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Le cheptel ovin est composé de près de 30 millions de têtes

Combien coûtera le mouton de l'Aïd?

Les prix varieront entre 30000 et 50000 dinars, selon les régions, estiment les spécialistes de cette filière d'élevage.

Cette fourchette est-elle raisonnable? Que di-sent les indicateurs? Plus une ressource est abondante, moins elle est chère: c'est une loi universelle de l'économie. Si l'on s'y fie, le mouton de l'Aïd ne devrait pas flamber cette année, le cheptel ovin en Algérie s'étant sensiblement accru en dépassant 29 millions de têtes en 2020, contre 28 millions environ durant les dernières années. Une augmentation provoquée par la diminution de l'abattage par rapport aux années précédentes, du fait de la conjoncture sanitaire. La fermeture des marchés de bétail, l'interdiction des fêtes de mariages, l'évitement des cérémonies de funérailles et la fermeture des restaurants sont autant de facteurs qui ont également contribué à l'accroissement du cheptel ovin. Il faut souligner que le marché du bétail a beaucoup souffert des conséquences de la pandémie de Covid-19, et les méventes cumulées tout au long du confinement sanitaire ont fait que l'effectif du cheptel augmente. Des facteurs qui n'ont cependant pas contribué à faire baisser les prix, malgré une offre pléthorique avec, de surcroît, des prédispositions à l'exportation. Une hausse qui serait due aux spéculateurs et aux vendeurs occasionnels qui se convertissent en marchands de bétail, notamment à l'approche des grandes occasions. Et c'est le cas actuellement.
La fête de l'Aïd El Adha est à nos portes. Quatre millions de moutons seront sacrifiés dans quelques jours, le 20 juillet en principe. Le sacrifice du mouton exige un autre sacrifice: celui du pouvoir d'achat. Son prix égale au moins celui d'un salaire moyen qui était de 41000 DA, selon l'Office national des statistiques. Les ménages à revenus modestes ayant vu leur pouvoir d'achat se détériorer avec une flambée des prix aussi exceptionnelle qu'inattendue, qui a élevé les produits de large consommation au rang de produits de luxe, devront consentir à cette dépense s'ils veulent honorer ce rituel religieux qui, au fil des années, s'est mué en manifestation festive ostentatoire, au caractère hautement commercial.
La conjoncture indique que les prix doivent être plus «cléments» cette année. Quels signaux envoie le marché? Combien coûtera le mouton de l'Aïd? «Les prix des bêtes à sacrifier oscillent entre 30000 et 40000 DA dans les régions des Hauts-Plateaux, contre une fourchette de 40000 à 50500 DA dans les régions nord du pays.» indique le vice-président de la Fédération nationale des éleveurs. «Les prix des ovins connaissent, cette année, une certaine stabilité, particulièrement dans les régions des Hauts-Plateaux et des steppes, grâce à une production ovine abondante, comparativement aux régions du Nord où des charges supplémentaires, notamment du transport, conduiront inéluctablement à une flambée des prix» a ajouté Amrani Brahim. Il va falloir certainement s'attendre à une flambée des prix dans les grandes villes, à la périphérie de la capitale notamment, qui ont tendance à se métamorphoser en marchés à ciel ouvert à cette occasion. Les prix relevés se situent dans une fourchette comprise entre 50000 et 70000 dinars. Cette disparité est une des singularités qui caractérisent nos marchés en général, dominés par les spéculateurs et des barons en tous genres qui ont la mainmise sur certaines filières dont ils ont fait leur chasse gardée, au grand dam des pouvoirs publics, impuissants. Le cheptel ovin, qui a pourtant connu une augmentation significative, n'échappe pas à ce phénomène. Le prix de la viande a atteint des sommets, malgré cette conjoncture qui aurait dû jouer logiquement en faveur de coûts moins élevés ou enregistrer, pour le moins, un recul sensible de son niveau, inaccessible actuellement pour les petites bourses.
Chaque acteur de la chaîne tire la couverture à lui. Avec de surcroît, l'aliment du bétail, qui a dépassé les 4 000 dinars le quintal, et les pertes induites par le confinement, il ne faut probablement pas s'attendre, cette année, à un prix du mouton de l'Aïd bon marché, malgré une abondance de l'offre. Les couteaux s'aiguisent déjà... pour une inévitable saignée.

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