Le jour de la Victoire!
Il y a 62 ans, un certain 19 mars 1962, à midi pile, les armes se sont tues dans les maquis du pays. les moudjahidine pouvaient enfin déposer leurs fusils, l'âme en paix d'avoir accompli un devoir sacré, celui de restaurer l'État algérien, après 132 ans d'une colonisation de peuplement particulièrement atroce. Les moudjahidine savaient qu'ils n'était pas seuls derrière ce qui s'apparentait à l'époque à un miracle. Il y avait les moussebiline, les artistes, les travailleurs d'Algérie et d'ailleurs dans le monde, particulièrement en France, les écrivains, les étudiants... L'ensemble du peuple algérien qui a su couver sa révolution jusqu'au jour de la Victoire. Ce peuple a montré à maintes occasions son attachement au combat libérateur. Ce sont ces Algériens qui ont convaincu l'humanité entière à travers les immenses manifestations du 11 décembre 1960 en Algérie et du 17 octobre 1961 à Paris. Cette autre lutte populaire a eu sont lot de chouhada pour l'indépendance.
En ce jour, le peuple victorieux devait encore supporter les actes terroristes innommables de l'Organisation de l'armée secrète. D'autres noms étaient venus allonger la longue liste des martyrs, dont celui de l'illustre écrivain, Mouloud Feraoun. Mais au-delà de cette perte irremplaçable pour la littérature algérienne, chaque victime de l'OAS était une perte pour l'Algérie qui préparait son indépendance. Mais que dirait-on à un peuple qui, avant la signature des accords d'Évian en était déjà à un million et demi de martyrs, depuis le déclenchement de la guerre de Libération nationale... Et à plus de 5,6 millions qui se sont sacrifiés à partir du jour où le premier soldat de la puissance coloniale avait foulé le sol d'Algérie.
Tous ces martyrs ont donné leur vie pour que leurs descendants n'aient pas à courber l'échine, ni à s'effacer au passage d'un ignare, dont le seul mérite est d'être protégé par un système raciste et génocidaire. Tous ces Algériens sont morts pour que leur descendance puisse se réapproprier sa culture, sa religion, son espace de vie...bref, son identité pleine et entière. 62 ans après cette journée historique et quelles que soient les heures sombres vécues par l'Algérie indépendante, il est un fait: aucun Algérien n'oublie les martyrs de l'indépendance et de la République. Aujourd'hui, le pays fête sa victoire dans la sérénité et la fierté d'appartenir à une nation qui a vaincu un colonialisme de peuplement.
