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La mouche du coche libyen

Quelle mouche a donc piqué le turbulent Premier ministre pressenti par le Parlement libyen, Fathi Bachagha? Sans que personne lui ait rien demandé, le voilà qui s'illustre par une tonitruante tribune parue dans le journal britannique The Times, dans laquelle il affirme que la Libye «se tient aux côtés de la Grande- Bretagne contre l'agression russe». Et non content de son pavé dans la mare libyenne, tributaire d'un jeu complexe des puissances et de certains pays intéressés, il propose une grille selon laquelle l'Ukraine et la Libye sont toutes deux victimes de l'intervention de «milliers de mercenaires de Wagner», responsables de destructions et de morts. Bachagha va même jusqu'à proposer au Royaume-Uni de travailler en commun «pour repousser la Russie», prétendant que son gouvernement est de nature à contribuer à un tel projet. Etrange parcours et cruel délire que celui d'un homme qui fut le ministre de l'Intérieur problématique de Fayez al Serraj qui, profitant de son déplacement à Ankara, l'avait écarté du ministère de l'Intérieur où il régnait sans partage. En vain, puisque l'homme, à peine rentré à Tripoli, sera réinvesti dans sa charge ministérielle avec l'appui de certaines milices de Misrata dont il est, comme Abdelhamid Dbeibah, originaire. À l'époque, il vouait une solide hostilité aux dirigeants de l'Est et, plus particulièrement, au président du Parlement, Aguila Saleh, et au maréchal Khalifa Haftar qu'il accusait de «génocide» lors de l'offensive du 4 avril 2019 contre Tripoli. Aussi, la surprise fut grande de le voir en grande réconciliation avec les deux hommes, comme lui candidats à la présidentielle avortée du 24 décembre 2021, un retournement de veste aussi bruyant que spectaculaire motivé par le choix du Forum de dialogue politique interlibyen qui lui a préféré son rival de Misrata, Abdelhamid Dbeibah comme Premier ministre du gouvernement d'union. «Choisi» et choyé par le Parlement qui l'a désigné en janvier dernier au poste convoité de chef d'un gouvernement parallèle, Bachagha n'a pas réussi à imposer sa présence à Tripoli où Dbeibah persiste et signe pour dire qu'il ne cédera le fauteuil qu'à un successeur sorti d'élections crédibles et c'est pourquoi il court dans tous les sens jusqu'à cette sortie improbable contre la Russie, une initiative qui risque de déplaire à ses hypothétiques alliés que sont Haftar et Aguila. Le fait est que la situation complexe et hautement compliquée dans laquelle se débat la Libye n'a nul besoin d'une telle dérive, alors même que la sortie de crise à peine entrevue avec le FDPL, semble pour le moins compromise, depuis les deux derniers mois.

De Quoi j'me Mêle

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