La realpolitik en marche

Les relations algéro-mauritaniennes prennent une envolée extraordinaire depuis l'année écoulée, grâce à une politique d'ouverture proactive empruntée par le pays, en direction des pays du voisinage. Le volume des échanges entre les deux pays a enregistré une courbe ascendante atteignant les 82% au titre de l'année 2023, avec à l'appui quelque 414 millions de dollars de flux commerciaux réalisés. En contrepartie, ces mêmes échanges n'avaient pas dépassé le seuil des 297 millions de dollars durant l'année 2022. Parallèlement, les importations algériennes en provenance de Mauritanie ont également enregistré une évolution appréciable en 2023, en totalisant plus de 349 millions de dollars, à l'inverse de l'année 2022, où seulement 183 millions de dollars avaient été réalisés. Soit une croissance de 91%. Ces chiffres illustrent cette volonté commune entre les deux pays voisins et frères de concrétiser sur le terrain, les accords et les visées bilatérales partagées par les deux chefs d'État. Cette augmentation des flux commerciaux et économiques, témoigne de cette volonté des deux pays à aller au-delà des simples opérations de circonstances et de concrétiser réellement des projets bénéfiques d'envergure. L'Algérie, sous la supervision du président de la République, use depuis quelques années, d'un pragmatisme politique remarquable, loin des discours d'intention et des effets d'annonces, en vue de concrétiser les engagements pris au plan continental et international. Dans le contexte maghrébin, l'Algérie entend fructifier ses partenariats et sa coopération bilatérale avec les pays du voisinage, en boostant les échanges commerciaux, économiques, sanitaires, culturels, touristiques et autres. Que ça soit avec la Mauritanie où la cadence des échanges semble s'accroître visiblement, la Tunisie avec laquelle des perspectives reluisantes se profilent à l'horizon, ou encore la Libye avec laquelle un plan de coopération remarquable est en passe de faire la différence, l'Algérie oeuvre à concrétiser de facto l'union du Maghreb arabe. Dans ce registre, les exemples ne manquent pas pour illustrer certaines démarches algériennes, visant à concrétiser réellement cet objectif sur le terrain. La récurrence et la multiplication des foires commerciales et des expositions économiques permanentes avec les pays du Maghreb visent, en fait à assurer davantage d'opportunités d'affaires et d'investissements avec les pays voisins.
L'échange d'investissements entre les pays riverains favorisera l'enchevêtrement des intérêts et l'interconnexion entre les économies du pourtour maghrébin. L'accentuation des protocoles de coopération bilatérale multisectorielle amorcera, à court et moyen terme, les pistes d'une globalisation positive des échanges et des investissements, ainsi que le transfert de technologies, de compétences et d'expertises. Aussi, les autorités algériennes ont adopté des démarches et méthodologies judicieuses, à même d'aboutir à des résultats probants dans les meilleurs délais. Tel est le cas des commissions mixtes ou des forums des hommes d'affaires qui sont réactivés, conjointement avec la Mauritanie, la Tunisie et la Libye. Un tel axe de travail permettra, en plus du transfert d'expériences et d'expertises, l'édification d'une forte base économique annonciatrice d'un Grand Maghreb à fortes économies intégrées. Cela, sans compter le renforcement des liens et des rapports humains et sociaux entre les quatre pays, en plus de la République sahraouie démocratique. Ce gotha économique maghrébin en marche, une fois édifié, pourrait amorcer son intégration au sein des économies africaines, en vue de fructifier et de diversifier les opportunités d'investissements, des échanges commerciaux et économiques. Dans ce cadre, l'Algérie a déjà anticipé certaines actions, en vue de démontrer le bien-fondé de sa démarche, mais aussi pour accompagner cette mutation mondiale induite par les fluctuations géopolitiques instables.