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Objectifs stratégiques de l'Algérie de demain

Une économie de marché à finalité sociale

Il faut redéfinir le nouveau rôle de l'Etat dans le développement économique et social.

Le projet de la nouvelle Constitution a été adopté par les deux chambres respectant ainsi la procédure légale et sera soumis au référendum le 1er novembre 2020, une date symbolique chère à toutes les Algériennes et Algériens. La monture est finale et ne peut être modifiée et le débat ne peut porter qu' entre les partisans du OUI et les partisans du NON, l'opinion nationale et internationale étant attentive surtout au taux de participation. Espérons un débat contradictoire sans passion et polémiques stériles en ces moments où l'Algérie traverse une conjoncture difficile, devant respecter les points de vue de chacun.
Mais, attention, la Constitution n'est qu'un texte juridique, ayant constaté depuis l'indépendance politique, que certaines lois sont les meilleures du monde, mais rarement appliquées faute de volonté politique: combien de Codes d'investissement et l'Algérie, en ce mois de septembre 2020, dépend toujours avec les dérivés 98% de ses entrées en devises des hydrocarbures. La mentalité du bureaucrate est de croire que c'est en promulguant des lois que l'on agit positivement sur le fonctionnement de la société, Cette présente analyse est une synthèse des propositions interdépendantes, que je soutiens depuis de longues décennies (voir l'ouvrage collectif sous ma direction, paru à l'OPU en 1980, réactualisé en 2005 à Casbah Editions-Alger - Réformes, Economie de Marché et démocratie) devant être sous- tendues par une nette volonté politique de changement pour résoudre la crise multidimensionnelle à laquelle est confrontée l'Algérie

1.- La réussite des réformes tant politiques qu'économiques implique de saisir les tendances réelles de la société algérienne face tant aux mutations internes que mondiales., d'analyser avec lucidité les relations dialectiques, réformes et les segments de la production de la rente (Sonatrach) et celui de sa redistribution (système financier), bouleversant des intérêts, les gagnants de demain n'étant pas forcément ceux d'aujourd'hui. L'objectif pour l'efficacité sur le terrain, de la révision constitutionnelle pose fondamentalement la problématique de la moralisation de la société algérienne, renvoyant à l'actualité des analyses ibn khaldoudiennes de la décadence de toute société anémique. En effet, la moralisation renvoie aux différents scandales financiers qui touchent certains secteurs publics et privés, la corruption, relatés chaque jour par la presse nationale, encore que dans tout Etat de droit cela implique la présomption d'innocence afin d'éviter les suspicions et les règlements de comptes inutiles. Ces constats témoignent de la désorganisation des appareils de l'Etat, censés contrôler les deniers publics, gel de la Cour des comptes et bien d'autres institutions comme le Conseil national de l'énergie, le Cnes, le Conseil national de la concurrence, la Bourse d'Alger. Ces scandales jouent comme facteur à la fois de démobilisation des citoyens par une névrose collective du fait que ces montants détournés sont la propriété de toute la collectivité nationale et comme frein à l'investissement national et international porteur de croissance et de création d'emplois durables à moyen et long terme. Ainsi, selon les rapports des organismes internationaux, l'Algérie, malgré des textes juridiques louables, que contredisent quotidiennement les pratiques, est classée comme un pays connaissant un environnement des affaires contraignant et un taux de corruption élevé.
D'où l'importance d' une redéfinition du nouveau rôle de l'Etat dans le développement économique et social et d'une manière claire les relations entre l'Etat et le marché, qui doivent procéder d'une démarche pragmatique autour de 14 axes directeurs que j'ai développés par ailleurs.

Premièrement, la refondation de l'Etat et la réussite des réformes impliquent un nouveau mode de gouvernance dont le fondement est la garantie des LIBERTES au sens large pour une société participative et citoyenne, une économie de marché à finalité sociale, tenant compte de notre riche anthropologie culturelle nécessitant le retour à la confiance sans laquelle aucun développement n'est possible.

Deuxièmement, la moralisation de la société, en insistant sur le fait que la majorité des cadres est honnête, renvoyant aux différents scandales financiers qui touchent certains secteurs publics et privés, la corruption, encore que dans tout Etat de droit cela implique la présomption d'innocence afin d'éviter les suspicions et les règlements de comptes inutiles.

Troisièmement, la réduction, la dépendance des hydrocarbures procurant 98% des rentrées en devises avec les dérivées tenant compte des avantages comparatifs mondiaux, il ne faut pas être utopique, ne pouvant pas tout produire, l'Algérie étant en ce mois de septembre 2020 dépendante tant des biens de consommation finale que de la majorité des équipements et entrants tant des entreprises publiques que privées, (taux d'intégration inférieur à 15/20%).

Quatrièmement, concilier les objectifs et les moyens de réalisation (faiblesse des capacités d'absorption) qui entraîne un gaspillage des ressources rares, avec une mauvaise gestion, avec des projets non maturés, ensuite mal faits, souvent réévalués, expliquant le faible taux de croissance non corrélée à l'importance de la dépense publique avec une entrée en devises de plus de 1000milliards de dollars entre 2000/2019, et une importation de biens et services ayant dépassé les 935 milliards de dollars, avec un taux de croissance dérisoire,moyenne de 2/3% entre 2010-2019, un taux négatif de moins de 5% en 2020 de fait de l'impact de l'épidémie du coronavirus selon le FMI.

Cinquièmement, comme facteur de mobilisation il y a urgence de la production d'une culture politique participative et d'une communication institutionnelle efficiente, qui renvoie au système d'information qui s'est totalement effrité et devant tenir compte des nouvelles technologies.

Sixièmement, la promotion de la jeunesse et de la femme signe de la vitalité de toute société et la réforme de la justice par l'application et l'adaptation du droit tant par rapport aux mutations internes que du droit international.

Septièmement, une redéfinition de la politique étrangère devant reposer sur des réseaux décentralisés avec une redéfinition des missions des ambassades qui doivent contribuer au développement du pays à travers la dynamisation des missions économiques.

Huitièmement. une adaptation de notre politique de défense sécurité pour la maîtrise des nouvelles technologies, (réseaux de satellites- cybercriminalité) et des nouvelles mutations géostratégiques mondiales, devant rendre hommage aux efforts de l'ANP et de nos forces de sécurité, pour la protection des biens et des frontières, s'impose.

Neuvièmement, une nouvelle réorganisation institutionnelle des fonctions autour de grands ministères homogènes et des collectivités locales, une réelle décentralisation autour de grands pôles régionaux s'insérant au sein d'objectifs stratégiques précis pour plus d'efficience de la dépense publique et de rapprocher l'Etat des citoyens.

Dixièmement, la réforme du système éducatif nerf du développement au XXIème siècle, centre d'élaboration et de diffusion de la culture et à la modernisation du pays, réformes du primaire au supérieur, en passant par la formation professionnelle aux métiers de l'avenir dont le numérique.

Onzièmement, une nouvelle politique salariale passant par des négociations productives par branches avec les représentants des travailleurs, qui doit être corrélée avec celui du marché de l'emploi conciliant flexibilité et sécurité et la réunification des caisses de retraite afin d'éviter leur implosion.

Douzièmement, la transparence de Sonatrach lieu de distribution de la rente afin d'améliorer sa gestion, une politique clairement définie dans le temps de la transition énergétique et du nouveau modèle de consommation énergétique (Mix énergétique) et du système financier, lieu de distribution de la rente devant les autonomiser afin d'éviter qu'ils dépendent de relations de clientèles qui sont un préalable essentiel à la relance de l'investissement public, privé national et étranger, les banques publiques et privées, notamment, étant au coeur d'importants enjeux de pouvoir entre les partisans de l'ouverture et ceux de la préservation des intérêts de la rente.

Treizièmement, la dynamisation du partenariat public/privé; de la démonopolisation du secteur privé national et international créateur de richesses, devant les orienter vers les industries d'avenir, le numérique et les industries écologiques supposant comme je suggère depuis 2010,un assouplissement de la règle des 49/51% devant définir clairement ce qui est stratégique et ce qui ne l'est pas, avec l'incitation en faveur de nos émigrés à l'étranger qui peuvent contribuer au développement national et une nouvelle politique du foncier industriel ainsi qu'une dynamisation du secteur agricole et son corollaire une nouvelle politique de l'eau, cet or bleu qui sera un enjeu crucial au XXIème siècle avec le réchauffement climatique.
En conclusion, l'Algérie a besoin pour éviter la léthargie et la stérilité que tous ses enfants dans leur diversité, par la tolérance des idées d'autrui, se regroupent au sein d'un même objectif, à savoir le développement économique et social tenant compte de la dure réalité mondiale où toute nation qui n'avance pas, recule forcément. La construction de la démocratie, tenant compte des anthropologies culturelles, au vu des expériences historiques, ne se fait pas d'une baguette magique étant le fruit d'un processus de longue haleine et de luttes sociales, économiques et politique. L'Algérie a toutes les potentialités, pour dépasser les tensions actuelles et devenir un pays émergent. Pour cela, la révision de la Constitution qui n'est qu'un moyen, évitons les discours démagogiques, qui n'ont plus de portées, devra s'insérer dans le cadre de profondes réformes qui sont une entreprise d'envergure, exigeant une véritable stratégie nationale d'adaptation face tant aux nouvelles mutations internes qu'aux nouvelles mutations mondiales, où les grands espaces socio-économiques dominent, impliquant forcément des sous- intégrations régionales.

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