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Elle noue des partenariats avec l’UE, le Monde arabe, l’Afrique et les Brics

L’Algérie étale son soft power

L’agenda de l’Algérie ne s’arrête pas à Rome ou à Paris, mais rayonne sur toutes les capitales qui comptent en ce XXIe siècle.

La séquence algéro-italienne, dont on vient de connaître un très intéressant épisode à travers la visite de la cheffe du gouvernement, Giorgia Meloni, installe une partie du décor géopolitique que l'Algérie entreprend de réaliser. L'importance de l'accord conclu sur le gaz, l'hydrogène et l'amoniac, autorise les observateurs à parler d'un axe Alger-Rome. Et pour cause, on n'investit pas des milliards de dollars pour construire un lien qui engagera plusieurs générations, si d'un côté comme de l'autre, on ne nourrit pas une ambition de rayonnement sur l'environnement immédiat, voire à l'échelle de toute la Méditerranée. L'Algérie qui a judicieusement choisi son partenaire pour l'accompagner dans une très belle aventure historique, ne s'en contente pas pour autant. Et pour cause, il n'est pas question dans l'esprit du président Tebboune de s'arrêter en si bon chemin. Tout aussi stratégique qu'est l'axe Alger-Rome, il n'est pas une fin en soi. Et l'avenir proche révélera une autre facette du déploiement de l'Algérie.
En mai prochain, le chef de l'État se rendra en France pour une visite d'État. Ce déplacement ne relève pas de l'improvisation, on l'aura deviné. Les étapes déjà franchies dans les relations entre les deux pays permettent d'entrevoir la naissance d'un axe Alger-Paris. Le poids de l'Histoire aidera, paradoxalement, à sa consolidation en ce sens que le travail de mémoire que réalise des historiens algériens et français finira par réconcilier définitivement les approches mémorielles. Le président Tebboune et son homologue français comprennent la nécessité stratégique de donner du sens à la Déclaration d'Alger, censée placer le partenariat entre les deux pays au rang de priorité jusqu'à l'interdépendance. La France a besoin de l'Algérie pour rebondir dans l'espace afro-méditerranéen et l'Algérie a besoin de la France pour consolider son assise économique et gagner en transfert de technologie. En mai prochain Alger et Paris prennent rendez-vous avec leur avenir commun.
Cette complémentarité naissante n'est pas une finalité dans le déploiement de l'Algérie vers l'Europe. Les visites échangées entre responsables algériens et allemands, les projets initiés dans des secteurs, pour le moins stratégiques, le désir exprimé par Alger de constituer un corridor économique et technologique entre Alger et Berlin renseigne, si besoin, sur l'intérêt qu'accorde l'Algérie au partenariat avec l'Allemagne, mais également avec la Grande-Bretagne. La demande de technologie qu'exprime clairement l'Algérie à l'endroit de ses partenaires européens est motivée par sa volonté d'acquérir les moyens d'une véritable émergence au double niveau économique et scientifique. Les axes qu'elle construit avec les principales capitales européennes n'empêchent pas l'Algérie de se déployer au plan arabe. L'Égypte, le Qatar, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, sont des zones d'investissement politique et diplomatique, dont la finalité est d'édifier un axe à multiples pôles. Les premiers signes de ce qu'on pourrait qualifier de renouveau arabe, aura été le Sommet d'Alger, mais pas seulement. L'intérêt particulier que porte l'Émirat du Qatar à l'investissement en Algérie, la posture pro-palestinienne du prince héritier d'Arabie saoudite et bien d'autres signaux, encore faibles aujourd'hui, mais que l'Algérie travaille à leur consolidation, constituent les prémices d'un déplacement de l'épicentre de la décision arabe vers l'ouest de la région Mena. L'objectif de l'Algérie est d'être la zone de croissance par excellence en usant de capitaux arabes.
Cet axe qui n'est pas à proprement parler «mûr» est aussi important que l'action que mène l'Algérie en direction de l'Afrique. Les relations exemplaires qu'elle partage avec le Nigeria et l'Afrique du Sud, les actions qu'elle mène en direction des pays du Sahel, les grands projets initiés en Mauritanie, au Niger, en Libye et ailleurs en Afrique, ainsi que l'effort fourni pour concrétiser la Zone africaine de libre- échange, place l'Algérie au centre de l'équation africaine. Conscient de l'importance de l'Afrique, comme prochaine zone de croissance de l'économie mondiale, l'Algérie entend y jouer un rôle de premier ordre et, notamment en se posant comme le relais idéal pour les Européens, les Arabes, les Chinois, les Russes, les Turcs...bref, toutes les puissances du moment. Sa démarche qui consiste à rejoindre les pays des Brics, tout en maintenant des relations privilégiées avec les Etats-Unis, confère à l'Algérie la posture de la puissance-pivot avec laquelle, il convient d'établir des relations de respect mutuel. Cela pour dire que l'agenda de l'Algérie ne s'arrête pas à Rome ou à Paris, mais rayonne sur toutes les capitales qui comptent en ce XXIe siècle. 

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