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Tunisie

Cinq nouveaux partis vont boycotter les législatives

L’Unité nationale de recherche dans les crimes terroristes en Tunisie a décidé de reporter l’audition du chef du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, convoqué avec l’ex-Premier ministre Ali Laarayedh pour une affaire en lien avec l’envoi de terroristes en Syrie et en Irak.

Cinq nouveaux partis d'opposition en Tunisie ont annoncé qu'ils boycotteraient les élections législatives, prévues le 17 décembre sur la base d'une loi électorale controversée instaurée par le président Kaïs Saïed. Le chef de l'Etat, qui détient tous les pouvoirs, a promulgué jeudi un mode de scrutin réduisant considérablement le rôle des partis politiques qui participeraient à ces élections.
La nouvelle loi électorale substitue le scrutin majoritaire uninominal à deux tours au scrutin de liste qui était en vigueur avant les mesures prises par le président Saïed en juillet 2021, un limogeage du gouvernement Mechichi et la suspension des activités du Parlement dominé par le parti islamiste Ennahdha et ses alliés d'Al Karama et Qalb Tounes.
Le nouveau Parlement comptera 161 députés, et ses prérogatives seront très limitées aux termes de la nouvelle Constitution que le chef de l'Etat a fait adopter en juillet lors d'un référendum tributaire d'un taux de participation en baisse. Une coalition de cinq partis politiques dont le Parti des travailleurs et Al-Joumhouri, ont annoncé boycotter ce scrutin. «Ces élections représentent la dernière étape de l'agenda politique imposée par Saïed», a déploré devant la presse Issam Chebbi, chef du parti centriste Al-Joumhouri. «Saïed est un dictateur», a fustigé de son côté Hamma Hammami, chef du parti des Travailleurs et opposant farouche sous le régime du président déchu Zine El Abidine Ben Ali. Début septembre, le Front de salut national, une coalition de partis d'opposition dont fait partie la formation d'inspiration islamiste Ennahdha, avait déjà annoncé qu'il boycotterait les législatives avant même la publication de la nouvelle loi électorale controversée. Après des mois de blocages politiques, Saïed avait suspendu le Parlement dominé par Ennahdha et limogé le gouvernement le
25 juillet 2021 pour s'adjuger les pleins pouvoirs, accusé par ses détracteurs de faire «vaciller la jeune démocratie» dans le pays d'où les révoltes du Printemps arabe étaient parties en 2011.
Par ailleurs, l'Unité nationale de recherche dans les crimes terroristes en Tunisie a décidé de reporter l'audition du chef du parti d'inspiration islamiste Ennahdha, convoqué avec l'ex-Premier ministre Ali Laarayedh pour une affaire en lien avec l'envoi de terroristes en Syrie et en Irak. «Après plus de 12 heures d'attente, M. Ghannouchi n'a pas été entendu par cette unité qui a décidé de reporter l'interrogatoire à mardi à midi», a indiqué son avocat Samir Dilou.
Laarayedh, l'un des dirigeants d'Ennahdha, qui a été interrogé «durant des heures», est encore maintenu par l'Unité de recherche dans les crimes terroristes, selon Me Dilou. Dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi, le parti Ennahdha a dénoncé «les conditions d'un interrogatoire (...) qui représentent une violation flagrante contre les droits de l'Homme». Après la chute de Zine el Abidine Ben Ali en 2011, des milliers de Tunisiens avaient rejoint les rangs d'organisations terroristes, notamment le groupe Etat islamique (EI), en Irak, en Syrie et en Libye. Le parti Ennahdha, pilier des gouvernements qui se sont succédé au pouvoir depuis 2011, est soupçonné par ses détracteurs et une partie de la classe politique d'avoir facilité le départ de ces terroristes vers les zones de conflit, ce que le mouvement dément catégoriquement. L'affaire dite de «l'expédition de terroristes», qui fut au coeur du débat politique pendant des années, a refait surface ces dernières semaines en Tunisie où le président Kaïs Saïed, dont Ennahdha est la bête noire, a considérablement renforcé son autorité. Saïed avait alors limogé le gouvernement et dissous le Parlement dominé par Ennahdha avant de faire adopter en juillet dernier lors d'un référendum largement boycotté par la population une nouvelle Constitution instaurant un système hyper présidentiel qualifié d'autocratique par l'opposition.

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