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De 1926 à 2024, l'Afrique du Nord en perpétuel échec

Le rêve inachevé

Le Maghreb est l'une des rares régions au monde, si ce n'est la seule à être en retard dans ce domaine.

Réveillé par l'Algérie récemment, le rêve nord-africain est aussi vieux que le Mouvement national. Et pour cause, le nom du premier parti algérien, né en France, l'Étoile nord-africaine, développait déjà une vision maghrébine. Messali El Hadj qui fut le pionnier de la revendication indépendantiste installait la lutte politique dans une perspective autrement plus large, outrepassant les nationalismes qui paraîtront plus tard dans les cinq pays du Maghreb. Le cloisonnement des élites maghrébines en raison d'un colonialisme répressif et dominateur aura été un facteur important dans l'empêchement de l'idée mère de Messali de se propager. Plusieurs fois emprisonné par le système colonial et l'apparition d'autres mouvements politiques a quelque peu favorisé de nouveaux discours intégrateurs, voire assimilationnistes, au détriment de l'ambition de l'indépendance maghrébine. La colonisation en Algérie, le protectorat au Maroc et en Tunisie ont créé des conditions politiques différentes qui ont poussé les élites de chaque pays à agir selon leurs réalités propres. Il va de soi que le déclenchement de la révolution algérienne et son aura dans le monde à partir de 1956, année des indépendances du Maroc et de la Tunisie, ont suscité une nouvelle configuration politique régionale et l'idée d'un Maghreb uni a refait surface dans les états-majors des formations politiques dans les trois pays. Le Néo-Destour tunisien, l'Istiqlal marocain et le Front de Libération nationale algérien ont remis l'idée de Messali El Hadj sur le tapis, en avril 1958, en organisant à Tanger une conférence maghrébine. L'objectif était bien entendu de donner politiquement corps au Maghreb à l'indépendance de l'Algérie. Le rêve maghrébin a failli être concrétisé entre 1987 et 1994, avec la création de l'Union du Maghreb arabe. Mais la trahison de Rabat, à travers la suspension des instances de l'Union et l'imposition des visas d'entrée aux Algériens, prenant prétexte d'un attentat terroriste sur son sol. L'attitude du Makhzen, qui cachait mal sa déception de ne pas voir l'Algérie s'aligner sur sa position sur la question du Sahara occidental, a brisé net toute initiative de relancer le processus d'intégration maghrébine. Les instances de l'UMA ont certes fait l'objet de tentatives de réanimation, mais l'entêtement du Maroc a fini par réduire à néant tout espoir d'édification d'un espace maghrébin intégré, tant au plan politique que socio-économique. Tous les projets évoqués dans les rares sommets organisés par les chefs d'État sont restés lettre morte. L'acharnement mis par le royaume de Mohammed VI de bloquer totalement l'UMA a été jusqu'à permettre l'installation de l'entité sioniste dans son pays. L'accord militaire signé entre Israël et le Maroc, unique en son genre dans le Monde arabe, enterre définitivement, pour le moment en tout cas, toute idée d'envisager une intégration régionale à l'échelle du Maghreb associant le Maroc.
Résultat: le Maghreb, dont l'ambition d'une unité des nations et des peuples est la première à germer au niveau planétaire est l'une des rares régions au monde, si ce n'est la seule à être en retard dans ce domaine. L'Afrique de l'Ouest, celle de l'Est, l'Afrique centrale, les Amériques, l'Europe et l'Asie ont toutes réussi à créer des organisations régionales intégrées dans des espaces continentaux. Seule l'Afrique du Nord est restée en l'état. Mais dans l'approche algérienne, cela ne doit pas être une fatalité. D'où la récente initiative, censée regrouper quatre pays nord- africains, Algérie, Tunisie, Libye et Mauritanie...

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