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Mehdi Messaoudi, écrivain, à L’Expression

«Mon prochain roman parlera des massacres du 8 mai 1945»

Mehdi Messaoudi est un jeune écrivain. Il est déjà l'auteur d'un recueil de nouvelles et de deux romans. Son troisième roman paraîtra bientôt. Il est consacré aux événements sanglants du 8 mai 1945

L'Expression: À quand remonte votre passion pour la littérature?
Mehdi Messaoudi: Mon amour pour la littérature est né le jour où j'ai découvert Edgar Allan Poe et son recueil de nouvelles: «Les histoires extraordinaires». Ce fut la première lecture marquante et qui me poussa à vouloir écrire des scénarios et plus récemment des nouvelles et des romans. J'étais encore au lycée à l'époque.

Vous êtes auteur de trois livres édités, pouvez-vous nous en parler?
J'ai entamé mon parcours littéraire avec: «Au milieu du champ de lavande», une nouvelle dramatico-horrifique écrite en 2016. Mon tout premier roman «Pétri d'amertume» a paru durant le Salon international du livre d'Alger en 2018, l'ouvrage est un drame social particulièrement réaliste sur le quotidien d'un Algérien ordinaire confronté aux difficultés que connaissent la plupart de nos concitoyens. Mon dernier roman: «De l'autre côté» a paru durant la fin de l'année 2021. Je dirai sans hésitation qu'il est pour l'instant l'ouvrage le plus important de ma carrière dans la mesure où il m'a poussé à me plonger dans l'histoire de mon pays et, notamment dans l'époque où l'Algérie fut colonisée par la France. C'est un roman où je fais référence à toutes les formes d'art comme: le cinéma, l'architecture, la musique, la littérature ou encore la peinture. Je parle des rencontres fictives de mon personnage comme celle avec Luis Buñuel.

Pouvez-vous nous en dire plus concernant la trame de votre tout nouveau roman?
L'histoire commence une journée après les événements d'octobre 1961. Je me mets dans la peau d'un parfait antihéros, un Français métropolitain qui porte un regard haineux sur les conquêtes de l'Empire colonial mais qui finira par se rendre de l'autre côté de la Méditerranée afin de découvrir la réalité et surtout l'horreur de la guerre.
Et comme je traite des dernières années de l'Algérie française, je ne pouvais oublier de relater à ma façon les multiples exactions de l'O.A.S à Oran, puisque la partie algérienne de l'histoire se situe à Oran et dans le village où j'ai vécu pendant une période: El Kerma (Valmy durant l'époque coloniale).

Vous avez participé en tant qu'écrivain au dernier Sila, pouvez-vous nous dire que peut apporter ce dernier à un romancier?
Le Sila n'est pas seulement un grand événement littéraire, il est le plus grand événement culturel en Algérie. Il permet à l'auteur de retrouver un lectorat qui provient des quatre coins du pays et il donne aussi à l'écrivain la chance de faire de merveilleuses rencontres avec d'autres écrivains qui détiennent une vision artistique différente.


Justement, lors du même Sila, vous avez rencontré pas mal d'écrivains, dont certains sont de la même génération que vous, pouvez-vous nous dire comment se sont déroulées ces retrouvailles, et que vous ont-elles apporté?
Durant ce Sila, j'ai retrouvé un vieil ami que je n'ai plus revu depuis longtemps, Mohammed Abdallah. Un écrivain doté d'une très belle plume et qui m'a dédicacé son dernier roman:
«Le vent a dit son nom», ouvrage que je suis en train de lire d'ailleurs.
Le lendemain j'ai retrouvé mon ami Djawad Rostom Touati, l'un des auteurs les plus talentueux de notre génération et dont j'apprécie le style d'écriture. Son roman
«La scène et l'histoire» m'a fait penser à sa partie théâtrale, à une nouvelle d'Anton Tchekhov.
Et puis j'ai rencontré d'autres auteurs qui ne sont pas vraiment de la même génération, mais que je respecte comme: Fella Andaloussia, Meriem Guemache, Omar Kazi Tani ou encore Jacqueline Brenot.

Le lecteur retrouvera-t-il des éléments autobiographiques dans vos romans et nouvelles?
Je ne dirai pas qu'il existe des éléments ou des faits autobiographiques, mais peut-être que mes écrits deviendront beaucoup plus personnels à l'avenir.

Pourquoi écrivez-vous?
J'ai besoin d'écrire, je n'écris sûrement pas pour m'enrichir sachant qu'il est difficile, voire quasi impossible de devenir fortuné en optant pour la littérature. Je pense que j'écris aussi pour moi-même en souhaitant toutefois que le lecteur puisse être sensible à mes écrits.

C'est quoi la littérature pour vous?
Louis Aragon disait: «La littérature est une affaire sérieuse, pour un pays, elle est au bout du compte, son visage!». Je suis tout à fait d'accord avec cette citation, mais si je devais à mon tour définir la littérature, je dirais qu'elle est la vie dans sa forme la plus attrayante et que pas un jour ne passe sans que je ne puisse songer à vivre sans elle. La littérature est ma raison de vivre!

Quels sont les trois écrivains qui vous ont le plus marqué?
Je citerai d'abord Tolstoï, j'imagine difficilement qu'il puisse exister un meilleur auteur que lui. Ensuite, je citerai le nom d'Erskin Caldwell, un romancier américain de la même génération que Faulkner Hemingway, Steinbeck ou encore Fitzgerald, mais bien moins connu et enfin je mettrai H.P Lovecraft à la troisième place.
Quel est le roman que vous souhaiteriez emporter sur une ile déserte si vous ne deviez en prendre qu'un seul?
«Le portrait de Dorian Gray» d'Oscar Wilde.

De quoi sera fait votre prochain roman?
Mon prochain roman sera un thriller autour des événements sanglants du 8 mai 1945, je suis en pleine relecture de mon texte.

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