L’enfer à la Cité des Anges
Depuis plus d’une semaine, la Californie et, plus particulièrement, la région de Los Angeles, deuxième ville des États-Unis, sont en proie à des incendies ravageurs. Les pompiers, mobilisés par centaines et soutenus par des escouades de volontaires, ne connaissent aucun répit tant le désastre est non seulement accompli mais aussi incessant, à cause de vents chauds et puissants qui balaient l’ensemble d’un territoire dévoré par les flammes. Passés de 10 à 16, puis à 24, le nombre des victimes n’est, en réalité, que provisoire car il faut s’attendre, hélas, à des découvertes macabres sous les tonnes de décombres qui jalonnent l’ensemble des zones résidentielles. Mardi dernier, les services de la météo américaine (NWS) ont donné l’alerte sur une brutale reprise des vents de Santa Ana, soufflant à plus de 100 km/h, vagues brûlantes et arides typiques qui seraient à la base des incendies actuels. NWS a, dans le même temps, considéré que le comté de Los Angeles et celui de Ventura sont « dans une situation particulièrement dangereuse ». Et c’est toute une large frange de la Californie qui se découvre en alerte rouge, face à une avancée « ultrarapide » des incendies. La Cité des Anges est tristement défigurée par les nombreux sinistres qui sévissent depuis plus d’une semaine, avec des quartiers entiers embrasés, des dizaines de milliers de familles déplacées et un contexte qualifié de « scène de guerre » par Biden ou de « post attaque nucléaire » par Trump.
Il s’agit, en effet, de la pire épreuve dans toute l’histoire de la Californie. Les dégâts sont incommensurables, près de 10 000 hectares ayant été anéantis dans le quartier ultra chic de Pacific Palisades et plus de 5 500 dans la ville d’Altadena, non loin de Los Angeles. Ultimes mais non définitives statistiques, 12 000 maisons, immeubles et véhicules ont été détruits par le feu et le coût de la catastrophe dépasse les 200 milliards de dollars. Jamais, la région n’a connu un tel drame, avec de nombreuses écoles et autres établissements scolaires sinistrés et de multiples zones devenues des « no man’s land ». Les météorologues sont, cependant, formels. Il s’agit là d’un classique de la saison californienne, même si les vents ont culminé de manière inédite, depuis plus d’une décennie, avec des rafales atteignant parfois 160 km/h ! Pour les scientifiques, il s’agit là d’un avertissement sans frais (…) du changement climatique dont les bouleversements vont devenir de plus en plus fréquents, n’en déplaise aux climato-sceptiques tels que Donald Trump.