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La Présidence n’est pas un lit de roses

Très attendue, cette rencontre avec la presse a fini par lever plein d'équivoques. Les Algériens ont fini par obtenir, en l'espace d'une soirée et en un peu plus de soixante minutes, des réponses claires à des questionnements que la vie courante a l'habitude d'accoucher. Ce dernier face- à- face Tebboune-Presse figurera, de l'avis de beaucoup de mes confrères, comme l'un des évènements médiatiques les plus marquants de ce quinquennat qui touche à sa fin. Il y avait de la vérité dans l'air! Et les réponses du Président portaient le sceau de la sincérité. L'on se souviendra comme le dit si bien l'adage populaire qu' «il n' y a que la vérité qui compte».
Tebboune a su trouver, comme un magicien du verbe, les mots justes, et de bonne foi, que le public attendait comme une assurance-vie pour l'avenir. Ce succès vient aussi en partie, de la technique de communication choisie. Cela fait bien longtemps en effet que le Président ne s'est pas prêté à un tel exercice.
Son dernier débat avec la presse dans ce format remonterait selon nos recherches à plus de six mois! La parole présidentielle plus elle se fait rare et plus elle est précieuse. Une théorie de la communication du français Jacques Pilhan l'atteste. Ce dernier qui fut le conseiller éclairé en communication de Mitterrand puis de Jacques Chirac prônait que la rareté de la prise de parole par un Chef d'Etat amplifiait son audience et la portée de son message à la Nation quand il décidait d'intervenir. C'est ce qui a fait peut être, de mon avis, que cet «échange» entre le Président et la presse, a fini par tenir toutes ses promesses. Pour ne pas dire que les confrères, de grands journalistes, n'ont pas pris de gants pour pousser leur interlocuteur jusque dans ses derniers retranchements.
Bon joueur, Tebboune a été fair-play. À commencer par cette question de la « présidentielle anticipée» et de la date du 7 septembre. Il a donné son explication mais comme elle était jugée insuffisante, ses interlocuteurs lui ont vite rétorqué que l'on aurait pu la «caler» plus tard. Les raisons? «Elles sont purement d'ordre technique» réagit le Président avant de reconnaître que cette annonce avait provoqué une foule de réactions pas toujours positives autant en Algérie qu'à l'étranger.
A-t-il tranché sur sa participation?Il répond catégorique: «Non!». Après plus de cinquante ans de bons et loyaux services rendus à la patrie, ne ressent-il pas le besoin de choisir entre sa famille et son devoir de continuer à servir l'Etat? Le Président avoue que c'est un dilemme!
Ainsi, on découvre ce samedi soir, un Président de la république dans toute sa splendeur. Il ne cherche pas l'échappatoire dans ses réponses. Il n' y a pas de place pour la «politique de l'enfumage». Il n'y a pas aussi de CDI pour un chef d'Etat.
Ses vérités sont tangibles à commencer par les statistiques qu ‘il donne ou ses projections sur les prochaines années dans divers domaines. Il maîtrise ses sujets à merveille. Parfois, on finit par croire que cet homme fonctionne à l'instinct. On a assisté tout au long de cette interview à de vraies séquences de pédagogie politique sur des sujets extrêmement sensibles comme celui des rapports futurs avec la France ou l'avenir de la région maghrébine toujours à la recherche d'une union perdue. Il n' y a pas de complot contre le Maroc.
Il est même invité, les bras ouverts, à se joindre à ce projet économique algéro-tuniso-libyen auquel la Mauritanie serait sur le point d'y adhérer.
Ah! Que l'Algérie est compliquée. Il faut sortir de cette culture de l'autoflagellation. Notre roman national ne saurait souffrir des mauvais présages de certains pays arabes à notre égard. Nous avons trop à faire. Déjà avec ses sept frontières, l'Algérie fait penser à une forteresse assiégée. Le Président lance un avertissement -certainement le dernier- à un micro-état qui ressemble à la fable de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf. «Nous sommes respectés par les grandes nations et ce n'est certainement pas à ce pays frère qui veut jouer à la mouche du cocher qui nous dérangera.
Désormais, nous ne le tolérerons plus!».
Cet événement médiatique nous a appris au bout du compte qu'avec Abdelmadjid Tebboune, l'homme ou le chef de l'Etat, la Présidence, ce coeur du pouvoir, n'est pas un lit de roses.

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