Laagab fait le bilan

Après les remontrances, place à l'apaisement! Le ministre de la Communication, Mohamed Laagab, est allé à la rencontre des députés, jeudi dernier. En cette dernière semaine du Ramadhan, il a tenu à faire le bilan des programmes des chaînes de télévision pendant le mois sacré. Le ministre a fait part de sa satisfaction, malgré quelques «couacs» enregistrés. «Le programme des chaînes de télévision pendant le mois de Ramadhan a été adapté aux spécificités du mois sacré», a -t-il souligné lors d'une séance orale à l'APN consacrée aux questions orales adressées à nombre de membres du gouvernement. Pour lui, la «recette» de cette réussite réside simplement dans le... contrôle. «Le ministère de la Communication, de concert avec l'Autorité nationale indépendante de régulation de l'audiovisuel (Anira)°, a réagi en temps opportun et de manière sérieuse pour veiller à la régulation et à l'adaptation du contenu télévisuel aux spécificités du mois sacré du Ramadhan», a-t-il indiqué. C'est-à-dire que les autorités ont remis les pendules à l'heure dès que les premiers signes de dépassement ont été enregistrés. Laagab explique qu'en début d'année, il avait mobilisé tous les acteurs du secteur afin de rappeler les règles à respecter dans le paysage audiovisuel national. «Le 27 janvier dernier, j'ai tenu une réunion avec les directeurs des chaînes de télévision et de radio, au cours de laquelle plusieurs directives ont été données, notamment pour éviter la violence verbale et physique et respecter les spécificités du mois sacré du Ramadhan», rappelle-t-il. Néanmoins, le ministre a fait part de son étonnement de voir que certains programmes n'avaient pas respecté ses directives. Il est alors monté au créneau en convoquant une réunion d'urgence avec les directeurs de chaînes de télé. «Suite au non-respect des directives, une autre réunion avait été organisée le 14 mars dernier, lors de laquelle des directives avaient été données aux producteurs privés», a-t-il souligné. Beaucoup de choses ont été dites lors de cette réunion. Le ministre a semble t-il réussi à convaincre les acteurs de l'audiovisuel de l'importance de ces règles pour le respect des téléspectateurs. Car, il estime que tout ce bon monde a adhéré à ces directives et au respect du cahier des charges concernant la durée des spots publicitaires. Il les a félicités pour leur professionnalisme. À cette occasion, le premier responsable de la Communication en Algérie a tenu à répondre à ceux qui l'accusent de faire preuve de censure. «Le ministère ne joue pas le rôle de censeur, mais oeuvre à encourager la production nationale, surtout avec le coût élevé des productions importées», soutient-il. Quoiqu'il en soit, Laagab semble avoir réussi son premier pari de nettoyer nos écrans des «télés poubelles» que l'on nous servait chaque mois de Ramadhan. Le ministre a fait remarquer qu' une baisse des scènes de violence dans les programmes télévisés a été enregistrée cette année par rapport aux années précédentes. Chose que les téléspectateurs ont aussi constatée. La preuve avec le fait que la majorité des feuilletons est déjà terminée, mais on ne nous a pas «servi» de grosses polémiques comme c'était le cas les années précédentes On se souvient qu'à chaque Ramadhan, des controverses naissaient par rapport aux programmes TV. Certains ont pris une telle ampleur qu'ils menaçaient la cohésion sociale. Aujourd'hui, le problème était plus dans la durée des spots publicitaires que dans le contenu des programmes. L'Autorité de régulation a chômé. Elle qui est aux aguets chaque Ramadhan n'a eu à traiter que cette histoire de «pub trop longue», avec quelques petites mises en garde sur des dépassements. Ce qui montre la force de l'Etat quand il décide de remettre les choses en place, et en finir avec la jungle de l'audiovisuel. Laagab aura donc réussi son Ramadhan...