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La pénurie est artificielle

Le complot de l’huile

L’opération huile de table n’est certainement qu’un maillon d’une chaîne d’actions de déstabilisation qu’il va falloir couper pour éviter l’irréparable.

Des forces travaillant à créer un chaos dans le pays, qui sont à la manoeuvre dans l'opération «zéro bonbonne d'huile de table» dans tous les magasins du pays, ont visiblement réussi la première manche de leur campagne de déstabilisation. Ils ont marqué des points sur deux tableaux. D'abord, en organisant un coup parfait, pourrait-on dire, puisque le produit ciblé par l'opération a disparu des étals aux quatre coins du pays. Ensuite, en validant auprès de l'opinion nationale leur puissance de frappe, puisqu'ils ont précédé leur opération par une campagne de communication sur les réseaux sociaux.
Ainsi, tous les citoyens qui n'ont pas cru aux «bobards» qui circulaient dans le cyberespace sur une pénurie annoncée de l'huile de table, sont forcés de reconnaître qu'ils s'étaient trompés.
La rumeur n'en était pas une, mais bel et bien une information fondée. On en veut pour preuve que les Algériens sont en plein dedans. À travers cette double victoire remportée contre les services de contrôle du ministère du Commerce qui, visiblement, ont manqué de vigilance, les bataillons de spéculateurs ont démontré un sens de l'organisation hors normes.
Cela dit, les batailles ne se gagnent pas par le simple fait d'une bonne organisation. Il faut aussi une sérieuse motivation, un but à atteindre et des moyens financiers colossaux. Tous les propriétaires d'entrepôts où sont actuellement stockés des millions de litres d'huile n'ont pas agi par appât du gain. Une opération aussi gigantesque a certainement un autre objectif que le seul enrichissement rapide sur le dos des consommateurs. Elle nécessite un investissement immense, une logistique impressionnante et un sens de l'organisation très pointu. Nous sommes, dans le cas présent, en face d'une véritable structure complexe aux ramifications insoupçonnables. Le mode opératoire a consisté à prévenir avant de passer à l'action et agir avec une précision de métronome sur un marché aussi vaste que le pays. Dans cette filière, interagissent d'innombrables acteurs, dont pas moins de 5 producteurs, des milliers de grossistes, les pouvoirs publics et leurs démembrements sur le territoire national. Pour siphonner une production de plus de 2 000 tonnes pas jour sur une période de plusieurs semaines, sans qu'aucun acteur public ne s'en rende compte, il faut disposer d'une puissance financière difficilement imaginable, ainsi qu'un réseau de «collaborateurs» d'une efficacité redoutable. Les initiateurs de cette opération, menée avec un rare professionnalisme, savent que tôt ou tard l'Etat reprendra la main et la crise finira par s'estomper.
Le gouvernement a la latitude d'agir sur les facteurs de production et les acteurs déjà identifiés. Ces derniers n'auront d'autre choix que d'obtempérer. L'huile de table sera disponible dans quelques jours, comme l'a d'ailleurs signalé le Premier ministre. Mais, entre- temps, le moral des Algériens aura été atteint.
Désormais, il sera difficile au gouvernement et plus précisément au ministère du Commerce de convaincre les Algériens de ne pas tenir compte de ce qui se radote sur les réseaux sociaux. En cela, les architectes de cette pénurie préfabriquée ont remporté une manche.
La confiance du consommateur a été ébranlée. Et pour cause, on voit mal les Algériens ne pas prendre au sérieux une rumeur sur une prochaine indisponibilité du sucre ou de la farine.
Les forces de déstabilisation ont certainement investi l'équivalent de centaines de millions de dollars dans l'opération huile de table, mais la rentabilité est assurée, puisqu'ils disposent de l'arme de l'intox pour perturber le marché au moment qu'ils jugeront opportun. Ils ont la latitude d'agir de n'importe quel endroit de la planète.
La guerre de 4e génération trouve, à travers cette opération diabolique, une application concrète sur le terrain.
Les instigateurs tiennent entre leurs mains, le moyen d'agir sur le moral des Algériens et créer des tensions insurmontables entre la société et les gouvernants. De là à imaginer un scénario, aujourd'hui impensable, il n'y a qu'un pas et les forces de la déstabilisation y travaillent.
L'opération huile de table n'est certainement qu'un maillon d'une chaîne d'actions de déstabilisation qu'il va falloir couper pour éviter l'irréparable.

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