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34 ans après l'assassinat de Sankara, au Burkina Faso

La perpétuité pour l'ex-président Compaoré

Au terme d'un procès fleuve qui aura duré 6 mois, les présumés auteurs de l'assassinat du président burkinabè Thomas Sankara, lors d'un coup d'État, ont été condamnés, hier, par le tribunal militaire de Ouagadougou, 34 ans après la disparition tragique de l'icône panafricaine.
En effet, les magistrats n'ont pas hésité à aller au-delà des réquisitions du parquet militaire qui avait réclamé 30 ans de réclusion contre l'ancien président Blaise Compaoré, proche compagnon de Sankara et auteur du putsch, et Hyacinthe Kafando, commandant de la Garde présidentielle, à l'époque, ainsi que du général Gilbert Diendéré, un des chefs de l'armée au moment du coup d'État. L'ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a donc été condamné, hier, par contumace à la prison à perpétuité pour son implication active dans le meurtre de Sankara et de 12 de ses compagnons, en 1987. En outre, les juges ont prononcé une peine identique pour Kafando et Diendéré. Dans ses attendus, le tribunal souligne que les jugements prononcés à l'encontre de Compaoré et Diendéré concernent leur rôle dans un «attentat à la sûreté de l'État», leur culpabilité dans une «complicité d'assassinat», tandis que Hyacinthe Kafando est condamné, lui, pour «assassinat» parce qu'il est soupçonné d'avoir dirigé le commando qui a tué Thomas Sankara.
L'ancien président, Blaise Compaoré, tombé en 2014 au lendemain d'un coup d'État, lui aussi, s'est réfugié en Côte d'Ivoire dont il a acquis la nationalité par son mariage avec une ressortissante. Compaoré et Kafando étaient tous deux les grands absents du procès qui n'en constitue pas moins un prélude à des mandats lancés contre eux. Huit accusés, présents dans la salle, ont écopé de peines allant de 3 à 20 ans de prison, tandis que trois autres ont bénéficié d'un acquittement.
Le général Diendéré est, déjà, en prison où il purge une peine de 20 ans ferme pour une tentative de coup d'État en 2015, un an après la chute de Blaise Compaoré due à une insurrection populaire. Les trois principaux accusés ainsi que leurs comparses ont 15 jours pour introduire un appel. La veuve de Sankara, présente durant le procès, n'a pas caché son soulagement: «C'est, a-t-elle dit, «quelque chose qu'on a demandé, la justice et la vérité...Notre but, c'était que les violences politiques qu'il y a au Burkina finissent. Ce verdict va donner à réfléchir à beaucoup de personnes.».
Le sentiment de satisfaction était général dans tout le Burkina Faso, hier, et nombreux étaient ceux qui ont salué le verdict dont ils assurent qu'il est «l'aboutissement d'un combat judiciaire de près de 30 ans». Commencé en octobre 2021, ce procès historique constitue, en effet, un signal fort dans une Afrique tributaire des coups d'État, même si la plupart des 12 accusés présents ont plaidé non coupable. Thomas Sankara, l'homme qui voulait «décoloniser les mentalités», dans son pays et dans le continent, a enfin obtenu justice.

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