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La Tunisie depuis janvier 2011

La «Révolution du jasmin» refleurit

«C’est ça le président qu’on aime», lance la foule compacte, à Tunis, brandissant le drapeau pour manifester sa joie, après la décision nocturne du président Kaïs Saïed de suspendre les travaux du Parlement.

En janvier 2011, à l'issue d'une révolte populaire, déclenchée par l'immolation par le feu en décembre d'un jeune vendeur ambulant Mohamed Bouazizi, de Sidi Bouzid (centre-ouest), excédé par la pauvreté et les humiliations policières, la Tunisie ouvre le bal du Printemps arabe. Le 23 octobre 2011, le mouvement islamiste Ennahdha, légalisé en mars, remporte 89 des 217 sièges de l'Assemblée constituante lors des premières élections libres de l'histoire du pays. En décembre, Moncef Marzouki est élu chef de l'Etat par l'Assemblée constituante. Hamadi Jebali, numéro deux d'Ennahdha, forme le gouvernement.
Premiers espoirs déçus
En avril 2012, des affrontements éclatent dans le bassin minier du Sud-Ouest entre chômeurs et policiers. En juin, puis en août, des manifestations violentes et des attaques de groupuscules islamistes radicaux se multiplient. Des émeutes éclatent fin novembre à Siliana, ville déshéritée au sud-ouest de Tunis: 300 blessés en cinq jours. Grèves et manifestations, parfois violentes, touchent l'industrie, les ser-vices publics, les transports et le commerce. Comme en 2011, c'est dans les régions marginalisées que se cristallisent les tensions.
Assassinats d'opposants
Le 6 février 2013, l'opposant anti-islamiste Chokri Belaïd est tué à Tunis. Le 25 juillet, le député de gauche Mohamed Brahmi est assassiné. Les deux meurtres seront revendiqués par des terroristes de Daesh.
Le 26 janvier 2014, une Constitution est adoptée, un gouvernement de technocrates formé et les islamistes se retirent du pouvoir. Le 26 octobre, le parti anti-islamiste Nidaa Tounes de Béji Caïd Essebsi, qui regroupe aussi bien des figures de gauche et de centre-droite que des proches du régime de Ben Ali, gagne les législatives, devançant Ennahdha. En décembre, Béji Caïd Essebsi devient le premier chef de l'Etat élu démocratiquement.
Une série d'attentats
La Tunisie est frappée en 2015 par trois attentats revendiqués par l'EI, implanté en Libye voisine. Ils font 72 morts, des touristes étrangers et des membres des forces de l'ordre, au musée du Bardo à Tunis, dans un hôtel de Sousse (centre-est) et un bus de la garde présidentielle à Tunis. En mars 2016, des dizaines de terroristes attaquent des installations sécuritaires à Ben Guerdane (sud), tuant 13 membres des forces de l'ordre et sept civils. La situation sécuritaire s'est depuis nettement améliorée, mais des attaques continuent à endeuiller ponctuellement le pays. Début 2016, une vague de contestation débute à Kasserine (centre) après le décès d'un jeune chômeur, électrocuté alors qu'il protestait contre son retrait d'une liste d'embauche. La colère se propage dans de nombreuses régions. Début 2018, le pays est touché par un mouvement de contestation exacerbé par l'entrée en vigueur d'un budget d'austérité. Le Sud tunisien, marginalisé, a été depuis en proie à des heurts entre forces de l'ordre et manifestants.
Scrutins et instabilité politique
Le 6 octobre 2019, Ennahdha redevient le premier groupe à l'Assemblée, lors des troisièmes législatives depuis la révolution, mais avec seulement un quart des sièges. Le 13, un universitaire à la retraite quasi inconnu sur la scène politique, Kaïs Saïed, est élu président. Le 1er septembre 2020, les députés approuvent un gouvernement de technocrates, écartant la possibilité d'une dissolution sans pour autant mettre fin aux tensions politiques. Fin décembre, le président Saied se dit favorable à un «dialogue national», proposé par la centrale syndicale UGTT «pour trouver des solutions aux problèmes politiques, économiques et sociaux» du pays. Le 25 juillet 2021, le président Kaïs Saïed a annoncé qu'il gelait pour une période de 30 jours les activités du Parlement, et démettait de ses fonctions le chef du gouvernement Hichem Mechichi, critiqué pour sa mauvaise gestion de l'épidémie de Covid-19, après une journée de manifestations contre Ennahdha. Depuis les élections de 2019, il y a eu trois nominations de Premiers ministres, dont un n'a pas réussi à former un gouvernement et un autre a été limogé après six mois. Ennahdha a fustigé «un coup d'Etat contre la révolution et contre la Constitution», sur sa page Facebook. Plusieurs partis islamistes étrangers dont le MSP, en Algérie, appartenant à la mouvance des Frères musulmans dont se revendique Ennahdha, ont également dénoncé le prétendu «coup d'Etat», passant outre la situation dramatique dans laquelle se débat le peuple tunisien, depuis près de deux ans.

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