algérie, dont le nombre ne dépasse pas 20 labos, ont permis d'analyser près de 14.000 échantillons l'année précédente alors que leur véritable capacité dépasse de loin 40.000 échantillons par an. C'est dire, en simple calcul, les laboratoires de contrôle n'assurent que l'analyse de 2,77 échantillons par jour à travers le pays. Aussi, 88% des échantillons traités, soit 12.716 cas, entre dans le cadre de la répression de la fraude et le reste, soit 1381 échantillons dans le cadre des prestations au profit des services de coordination, à savoir la Gendarmerie nationale, les services de sécurité et les Douanes. Tandis que les échantillons s'inscrivant dans le cadre des recherches et des études n'ont pas dépassé 2,5%. Benbada a reconnu ainsi le grand déficit en termes d'exploitations des structures de contrôle. Visant à faire face à cette situation, Benbada a révélé que son département dispose d'un programme important. Il s'agit d'établir un laboratoire de contrôle de la qualité dans chaque wilaya. C'est-à-dire renforcer le contrôle de qualité et la répression de la fraude en augmentant le nombre des labos disponibles pour le moment de 20 à 48 prochainement. Ce nouveau programme permettra donc aux agents de contrôle de la qualité et de la répression de la fraude des produits circulant sur le marché de protéger les consommateurs en leur assurant la qualité des produits consommés. Justement, le ministre du Commerce a tenu une rencontre d'évaluation avec les directeurs de contrôle de la qualité des wilayas du centre afin de discuter le taux d'avancement des projets prévus et la présentation ainsi que l'évaluation du bilan des activités des laboratoires et ce, en vue de relever les problèmes rencontrés.
A cette occasion, Benbada a insisté sur le rôle primordial des laboratoires dans l'analyse de la qualité des produits et le diagnostic des cas de fraude tout en mettant en exergue leur rôle en tant qu'outil juridique reconnu, visant à protéger le consommateur à travers le retrait des produits frauduleux et nocifs pour la santé. Il a également appelé les laboratoires à être des partenaires importants pour les services de coordination.
Par ailleurs, le manque de laboratoire de contrôle de qualité, voire la mauvaise exploitation des structures qui existent, explique clairement pourquoi les produits contrefaits ont envahi nos marchés, non seulement les produits alimentaires, mais aussi les vêtements et les appareils électroménagers.
Malheureusement, même les médicaments, notamment ceux importés de certains pays, ne sont pas contrôlés avant d'être mis sur le marché.