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Nouveau livre de l’historien Younès Adli

«1871, l’acharnement colonial»

L’écrivain, historien et romancier Younès Adli publiera dans quelques jours un nouveau livre sur l’une des étapes les plus importantes de l’Histoire de l’Algérie et sur laquelle il n’a pas cessé de mener des recherches depuis plusieurs années.

On peut dire que ce sujet est l'un des thèmes de prédilection de Younès Adli, connu pour ses travaux de grande teneur intellectuelle et académique. «1871, l'acharnement colonial» est le titre de ce nouvel ouvrage qui viendra s'ajouter à tant d'autres écrits par le même auteur dont les deux tomes de «La pensée kabyle», l'ouvrage consacré à Si Mohand Ou Mhand, celui réalisé sur Arezli Lbachir, etc.
Le nouveau livre de Younès Adli paraîtra à l'occasion du cent-cinquantenaire de 1871.
Le livre en question paraîtra à la fin du mois en cours. Sur près de 200 pages, Younès Adli revient sur la genèse de la guerre insurrectionnelle de 1871.
Le livre se décline en cinq parties. Younès Adli y évoque les agressions coloniales et les grands désastres (calamités naturelles et incendies). Il aborde ensuite les réactions des autochtones qui sont de deux ordres, précise-t-il: la réaction populaire et la réaction aristocratique.
Ce qui différencie Cheikh Aheddad de Mokrani. Le nouveau livre de Younès Adli se penche en outre sur l'organisation et le déroulement de ces événements en s'attardant sur les hostilités, c'est-à-dire: des attaques et des blocus des principaux bordjs (mentionnant les erreurs stratégiques des insurgés, le «rempart» de Bordj-Menaïel et Laânaya -La protection- kabyle), des incendies des fermes et centres coloniaux ainsi que des destructions des villages autochtones.
Les déportés de la Nouvelle-Calédonie
Younès Adli met en relief l'inégalité des forces en présence, avec le retour «prématuré» de l'armée d'Afrique de la guerre de Prusse. Celle-ci, équipée d'armes sophistiquées, commettra des massacres à large échelle, dont celui d'Icherriden, commis à l'antipode de laânaya kabyle.
Le livre aborde les conséquences, principalement la dégradation sociopolitique et économique (encerclement juridique, démantèlement socioculturel et cataclysme économique), des transmutations profondes (les essaimages de populations, les us et pratiques économiques introduits...) et les déportations en Nouvelle-Calédonie et dans la Guyane française (Cayenne), complétées par les évasions inscrites dans l'histoire des bagnes des îles.
La dernière partie du livre de Younès Adli est consacrée à la communion d'idées, les recoupements intellectuels et les rencontres avec les autres déportés, ceux de la Commune de Paris notamment (amitiés, mariages...), les témoignages du double exil (de la Nouvelle-Calédonie et d'Orient) et enfin la place de la guerre insurrectionnelle de 1871 dans la littérature orale kabyle.
Au sujet de ce livre, l'auteur rappelle que depuis l'année 1962, s'il y eut une règle que se devaient de respecter les gouvernants des deux rives, c'est celle des «ménagements algéro-français».
Les enjeux identitaires
«L'amitié» franco-algérienne qui est venue s'y greffer, a fini par priver le pays de beaucoup de ces forces.
«Faudrait-il se rappeler qu'il y a de cela cent-cinquante ans, en 1871, une guerre insurrectionnelle éclata, qui aspirait à la remise en cause de l'expansionnisme français sur l'étendue du territoire algérien? Parti de la Kabylie, rompue à la résistance patriotique, le soulèvement engloba très vite les régions du pays et parvint jusqu'au Sud, empruntant les circuits d'implantation de l'ordre de la Rahmania, soit les deux-tiers de l'Algérie», rappelle Younès Aldi en ajoutant que le binôme confédérations-Rahmania avait organisé et conduit le plus grand soulèvement depuis le débarquement français de 1830. Celui qui allait rééquilibrer les enjeux identitaires, doctrinaux et civilisationnels, n'était-ce l'inégalité des moyens de guerre largement en faveur de l'armée d'Afrique.
L'auteur souligne que vivre le Cent-cinquantenaire de 1871 est peut-être une chance dans notre existence, une chance quand bien même douloureuse par les cruelles conséquences de cette guerre insurrectionnelle. «Mais la vérité historique est là pour conforter nos convictions: celles de dire notre Histoire scientifique, de tenir résolument à elle, d'abord pour nous, ensuite pour nos descendants qui s'enorgueilliront de leurs ancêtres», explique Younès Adli qui précise que ce livre leur est consacré, comme il est dédié à toutes les victimes de l'acharnement colonial qui a caractérisé l'année 1871. Younès Adli est docteur en langues, littératures et sociétés.
Le doctorat de l'Inalco de Paris est venu consacrer d'autres diplômes de l'auteur: une licence en Sciences politiques obtenue à l'Institut d'études politiques (IEP) d'Alger, en 1977 et un DEA en Histoire et civilisations de l'Ecole des hautes études en sciences sociales (Ehess) de Paris, de 1981.

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