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Abderrahmane Arar, président du réseau Nada, à L'Expression

«Il faut une révision de l'organisation institutionnelle de l'enfance»

Le président du réseau Nada pour la défense des droits de l'enfant, Abderrahmane Arar, nous livre, à coeur ouvert, les questions qui taraudent son esprit et les solutions qu'il espère voir esquissées et prises en charge par les hautes autorités du pays, en vue de trouver les meilleures solutions aux problèmes qui se posent à l'enfance algérienne.

L'Expression: Comment se porte Nada? Quelles sont les nouvelles, ainsi que les informations dans votre réseau?
Abderrahmane Arar: Les choses évoluent à Nada et nous sommes toujours dans notre dynamique habituelle. Nada, c'est aujourd'hui un capital de 16 années d'expérience, de protection et de défense des droits des enfants. Nous avons renforcé notre action sur le plan institutionnel via des réflexions et des projets de révision des différentes lois, notamment la loi de la protection de 2015 jusqu'à aujourd'hui. Cela demande un autre effort, surtout en matière de protection sociale où il y a beaucoup de faiblesse dans les mécanismes, à partir des signalements jusqu'à la mise en oeuvre des outils de protection. Nous avons constaté qu'il y avait beaucoup de problèmes issus des conflits familiaux et conjugaux. Aujourd'hui, les droits des enfants ne sont plus un tabou. Nous avons brisé beaucoup de tabous dans ce sens. Néanmoins, il y a beaucoup à faire, en matière de prévention.

Justement, en matière de protection des droits des enfants, comment évaluez-vous la situation générale? La courbe des violations s'est-elle infléchie?
En fait, il y a une maîtrise, aujourd'hui et une prise de conscience. On peut dire aisément que la courbe a baissé sensiblement, pour ce qui est des enlèvements d'enfants, les violences sexuelles et physiques à l'égard des enfants. Chaque année, on compte plus de 16000 victimes de toutes sortes de violences. Aujourd'hui, le taux a baissé jusqu'à 9000 victimes. Donc, c'est un effort considérable. Toutefois, il faut relever que l'approche est toujours basée sur le sécuritaire. C'est cela que nous devons changer et renforcer. Cela dit, nous devons continuer dans cette lutte contre les violences, la toxicomanie, etc. Néanmoins, il faut des alternatives en matière de protection sociale...

Qu'en est-il de votre niveau de collaboration et coopération avec le tissu institutionnel, notamment l'institution de Mme Charfi, les brigades de protection au sein de la brigade de l'enfance, de la Gendarmerie nationale et celle de la Sûreté nationale?
Aujourd'hui, le réseau Nada coordonne avec l'ensemble des acteurs, dont le délégué de l'enfance, la justice, la protection sociale, l'éducation, la formation professionnelle, les brigades de l'enfance de la gendarmerie et de la police, etc.

Pensez-vous que cela ait un impact sur votre action et les résultats espérés ou visés?

Bien sûr. Ça a apporté un plus dans la solution et la réponse aux situations soumises. Dès qu'il y a un signalement ou un cas, il faut évaluer, il faut proposer, effectuer une enquête sociale, prendre des mesures de prévention et mettre la victime hors de danger, etc. C'est considérable comme effort. Seulement, le nombre de victimes reste important, à nos yeux. Il faudra encore davantage d'efforts au niveau des parties centrales.

Peut-on savoir si le réseau Nada est porteur de nouvelles propositions à l'avenir?
On aimerait bien, aujourd'hui, que sur le plan judiciaire, il y ait une révision de l'organisation institutionnelle et aller vers des tribunaux spécialisés dans les droits de la famille et de l'enfant. Parce que, aujourd'hui au niveau du tribunal, nous avons un juge des mineurs et un juge de la famille, qui sont spécialisés dans leurs affaires, mais la chaîne est interrompue. Si on crée, aujourd'hui, un tribunal spécialisé dans les affaires de l'enfance, c'est toute une chaîne qui devra suivre.

Cela ne risque-t-il pas de ternir un peu l'image générale?
Non, pas du tout. Bien au contraire. Nous avons plus de 14 millions d'enfants qui ont moins, de 18 ans. Cela représente le tiers de la société algérienne. C'est une preuve de l'importance à donner à cette frange de la société. Nous avons des brigades de l'enfance dans la gendarmerie et la police, pourquoi n'y a-t-il pas de procureurs spécialisés dans les affaires de l'enfance, tout comme les huissiers, les avocats, des éducateurs spécialisés dans les droits des enfants, des assistants sociaux, etc. C'est cela que nous voulons créer. C'est toute une chaîne que nous voulons mettre en place. Je pense qu'aujourd'hui, le tribunal c'est le coeur de toutes les solutions. Nous avons la responsabilité collective de faire baisser le seuil de détresse nationale, chaque année davantage.

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