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Défi majeur qui engage l'humanité entière

L'Algérie face aux impacts du réchauffement climatique

En juin 1992, l'Algérie a signé la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

La lutte contre le réchauffement climatique engage la sécurité du monde où les rapports de l'ONU prévoient une sécheresse sans pareille entre 2025/2030 avec une pénurie d'eau douce et donc une crise alimentaire. Fondamentalement, si nous échouons à passer à un monde à faible émission de carbone, c'est l'intégrité globale de l'économie mondiale qui sera menacée, car le climat mondial est un vaste système interconnecté. Or avec les tensions en Ukraine et la crise énergétique, bon nombre de pays recourent massivement aux énergies fossiles et la paix dans cette région est une condition essentielle pour aborder sereinement le sujet stratégique du réchauffement climatique et donc la transition énergétique irréversible qui modifiera le pouvoir énergétique et économique mondial entre 2025/2030/2040.
Toute action dans une zone déterminée du globe a un impact sur le reste du monde, où depuis 1850, notre planète s'est déjà réchauffée en moyenne de 1,1°C. Selon le sixième rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), le réchauffement planétaire en cours pourrait atteindre 1,5°C à 4,4°C d'ici 2100. Les experts du Giec indiquent que le réchauffement climatique devrait être contenu à +1,5°C au maximum d'ici 2100 pour éviter que notre climat ne s'emballe. Cette limitation sera hors de portée à moins de réductions immédiates, rapides et massives des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
Premièrement, pour la hausse du niveau des mers, le constat est la hausse moyenne des températures qui provoque une fonte des glaces continentales (glaciers, icebergs, etc.). Le volume de glace fondue vient s'ajouter à celui de l'océan, ce qui entraîne une élévation du niveau des mers. Entre 1901 et 2020, le taux moyen d'élévation du niveau marin s'accélère, étant de près d'1,3 mm par an entre 1901 et 1971, d'environ d'1,9 mm par an entre 1971 et 2006, et il atteint près de 3,7 mm par an entre 2006 et 2020. Le Giec estime que le niveau des mers pourrait augmenter de 1,1 m d'ici 2100. Comme impact, les zones côtières seront confrontées à des inondations dans les zones de faible altitude plus fréquentes et plus violentes et à l'augmentation de l'érosion du littoral.

Populations dépendantes
Deuxièmement, la modification des océans qui absorbent naturellement du gaz carbonique, en excès dans les océans, acidifie le milieu sous-marin. Une acidification trop importante des eaux marines peut provoquer la disparition de certaines espèces, notamment des végétaux et des animaux tels que les huîtres ou les coraux. En plus de leur acidification, les activités humaines entraînent d'autres modifications des océans: baisse de leur teneur en oxygène, réchauffement et augmentation de la fréquence des vagues de chaleur marines. Ces changements affectent les écosystèmes marins et les populations qui en dépendent.
Troisièmement, l'amplification des phénomènes météorologiques extrêmes provoque l'évaporation de l'eau, ce qui modifie le régime des pluies. Cela apporte des pluies plus intenses, avec les inondations qui les accompagnent dans certaines régions, et des sécheresses plus intenses et plus fréquentes dans de nombreuses autres régions. En effet, lors de pluies violentes, les sols ne peuvent pas fixer l'eau. Elle s'écoule alors directement vers les cours d'eau plutôt que de s'infiltrer. Le réchauffement planétaire entraîne d'autres dérèglements tels que le dérèglement des saisons et le déplacement des masses d'air qui pourraient, à long terme, accroître le nombre d'événements climatiques extrêmes: tempêtes, ouragans, cyclones, inondations, vagues de chaleur, sécheresses, incendies.
Quatrièmement, le réchauffement climatique est une menace sur les plantes et les animaux car les cycles de croissance des végétaux sauvages et cultivés sont modifiés: gelées tardives, fruits précoces, chute des feuilles tardives, etc. Beaucoup d'espèces ne supporteront pas les nouvelles conditions climatiques et l'agriculture devra s'adapter en choisissant des espèces précoces. Les comportements de nombreuses espèces animales devront migrer ou s'adapter rapidement à ce dérèglement climatique sous menace d'extinction. Un réchauffement de 1°C oblige déjà certaines espèces à se déplacer de plusieurs centaines de km vers le Nord ou de plusieurs dizaines de mètres en altitude pour retrouver leurs conditions de vie.
Cinquièmement, l'impact du réchauffement climatique bouleverse les conditions de vie humaine. Certains de ces effets sont irréversibles, ils ont poussé les écosystèmes au-delà de leur capacité d'adaptation. Aujourd'hui, selon le rapport du Giec, environ 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des habitats très vulnérables au changement climatique.. Si le niveau des mers augmente d'1,1 m d'ici 2100, près de 100 millions de personnes seront contraintes de changer de lieu d'habitation, et certaines terres côtières ne seront plus cultivables.
En raison de la montée des eaux, des famines ou encore des tempêtes, de nombreuses personnes seront contraintes, pour s'adapter au dérèglement climatique, de quitter leur maison ou leur pays: près de 220 millions de migrants climatiques sont envisagés d'ici à 2050 à cause de toutes ces catastrophes. Par ailleurs, le changement climatique accroît les risques sanitaires: vagues de chaleur, cyclones, inondations, sécheresses, propagation facilitée de maladies. Sixièmement, les dérèglements climatiques perturbent la distribution des ressources naturelles, leur quantité et leur qualité. De plus, les rendements agricoles et des activités de pêche sont impactés. Les rendements agricoles pourraient baisser d'environ 2% tous les 10 ans tout au long du XXIe siècle, avec des fluctuations chaque année. Cela mène à une insécurité alimentaire (augmentation du prix des denrées, difficultés d'approvisionnement, etc.) et des tensions autour des ressources. Septièmement, les impacts sur les coûts. Ainsi, l'AIE, les engagements gouvernementaux actuels ne permettraient d'atteindre que 20% des réductions d'émissions nécessaires d'ici 2030. Pour atteindre les objectifs, il faudrait investir chaque année jusqu'à 4 000 milliards de $ au cours de la prochaine décennie, en dirigeant la majorité de ces investissements vers les économies en développement. Des estimations plus larges sont réalisées pour chiffrer les investissements nécessaires à plus long terme. Morgan Stanley prévoit par exemple qu'il faudrait 50000 milliards de $ pour transformer ce que le groupe bancaire décrit comme les cinq industries clés: énergies renouvelables, véhicules électriques, hydrogène, captage / stockage du carbone et biocarburants.

Pénurie des ressources hydriques
Selon le réassureur Swiss Re, assureur des assureurs, il faudrait 270000 milliards de dollars d'ici 2050, et les objectifs de l'accord de Paris ne pourront être atteints qu'en 2069, soit 20 ans de retard, devant miser sur l'efficacité énergétique en premier lieu dans le transport de l'énergie, le Btph, l'industrie sans compter les coûts dans, la santé et de l'agriculture et celui des loisirs nouveau mode du tourisme. nécessitant la réforme du système financier mondial du fait que les obligations vertes représentent en 2021 seulement 2% de la valeur du marché obligataire mondial. Sans changement de trajectoire, les prévisions du Nges, qui s'appuient sur la simple mise en place des politiques actuelles, envisagent une perte de production équivalant à environ 5% du PIB mondial d'ici 2050, et jusqu'à 13% d'ici 2100. La Commission européenne, quant à elle, parle d'un investissement de 3500 milliards d'euros au cours des dix prochaines années (soit 25% du PIB), tandis que l'université de Tsinghua University prévoit que le plan chinois coûtera au cours des quatre prochaines décennies environ 21 600 milliards de dollars, 122% du PIB.
Qu'en est-il de la politique de l'Algérie, pays semi-aride, contre les effets du réchauffement climatique avec la pénurie d'eau et la crise alimentaire qui peuvent conduire à des guerres dans différentes contrées du monde. La nappe de l'Albien est la plus grande nappe d'eau souterraine au monde, environ 50.000 milliards de mètres cubes, étant à cheval sur trois pays, l'Algérie, la Libye et la Tunisie. 70% de la nappe se trouvant en territoire algérien au sud-est du pays.
L'Algérie a adopté un plan ambitieux contre le réchauffement climatique du fait qu'elle a connu, au cours du siècle dernier, une augmentation de température de 0,3°C par décennie ainsi qu'un déficit de pluie de 15%, ayant opté pour un programme ambitieux d'unités de dessalement d'eau de mer. C'est que les impacts principaux du changement climatique se traduisent par une pénurie des ressources hydriques, la dégradation de la qualité de l'eau, l'intrusion des eaux marines au niveau des nappes aquifères et la détérioration des infrastructures, causée principalement par les inondations. L'Algérie s'est engagée dans la lutte contre le changement climatique où en 2015, elle a ratifié l'accord de Paris sur le climat (COP21).
Bien avant, en juin 1992, l'Algérie a signé la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnoucc) et l'a ratifiée en juin 1993, ayant participé à la Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP25), qui s'est déroulée à Madrid les 12 et 13 décembre 2019.
Dans le domaine du torchage du gaz, les efforts déployés ont permis de baisser les gaz brûlés de 500 millions de m3 durant l'année 2020-2021. Le Groupe pétro-gazier national, Sonatrach l'initiative Zéro Routine Flaring by 2030, lancée en 2015 par le secrétaire général des Nations unies et le président du Groupe de la Banque mondiale et visant à mettre fin au torchage systématique de gaz d'ici 2030. Récemment, l'Algérie a mis en place un Plan national Climat 2020-2030 portant sur 155 projets pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, l'adaptation avec les impacts négatifs des changements climatiques et l'accompagnement de la gouvernance climatique.
Pour les pays en voie de développement qui aspirent au bien-être des stratégies d'adaptation avec l'aide des techniques nouvelles des pays développés, devant adapter une stratégie progressive pour ne pas freiner leur développement, pouvant tolérer un minimum. Si l'Afrique, l'Asie dont la Chine et l'Inde plus de 4 milliards d'habitants sur les 8 milliards avaient le même modèle de consommation énergétique que l'Europe et les USA, qui accaparent en 2022 plus de 40% du PIB mondial estimé à plus de 100.000 milliards de dollars pour moins d'un milliard d'habitants. Le monde connaît un bouleversement inégal depuis des siècles, d'un côté pluies diluviennes, inondations, de l'autre côté, sécheresse et incendies. Or cela entraîne des coûts colossaux, impossibles à supporter par un seul État et une menace pour l'avenir de l'humanité, d'où l'urgence d'une action collective.

*Professeur des universités, expert international, docteur d'État 1974- Directeur d'études ministère Industrie-Énergie 1974/1979-1990/1995-2000/2006-2013/2015 -Président de
la commission transition énergétique des 5+5+ Allemagne en juin 2019

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