Plusieurs dossiers ont été passés en revue par le président
Une touche d’esthétique à l’environnement urbain
Une priorité qui met les élus locaux et les responsables des collectivités territoriales devant leurs responsabilités.
Les collectivités locales sont la locomotive du développement national. Tel a été le thème générique de la rencontre qui a regroupé autour du président Tebboune, le gouvernement et les walis de la République. Un conclave d’importance vitale qui a été l’occasion pour le président de la République de rappeler les priorités de l’État, pour ce palier supérieur dans le nouveau modèle de développement économique du pays. La rencontre gouvernement-walis, comme le veut cette tradition désormais ancrée dans les us de la politique publique de gestion territoriale, constitue un grand tournant dans la consécration des nouveaux fondements de la gouvernance publique. Une tradition qui met en évidence, en définitive, « le rôle clé des collectivités locales dans l’édification d’une économie forte ». Plusieurs dossiers ont été passés en revue par le Président, lors de cette rencontre, touchant à différents aspects de la gestion locale et territoriale, ainsi que l’amélioration du cadre de vie des citoyens au sein des communes et des grandes villes du pays.
Une agence pour fédérer les capacités et potentiels
À ce sujet, Tebboune a mis l’accent sur la nécessité d’apporter une touche d’esthétique à l’environnement urbain, au sein des villes du pays, dans un premier temps. Une réflexion qui met en évidence un manque à gagner et à rattraper, dans les meilleurs délais, en termes de gestion efficace et d’entretien adapté des milieux urbains, en particulier. «Il est primordial de s’intéresser à l’environnement urbain, d’accorder l’attention nécessaire à l’aspect esthétique de nos villes et d’équiper nos nouvelles agglomérations en structures essentielles, car notre principale préoccupation est de servir les citoyens et d’assurer leur bien-être », martèlera le Président lors de cette rencontre. La sentence est sans appel et le verdict est prononcé décrivant une réalité, malheureusement, bien pesante sur le quotidien des citoyens. Le décor urbain ambiant doit, impérativement, changer de visage pour disposer de nouvelles couleurs, d’une hygiène adaptée et d’une salubrité à la hauteur des fonds et des ressources allouées, annuellement, par le Trésor public. C’est, désormais, la priorité d’aujourd’hui qui met les élus locaux et les responsables des collectivités territoriales devant leurs responsabilités.
Dans ce sillage, le Président a rappelé aux membres du gouvernement, aux walis, responsables et autres élus locaux l’importance de résoudre, définitivement, l’épineux dossier des habitations inachevées. « Je tiens à rappeler ici l’importance de la réhabilitation du milieu urbain et de l’accélération de la régularisation de la situation des constructions inachevées », s’est-il exclamé.
Il existe, en fait, plusieurs facteurs expliquant l’aboutissement à une telle situation, parmi lesquels le laxisme ayant prévalu durant la sombre période du terrorisme. Néanmoins, l’heure aujourd’hui n’est plus aux tergiversations et aux faux- fuyants. L’appel du Président est sans équivoque. Une feuille de route devrait être déjà élaborée, impliquant l’ensemble des intervenants dans l’espace urbain, en vue d’apporter les premières réponses à cette fâcheuse situation, pour le moins. Néanmoins, il est important de souligner la complexité de la tâche à accomplir, étant donné l’interaction des prérogatives et des espaces de responsabilités entre les différents responsables locaux et territoriaux. Dans un premier temps, trois éléments majeurs, à même de déblayer le terrain, peuvent être clairement désignés, en attendant la définition de la feuille de route globale qui devra désigner les responsabilités et les prérogatives de tout un chacun, pour ce qui est de cette nouvelle action. Il s’agit des directions transversales du secteur de l’habitat, des walis et des élus locaux relevant du secteur de l’intérieur et des collectivités locales et de l’aménagement du territoire et les institutions relevant du secteur de l’environnement au plan local.
D’autres intervenants tout aussi importants pourront bénéficier de plans de charges dans le cadre de cette nouvelle mission d’intérêt public majeur. Bien que les interactions des prérogatives et des missions peuvent constituer un frein évident, il est important de souligner l’importance d’établir un agenda réfléchi, quitte à créer une nouvelle institution nationale, qui aura à charge de gérer un tel domaine crucial. Une institution qui aura le mérite de fédérer les efforts et les énergies, de centraliser les moyens et les ressources humaines, de situer les prérogatives et d’élaborer des plans judicieux et pérennes, élaborer des monographies et approches anthropologiques et sociales, etc... Elle devra également intervenir dans la didactique et méthodologies de gestion des projets de réaménagements urbains et de réhabilitations urbaines, de choix adaptés de mobiliers urbains, etc…
Où sont passés les comités de quartiers ?
D’aucuns s’interrogeront, peut-être sur les motivations du président de la République et sur le pourquoi de la chose, en général . Pourquoi le Président parle d’améliorer et de prendre en charge le cadre de vie des citoyens ? En fait, dans les pratiques modernes de gestion territoriale urbaine, le cadre de vie général constitue la pierre angulaire de la gestion locale. Le cadre de vie dans une cité ou un pays est un miroir qui réfléchit le degré de développement et de progrès d’un territoire ou d’une société. Un cadre de vie agréable, fonctionnel, moderne et adapté a un impact positif et radieux sur le moral des troupes et des citoyens, a priori. Il est à même de produire l’espoir, la gaieté publique et réconcilier les citoyens avec leur milieu urbain et espace mondain et autres lieux d’affection publics. La soif de milliers de familles dans la capitale et dans les grandes villes du pays, en quête d’espaces de loisirs affranchis illustre l’importance accordée par le premier magistrat du pays à ce dossier particulier.
D’où le lancement du plan de modernisation de la ville d’Alger, à l’initiative du président Teboune. Une action qui, en plus d’accorder davantage de prestige à la capitale de l’Algérie, permettra d’apporter une réhabilitation de l’espace urbain, une actualisation des prestations et des services urbains, en plus de rendre plus attractive une ville en quête de restituer sa beauté légendaire. L’opportunité d’une telle opération d’envergure remet au goût du jour la nécessité d’ériger une charte de la ville, qui définira clairement les responsabilités et les prérogatives des uns et des autres. Il est impératif, dans ce cadre, de souligner l’importance d’impliquer l’ensemble des intervenants et acteurs locaux et territoriaux, dans l’entreprise d’amélioration du cadre de vie et de l’espace urbain, en général.
L’un des chantiers où la faillite a été graduellement fatale est, sans doute, l’abandon de la solution des comités de quartiers, qui activaient au sein des assemblées locales et de wilayas. Nonobstant les pesanteurs politiques et partisanes d’antan, ces structures de la gouvernance démocratique et participative ont contribué à résoudre une multitude de problématiques et d’apporter des solutions à des problèmes posés. Les élus avaient un feedback au sein des différentes cités composant leurs communes respectives, et pouvaient anticiper sur les difficultés qui pouvaient émerger.
Aujourd’hui, la nouvelle loi très attendue sur les communes et les wilayas, a fait couler beaucoup d’encre, en ce sens qu’elle est présentée comme étant la solution miracle à tous les maux posés au plan local. S’il est vrai, comme stipulé par le Président, que les nouveaux Codes communal et de wilaya apporteront a des solutions radicales au mode d’organisation et de gestion actuels des collectivités locales, il n’en demeure pas moins que le management des assemblées locales fait toujours défaut. Au-delà des réponses à apporter par cette nouvelle loi, c‘est de la capacité des élus locaux à réinventer le management territorial adapté qu’il s’agit.